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Ethnologie et anthropologie juridique

Fiche : Ethnologie et anthropologie juridique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2018  •  Fiche  •  734 Mots (3 Pages)  •  671 Vues

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Après les indépendances, il semble que l’on ait pensé le droit de manière univoque et réductrice, ce qui permet de comprendre l’échec de la politique juridique des nouveaux Etats.

► Du côté des « dominants » (élites de pouvoir), la solution fut celle du « tout européen », des codifications à l’occidentale et du rejet ou de la marginalisation du droit traditionnel.

► Du côté des « dominés », le droit était pensé sur le modèle du « tout africain », ce qui impliquait la résistance et le rejet de la codification.

Chaque voie était vouée à l’échec, car il y avait alors deux données complémentaires (et non exclusives) à respecter : l’entrée du continent africain dans la modernité (politique, économique, juridique) et la vivacité des traditions.

Le processus de modernisation et d’acculturation était une réalité avec laquelle le droit devait composer. Car la longue période de colonisation avait inscrit l’ordre juridique colonial – et donc le droit occidental – dans la culture africaine : il n’était donc plus possible d’y renoncer. Mais cette politique de modernité juridique devait aussi se faire dans le respect des traditions toujours vivaces, révélées par des pratiques juridiques résistantes, expressions d’une identité culturelle. Ceux qui ont pris conscience de cette réalité ont finalement opté pour une solution médiane, celle de l’authenticité juridique, qui demeure perfectible, car les résistances restent fortes dans certains domaines. Elle est cependant encouragée comme la seule voie possible par les juristes africains et par les anthropologues du droit.

→ Résumé de la conférence de P.-E. Kenfack du 14 février 2018

Quels sont les enseignements des politiques d’authenticité et de la nécessaire hybridation du droit ?

► Le droit étatique n’est pas forcément l’ennemi des sociétés traditionnelles.

► Il peut devenir le support d’un droit nouveau, qui tient compte des données culturelles traditionnelles :

→ soit en intégrant ces données au droit commun codifié dans le cadre d’un système moniste égalitaire inspiré par les deux cultures.

→ soit en proposant des options de droit entre statut civil occidental et statut coutumier, dans le cadre d’un système pluraliste « voulu » et contrôlé par l’Etat.

► La négation de la tradition et de l’identité culturelle semble vouée à l’échec : Montesquieu l’écrivait déjà en 1748 et Portalis (éminent juriste et rédacteur du Code civil) le rappelait en 1801.

« Les lois doivent être naturellement propres au peuple pour lesquels elles sont faites, que c’est un grand hasard si celles d’une nation peut convenir à une autre ».

Montesquieu, L’esprit des lois, 1748 (Livre II, Chap. I : De la nature des trois divers gouvernements)

→ condamnation de l’impérialisme juridique

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