La constitution de la Vème République, un veston taillé pour le Général de Gaulle ?

La constitution de la Vème République, un veston taillé pour le Général de Gaulle ?

Les institutions de la IVème République sont confrontées à de nombreux problèmes et notamment avec la guerre d’Algérie, qui provoque plus que jamais la division des partis. Après le soulèvement de l’armée et des Français d’Algérie, la France est au bord de la guerre civile. Les parlementaires, qui craignent un coup d’Etat, investissent Charles de Gaulle à la tête d’un gouvernement d’union nationale et lui accordent les pleins pouvoirs pour six mois afin de maîtriser le problème algérien et de réviser la Constitution. Ces pleins pouvoirs sont cependant strictement encadrés par plusieurs principes que le gouvernement est tenu de respecter dans la nouvelle Constitution, telle que celle de garantir la séparation des pouvoirs exécutifs et législatif, l’indépendance de la justice ou encore de conserver le régime parlementaire.

Le Général de Gaulle lance ainsi rapidement le processus de rédaction de la nouvelle constitution. En effet avec le discours de Bayeux en 1946, il a défini la constitution de la IVème République et la faiblesse du gouvernement comme la cause de l’impuissance du pouvoir politique à agir et souhaite ainsi faire de cette nouvelle constitution un compromis parfait.

La Constitution, est ainsi promulguée le 4 octobre 1958 et devient le texte fondateur de la Vème République. Mettant fin à l’instabilité ministérielle de la IVème République, elle renforce les pouvoirs de l’exécutif, au détriment de ceux du Parlement. Fortement influencée par les conceptions du général de Gaulle, appelé à fonder une nouvelle République dans un contexte de crise politique, la Constitution étend les pouvoirs du président de la République.

De cette manière, on peut se demander si, finalement, la Constitution de 1958 n’a pas été écrite en considération de la personne du Général De Gaulle, en se basant strictement sur ses volontés et sa personnalité (I). Dans le cas échéant, de quelle manière la Constitution permet-elle de s’adapter à tout chef d’Etat ? (II).

...