La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Thème 1 : L’Europe face aux révolutions

Chapitre 1. La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Introduction

II. Un tournant majeur : le procès du roi et ses conséquences dramatiques (1792-1799)

1. Les origines : l’échec de la monarchie constitutionnelle

a) Le double jeu du roi et la fuite du roi à Varennes

Le roi est soumis à une pression croissante : de la part de ses adversaires qui le soupçonnent de jouer un double jeu, en faisant semblant de respecter la Constitution alors qu’il vise à la détruire pour revenir à la MADD ; de la part de ses partisans qui l’encouragent à refuser le nouveau système, voire à quitter la France. Le 21 juin 1791, le roi et sa famille s’enfuient secrètement dans le but de rejoindre les ennemis de la Révolution regroupés en Autriche et que l’on nomme les « émigrés » (notamment de nombreux membres de la haute noblesse). Reconnus en route, Louis XVI et la famille royale sont arrêtés à Varennes, le 22 juin 1791, et ramenés à Paris dans une ambiance délétère. Cet épisode marque une rupture nette entre le roi et la Nation, de nombreux Français le soupçonnant de trahison, comme le résume le député Danton : “Soit un traître, soit un imbécile” (25 juin 1791).

b) La division de la Nation et la guerre contre l’Autriche

RAPPEL

Nation : communauté politique établie sur un territoire défini, fondée sur la volonté générale et dépositaire de la souveraineté. Plus généralement, groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun.

La division de la Nation à l’été 1791 entraîne l’apparition de groupes politiques opposés :

_ Les révolutionnaires partisans de la République et adversaires acharnés du roi vu comme un traître ;

_ Les révolutionnaires partisans du maintien de la monarchie constitutionnelle ;

_ Les aristocrates partisans de la monarchie absolue et proches des Émigrés, nobles installés à l’étranger.

Encouragé par les aristocrates, le roi déclare la guerre à l’Autriche dans l’espoir secret d’une défaite de la France et avec le soutien de l’Assemblée (20 avril 1792). L’armée française subit une série de défaites inquiétantes, ce qui entraîne la rédaction de La Marseillaise par Rouget de Lisle, un chant guerrier pour unifier la Nation et stimuler les volontaires combattant pour la « Patrie en danger ».

L’armée ennemie approche de Paris quand son commandant publie le manifeste de Brunswick (25 juillet 1762) : l’Autriche menace les Français de « vengeance exemplaire » et « d’exécution militaire » s’il est porté atteinte au roi de France et à sa famille. L16 perd définitivement la confiance des Français !

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