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La révolution francaise et l’Empire : une nouvele conception de la nation

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Par   •  14 Mars 2020  •  Discours  •  2 076 Mots (9 Pages)  •  879 Vues

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La révlution francaise et l’Empire : une nouvele conception de la nation

La Révolution française est un événement majeur de la fin du xviiie siècle. Née des difficultés de la monarchie et des contestations de l'absolutisme, elle marque une rupture totale avec l'Ancien Régime (la période précédente) dans le domaine politique, mais aussi dans les domaines économique, social et culturel.
La France se modernise et change de visage. Un nouvel univers politique et social émerge : les Français n'étaient que des sujets, ils deviennent des citoyens impliqués dans la vie politique d'une nation souveraine unifiée.
Mais la Révolution crée aussi des divisions durables dans la société française, entre les plus progressistes et les plus conservateurs. Elle s'achève par la prise du pouvoir de Bonaparte et la proclamation de l'Empire en 1804. Ce régime associe pouvoir monarchique et personnel et héritages de la Révolution avant sa chute définitive en 1815.

I. 1789 : pourquoi une Révolution ?

1. Un contexte entre tensions et espoirs

• En 1788, le budget de l'État est en énorme déficit. L'argent sert à payer les intérêts de la dette, les impôts rentrent mal : il faut réformer le système fiscal. La guerre d'indépendance américaine a coûté très cher au royaume.

• Le roi Louis XVI tente des réformes, mais il est trop faible pour les imposer. Elles échouent et la France est partagée entre les revendications incompatibles des différentes catégories sociales : 

  • les nobles conservateurs sont contre les réformes et veulent retrouver leurs pouvoirs ;
  • la bourgeoisie progressiste veut une modernisation de la société et du système politique ;
  • le reste du tiers état veut une amélioration de ses conditions de vie ;
  • le haut clergé partage les revendications de la noblesse, le bas clergé partage celles du tiers état.

2. La fin de l'Ancien Régime et la naissance du citoyen français

• Le roi demande la réunion des états généraux le 5 mai 1789 pour résoudre le problème des finances du royaume. Des cahiers de doléances sont rédigés dans le royaume : pour la première fois, les citoyens français peuvent exposer leurs idées. Cette réunion soulève beaucoup d'espoirs, mais chaque ordre reste sur ses revendications, et tous sont déçus de voir le roi se concentrer sur la question des finances.

• Les députés du tiers état (et quelques jeunes nobles progressistes) se révoltent et se déclarent Assemblée nationale le 17 juin 1789. Le roi ayant fait fermer leur salle, ils se réunissent dans celle du Jeu de paume le 20 juin et prêtent serment de donner à la France une Constitution.

• Les gardes du roi cernent la salle. Le 23 juin, les Parisiens se soulèvent pour protéger leurs députés : ils créent une municipalité, une garde nationale et cherchent des armes.

• Le 27 juin, le roi cède. Le 9 juillet, les trois ordres réunis se proclament « Assemblée nationale constituante » : c'est la fin de la monarchie absolue. La souveraineté n'appartient plus au roi mais à la nation.

• Le 14 juillet 1789, les insurgés parisiens prennent la Bastille, le symbole du pouvoir royal.

• La Révolution gagne le reste du royaume : les grandes villes françaises suivent l'exemple de Paris, puis la « grande peur » gagne les campagnes.

• Les députés du tiers état sont des bourgeois : ils se méfient de ces soulèvements populaires incontrôlables. Avec les députés de la noblesse et du clergé, ils votent l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août 1789 : c'est la fin de la société d'ordres.

3. De nouvelles valeurs

• Le 26 août 1789, ils proclament la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

• La société de l'Ancien Régime n'existe plus. Les Français ne sont plus des sujets mais des citoyens, les valeurs libérales triomphent : souveraineté de la nation, libertés individuelles, égalité des citoyens, protection de la propriété privée.

• Le 5 octobre 1789, une délégation de Parisiens arrive à Versailles et conduit le roi, sa famille et l'Assemblée, à Paris.

Exercice n°1Exercice n°2

II. La Révolution, entre idéalisme et jeu politique (1790-1799)

1. L'échec de la monarchie constitutionnelle (1790-1792)

• L'Assemblée nationale va entreprendre de nombreuses réformes pour moderniser la France. En 1790, elle crée les départements ; la justice, la fiscalité sont décentralisées et des fonctionnaires locaux sont élus.

• La Constitution de 1791 est basée sur la séparation des pouvoirs entre le roi et l'Assemblée, élue au suffrage censitaire indirect. Le roi garde le pouvoir exécutif et un droit de veto suspensif (il peut suspendre une loi pendant 4 ans).

• L'Assemblée favorise la liberté économique et, pour rembourser les dettes de l'État, elle confisque les biens du clergé. En échange, la Constitution civile du clergé accorde une rémunération des clercs par l'État contre un serment de fidélité à la Constitution. Certains acceptent, ceux qu'on appelle les prêtres assermentés ou jureurs. Les réfractaires refusent, après que le pape a condamné la Constitution civile du clergé.

• La vie politique est intense dans les villes : des clubs politiques sont créés sur le modèle des clubs parisiens (le club des Jacobins, le club des Cordeliers…). Les journaux se multiplient et les citoyens français se passionnent pour la politique. À Paris, les sans-culottes (artisans, petits commerçants) sont les plus révolutionnaires.

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