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La chambre mixte de la Cour de Cassation a rendu un arrêt le 24 mai 1975

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Par   •  25 Novembre 2020  •  TD  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  568 Vues

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Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

Lecture linéaire n°1. La première rencontre de la Princesse de Clèves et du Duc de Nemours

Introduction

Au début du roman, Mademoiselle de Chartres a épousé le Prince de Clèves, devenant la Princesse de Clèves. Au moment de son entrée à la cour et de son mariage avec Clèves, le Duc de Nemours, connu pour être le plus bel homme de la cour d’Henri II, était absent, en voyage en Angleterre puis en Belgique. Le spectateur attend depuis longtemps la rencontre entre ces deux héros, or tout est enfin réuni pour que l’homme le mieux fait de la cour et la femme à la beauté parfaite se découvrent enfin. Le bal donné par le Roi pour les fiançailles de sa fille, Claude de France, va en être l’occasion.

Dans l’extrait étudié, on assiste à leur première rencontre. Nous verrons en quoi elle correspond au topos littéraire de la scène de rencontre amoureuse, notamment avec le motif du coup de foudre.

I. Premier mouvement. Deux entrées en scène remarquées et théâtralisées (l. 1-6)

● Comme toute héroïne Mme de Clèves se prépare avec soin pour le bal, topos de la rencontre amoureuse, comme dans Cendrillon par exemple, ce n’est pas n’importe quel bal, c’est celui donné pour les fiançailles de la fille du roi, Claude de France, avec le duc de Lorraine. D’où le verbe « se parer » (l.1), activité qu’elle mène une journée entière : « tout le jour des fiançailles » (l.1). L’importance de cet événement est marquée par les deux compléments circonstanciels de lieu : « au festin royal », et « au Louvre » (l.2). Il s’agit donc bien de la cour, lieu prestigieux s’il en est mais où règnent l’apparence et les intrigues comme cela nous l’a été présenté dans l’incipit.

● L’effet attendu est bien présent : objet des regards de la cour, Mme de Clèves est admirée, aussi bien pour sa beauté naturelle que pour le soin qu’elle a apporté à son apparence : « l’on admira sa beauté et sa parure » (l.2). Or, il en est de même pour Nemours qui agit exactement comme la Princesse, ils se ressemblent donc tant par leur beauté que par l’importance donnée à leur apparence : « le soin qu’il avait pris de se parer » (l.9).

● L’effet d’attente est maintenu chez le lecteur : la rencontre n’est pas immédiate, elle est différée et c’est la sensation auditive qui marque un changement : la venue de Nemours est remarquée, d’où l’hyperbole « un assez grand bruit » (l.3). Cet élément perturbateur qu’est la venue de Nemours se manifeste par le passage de l’imparfait au passé simple, « elle dansait », « il se fit » (l.3).

● Mais nous ignorons toujours de qui il s’agit, le mystère demeure grâce à l’emploi du pronom indéfini « quelqu’un » (l.4). La comparaison signale que le bruit est engendré par l’entrée en scène d’un personnage : « comme de quelqu’un qui entrait et à qui on faisait de la place » (l.4), il s’agit donc d’une personne importante. Nous partageons ici le point de vue interne de la Princesse qui se pose ces questions : qui vient de surgir au milieu du bal ? Qui est assez important pour qu’on lui fasse de la place ?

● Le destin s’accomplit. La Princesse semble entièrement étrangère à ce qui va se produire, puisqu’elle recherche un partenaire, agissant de son plein gré (« qu’elle avait dessein de prendre », l.5) mais que le roi lui en impose finalement un : « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » (l.4-5). C’est comme si une prophétie s’accomplissait : la plus belle femme doit rencontrer le plus bel homme.

II. Deuxième mouvement. Le coup de foudre (l. 6-12)

● La vue est le sens qui engendre le coup de foudre, comme dans Phèdre de Racine (« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue »), où l’héroïne s’éprend d’Hippolyte instantanément. Il en est de même de la Princesse, d’où les polyptotes du verbe « voir » : « vit » (l.6), « voir » (l.8), « vu » (l.8), « voir » (l.10). Ces polyptotes sont employés pour les deux héros. Il s’agit bien là d’un coup de foudre : ils s’aiment dès le premier regard. C’est un topos de la scène de première rencontre.

● La négation restrictive montre la certitude de la princesse : « ne pouvoir être que M. de Nemours » (l.6-7). C’est parce qu’elle a entendu parler de sa prestance qu’elle se doute que c’est lui. Cette remarque confirme donc qu’il lui plaît.

● Pour rejoindre la Princesse, Nemours « passait par-dessus quelques sièges » (l.7), comme s’il oubliait tout ce qu’il y avait autour de lui, étant irrésistiblement attiré par l’héroïne. Ces « sièges » peuvent aussi être les symboles des obstacles entre ces deux personnages

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