LA REPARTITION DES COMPETENCES ENTRE JJ ET JA
Fiche : LA REPARTITION DES COMPETENCES ENTRE JJ ET JA. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara Mariotte • 17 Septembre 2016 • Fiche • 1 506 Mots (7 Pages) • 2 163 Vues
LA REPARTITION DES COMPETENCES ENTRE JJ ET JA
I. LES CRITERES DE LA COMPETENCE DU JUGE ADMINISTRATIF
II. LA COMPETENCE EXCEPTIONNELLE DU JUGE JUDICIAIRE EN MATIERE ADMINISTRATIVE
A. LES SERVICES PUBLICS INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
B. LA VOIE DE FAIT
C. LES LITIGES RELATIFS AU FONCTIONNEMENT DU SERVICE PUBLIC DE LA JUSTICE
I. Les critères de la compétence du juge administratif
Trois critères possibles se combinent : le critère organique (dès lors que le litige met en cause une personne publique, le juge administratif est compétent) ; le critère matériel (dès lors que le litige est relatif à une activité d’intérêt général/ de service public, le juge administratif est compétent) ; le critère formel (dès lors que le litige est relatif à une activité soumise à des règles dérogatoires du droit commun, en d’autres termes, mettant en œuvre des prérogatives de puissance publique, le juge administratif est compétent).
- En 1790, le critère est organique.
- Le Conseil d’Etat consacre ensuite la théorie de l’Etat débiteur : la règle de l’Etat débiteur tirée par le Conseil d’Etat de la loi des 17 juillet-18 août 1790 et d’un décret du 26 septembre 1793, permet de réserver à la compétence du JA toutes les affaires tendant à la condamnation pécuniaire de l’Etat.
- L’affirmation du critère du service public : au début du XXe siècle, la doctrine (Duguit, Jèze…) considère le service public comme le critère de la compétence du JA en se fondant sur l’arrêt Blanco (pourtant méconnu en son temps), dans lequel le Tribunal des conflits abandonne la théorie de l’Etat débiteur et s’appuie sur la notion de service public pour justifier la compétence administrative.
TC, 8 février 1873, Blanco GAJA, TD Document 1.
Le critère du service public est effectivement consacré par la jurisprudence avec les arrêts CE, 1903, Terrier ; TC, 1908, Feutry ; CE, 1910, Thérond.
Ces trois arrêts sont en outre importants car ce sont les premiers à fusionner le contentieux des collectivités locales à celui de l’Etat. Désormais, les collectivités locales sont considérées comme des personnes publiques.
- Néanmoins, ces arrêts n’utilisent pas le service public comme critère unique de la compétence du juge administratif. En effet, dans ses conclusions sur l’arrêt Terrier, Romieu faisait la distinction entre les activités de SP soumises à la gestion publique, et celles soumises au droit commun, à la gestion privée. Seules les premières relèvent de la compétence du juge administratif.
Par ailleurs, dans l’arrêt Blanco, le Tribunal des conflits applique plutôt le principe selon lequel la compétence suit le fond : il a déduit la compétence administrative du fait que la responsabilité de l’Etat ne pouvait pas être régie par les règles du Code civil mais par des règles spéciales. Donc, chaque fois que le droit administratif est applicable, le JA est compétent. L’arrêt Blanco est donc très proche du critère de la puissance publique.
A partir de 1921 (TC Bac d’Eloka), la jurisprudence affirme très clairement que certains services publics (les SPIC) sont soumis essentiellement au droit privé et relèvent du juge judiciaire.
- Le critère de la puissance publique recoupe la notion de gestion publique : lorsqu’il n’y pas utilisation d’une prérogative de puissance publique, on se trouve en présence d’un cas de gestion privée relevant des juridictions judiciaires.
Selon le Conseil constitutionnel, la notion de puissance publique constitue le noyau irréductible de la compétence du juge administratif : décision du 23 janvier 1987, Conseil de la concurrence : la Constitution réserve au JA la compétence pour connaître des conclusions en annulation ou en réformation des décisions prises par les autorités administratives dans l’exercice de prérogatives de puissance publique.
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