La famille française

La famille française : entre continuité et ruptures

“La famille d’aujourd’hui n’est ni plus ni moins parfaite que celle d’hier, elle est autre parce que les circonstances sont autres.” écrit Emile Durkheim. Il est en effet intéressant et même essentiel de prendre de la distance lorsqu’il s’agit de se pencher sur les questions concernant la famille. En effet, en tant qu’être humain il peut paraître difficile de se détacher de notre subjectivité afin d’aborder la question de la manière la plus neutre possible.  Dans l’étude de la famille française qui balance entre la continuité et les ruptures, il ne faut pas de suite juger le modèle français passé. Le centre national de ressources textuelles et lexicales définit la continuité comme le “fait de durer sans interruption ou presque” et la rupture comme une “interruption qui affecte brutalement le cours de sentiments, de situations, d'événements, etc., inscrits dans la durée”. Ainsi, dire que la famille française se situe entre la continuité qui insinue une durée sans interruption et la rupture qui justement insinue interruption, c’est relevé de la nature paradoxale que connaît la famille française notamment au fil des époques avec l’évolution des moeurs. De part le monde, les modèles familiaux sont différents et la notion même de famille diffère, il existe autant de modèles familiaux que de sociétés, le fait que le sujet porte sur la famille française permet de se concentrer sur son état antérieur et actuel pour souligner non pas les ruptures brutales avec la tradition mais plus des évolutions qui suivent le mouvement des moeurs et changements de mentalités.

On peut donc se demander si la famille française a complètement rompu avec son modèle initial de famille. Pour répondre à cette interrogation, il est intéressant de se pencher sur la tradition familiale en France qui es au goût du jour (I) avant d’étudier le tournant historique des années 1960 qu’a connu le droit de la famille en France (II).

1. Une tradition familiale en France au goût du jour

L’union de deux personnes en France n’est pas nouvelle et existe depuis toujours car la famille est fondamentale au fonctionnement de la société (A), mais elle est surtout illustratrice d’un certain modèle familial ancré dans les mémoires (B).  

1. La famille comme socle fondamental de la société

→ Le modèle de la famille a évolué au fil du temps s’adaptant aux circonstances historiques et politiques.

→ Les variations suivent notamment les différentes autorités qui imposent des règles ou des lois au sein de la famille.

→ Pourtant, la famille a toujours respecté et respecte encore des fonctions principales qui la caractérise :

• mode de régulation des relations sexuelles
• un lieu de production et d’attribution de la descendance
• une fonction d’éducation et de socialisation des enfants
• un lieu de répartition des tâches domestiques et professionnelles

⇒ le maintien de la famille permet la survie de la société

→ si la famille remplit les mêmes fonctions, elle rejette catégoriquement en France certaines formes d’union qui ne seraient pas propice à la société.

→ le rejet de l’inceste : il faut répartir les consanguins en deux catégories : les épousables et les inépousables. → La prohibition de l’inceste existe depuis fort longtemps déjà, car danger pour la survie de la société.

Si la famille en France remplit des fonctions essentielles qui expliquent la nécessité pour une société de maintenir l’existence des familles. Il y a un France un modèle spécifique de famille qui existe depuis toujours.

1. La mémoire française du modèle familial

→ Le modèle français de famille repose sur le couple (l’union d’un homme et d’une femme) -conforme au modèle occidental répandu- qui est institutionnalisé par un contrat d’alliance dit le mariage

→ La morale a longtemps encadré la vie du couple, concernant notamment la naissance de l’enfant hors mariage ou non, ou encore les relations sexuelles en dehors du mariage : notion de fidélité.

→ Le rôle de la religion est majeur en France : Église (notamment catholique) : rappel historique du conflit entre droit romain et droit canon.

→ cérémonie du mariage entièrement imaginé par l’Eglise ⇒ continuité aujourd’hui de ses traditions matrimoniales suite à la révolution française qui a tout laïcisé. (exemples : publication des bans à l’Eglise puis à la mairie, présence du curé puis du maire)

...