La France est-elle une démocratie représentative?

« La France : une démocratie représentative ? »

Selon Montesquieu, « comme la plupart des citoyens, qui ont assez de suffisance pour élire, n’en n’ont pas assez pour être élus ; de même le peuple, qui a assez de capacité pour se faire rendre compte de la gestion des autres, n’est pas propre à gérer par lui-même. » .Pour plusieurs philosophes des Lumières et notamment pour Montesquieu, les citoyens pensent être libre d’exercer leur droit, libre de choisir leur représentant qui selon eux s’approche le plus de leurs ambitions, mais se retrouvent finalement, pris dans un sorte de despotisme, c’est-à-dire d’une sorte d’absolutisme arbitraire où c’est le gouvernement qui finit par avoir le pouvoir de la souveraineté et par l’imposer.

En effet, la démocratie représentative montre clairement que le peuple ne peut pas exercer la souveraineté puisqu’il doit voter pour son représentant. « C’est le cas de la France en 1791,1793, 1848 et jusqu’à la Ve République » (docdujuriste.com). C’est une forme de démocratie dans laquelle « les citoyens donnent mandat à certains d’entre eux d’exercer le pouvoir en leur nom et à leur place » (lexique juridique Dalloz 2020-2021).

On peut se demander si la France est de nos jours, une démocratie représentative, à travers l’affirmation de la Ve République en tant que démocratie représentative (I) puis sa remise en question symbolisée par un système en crise (II).

I. La Ve République : une démocratie représentative

Il est important de voir les principes de la démocratie représentative (A), puis son évolution pour mieux comprendre ce concept complexe mais d’autant plus nécessaire (B).

A. Les principes de la démocratie représentative

La démocratie française est représentative car les citoyens élisent des représentants qui exercent le pouvoir en leur nom et à leur place. C’est le cas du parlement par exemple avec le vote des députés. La démocratie représentative repose sur 2 piliers : la participation des citoyens et la représentation des citoyens. En effet, cette démocratie possède un régime dit « hybride », qui combine l’élitisme et l’égalitarisme ce qui laisse apparaître une sorte d’opposition entre les représentants et les représentés.

« 4 principes organisent le fonctionnement de la démocratie représentative selon Bernard Manin : L’élection des gouvernants à intervalles réguliers ; L’indépendance relative des gouvernants ; La liberté d’opinion des citoyens ; La discussion dans la prise de décisions » (europe-limousin.eu).

Effectivement, le fait que les élections reviennent à intervalles réguliers poussent le gouvernants à représenter le peuple au maximum et de respecter les promesses qu’il avait fait avant son élection afin d’être bien sûr réélu. L’indépendance relative des gouvernants signifie que le gouvernant, vis-à-vis du peuple, une fois élu, ne lui doit rien. Entre autre, une fois élu, le représentant n’est pas obligé de « respecter » la volonté des citoyens. La liberté d’opinion des citoyens est importante car elle constitue ce pourquoi le gouvernant a été élu. Et enfin les décisions publiques sont soumises à « l’épreuve de la discussion » examinée.

Faire un point sur les principes de la démocratie représentative est importante pour mieux la comprendre, mais il est aussi important de voir son évolution à travers le temps.

B. L’évolution du gouvernement représentatif

Il y a 3 stades de la démocratie représentative (europe-limousin.eu). Le premier stade est le parlementarisme (XIXe s.). Le parlementarisme consistait en un rapport de confiance envers un notable, cependant il y a une non coïncidence entre l’opinion publique et l’opinion électorale. Le représentant ne se préoccupe pas plus que ça de ses électeurs, la voix du peuple est « aux portes du parlement ».

Le deuxième stade est « la démocratie des partis ». Elle nait de la fidélité à un parti, de l’expression d’une appartenance de classe. Les dirigeants sont libres de fixer les priorités au sein du programme. Ils bénéficient de la stabilité des électeurs en répondant à leurs aspirations. Puisque les candidats sont dans des partis, les partis privent les élus de toute liberté de choix, les discussions, négociations se font au sein du parti.

Et enfin, le troisième stade, est la « démocratie du public », qui consiste à représenter de plus en plus les citoyens dans les débats politiques dans la vie politique. L’élection se fait sur la base d’images médiatiques, en effet les candidats développent des stratégies de communications qui visent à établir une certaine proximité avec l’électeur afin d’obtenir son vote. La discussion se fait dans les médias afin de séduire certains électeurs.

II. La remise en question

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