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Ethnologie juridique

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Par   •  2 Mars 2020  •  Cours  •  17 454 Mots (70 Pages)  •  838 Vues

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Ethnologie juridique

Le droit peut venir du peuple (groupe social), il est rationnel.  C’est un droit qui commande et qui sanctionne. L’anthropologie va nous inviter à réfléchir à notre propre système juridique et nourrit une réflexion sur le processus de création.

Chapitre préliminaire : le renoncement, posture nécessaire de l’anthropologie du droit

L’anthropologie s‘intéresse à l’Autre, celui qui est différent de l’observateur et qui constitue son objet d’étude. C’est l’humain en tant qu’être sociale. Elle s’intéresse aux sociétés humaines en tant que lieu de culture et donc la matière première de ces disciplines est la diversité culturelle.

Une société est un groupe important d’humains qui sont en interaction constante qui vont s’identifier les uns aux autres et vont s’identifier au groupe auquel ils appartiennent or cette identification n’est possible que parce une chaque société a une identité culturelle.

La culture est considérée comme l’ensemble des trais distinctifs spirituelles, matérielle, intellectuel, affectif qui caractérise un groupe social, elle englobe les arts, les lettres, les sciences, le langage, le mode de vie, les lois, les systèmes de valeurs.

Il y a des sociétés traditionnelles et de sociétés modernes. Ce clivage est de moins en moins marqué à cause de la diffusion d’une culture globale sur le model occidentale à l’ensemble des sociétés humaines.

Une société moderne valorise l’innovation, le progrès, qui va se projeter dans le futur en négligeant son passé. Elles s’inscrivent dans une histoire à rythme rapide.

Les Hommes sont tournés vers le passé dans les sociétés traditionnelles c’est-à-dire qu’ils valorisent l’héritage des anciens, elles sont moins enclines à l’innovation, plus immobiles et s’inscrivent dans un temps qui est celui des lentes évolutions. Il va falloir dépasser la diversité des cultures pour tenter de découvrir l’unité du genre humain.

Section 1 : anthropologie sociale

L’ethnologie est l’étude des peules et va se pencher sur la diversité des cultures alors que l’anthropologie s’intéresse à l’Homme. L’étude des peuples doit permettre de penser l’unité des genres humains.

  1. De la diversité culturelle à l’unité du genre humain

On réalise des enquêtes ethnographiques sur des sociétés données. Elle doit conduire à une monographie sur le groupe donné et celle-ci doit se réaliser sur le terrain.

L’anthropologie compare les résultats et tente de dégager des lois universelles, des explications qui sont valables pour toutes les sociétés humaines.

Quand un conflit éclate à l’intérieur d’un groupe donné, qui fait que les personnes au conflit sont socialement proches, ce conflit à de très grandes chances de se résoudre pacifiquement. A l’inverse, lorsqu’un conflit oppose des personnes séparées d’une grande distance sociale, la probabilité de la violence et de l’affrontement est plus élevée.

  1. Le « regard éloigné » (Lévi-Strauss, 1983)

Le regard de l’anthropologue est celui qui se porte loin vers d’autres cultures avant de revenir vers la sienne. Norbert Rouland dans « pédagogie du détour » dit que cet éloignement doit favoriser le recul et une perception renouvelée de sa propre société et sa propre culture. Ce regard doit permettre de se regarder autrement.

« Regarder très loin vers les autres cultures différentes et en même temps regarder sa propre culture de loin » -Lévi-Strauss.

L’autre devient une clé de compréhension de soi.

Section 2 : anthropologie juridique

  1. Réalité variable du phénomène juridique : les niveaux d’observation

L’anthropologie postule que toute société connait le droit. Le droit apparait variable dans son contenu, dans ses manifestations formelles et il est variable quant à la place qu’il occupe dans la régulation sociale.  Le droit est partout, ou effacé selon les sociétés

Comment se décompose l’objet du droit lorsqu’il est saisi par l’anthropologie ?

Paragraphe 1 : les discours : quelle est la forme de la règle ?

Les discours sont ce que l’on appelle les énoncées explicites de la règle, que ces énoncés soient écrits ou oraux (ex : lois, règlements, coutumes…)

Le juriste français occidentale se borne à l’analyse de ces discours dans leur forme et dans leur contenu. Ce premier niveau d’observation s’appelle le « droit voulu »🡪 par l’Etat ou une autorité souveraine supérieure 🡪 par le groupe.

Paragraphe 2 : les pratiques

On se pose la question « quel est le comportement des destinataires de la règle ? », « comment la règle est-elle reçue », c’est une problématique de la réception du droit. On s’attache au comportement pratique des destinataires de la règle par rapport au discours.

  • Les destinataires de la règle l’applique : mise en œuvre du discours

  • Les destinataires de la règle résistent au discours : la pratique peut contester la règle.

Lorsque cette résistance est mise en œuvre de manière identique par tout un groupe les anthropologues considèrent que cette pratique est créatrice de droit. Les pays d’Afrique subsaharienne deviennent indépendants, leurs dirigeants optent pour un système juridique copié sur celui de la France (Code Civil), ils renoncent à leurs coutumes et à leur droit traditionnel. Les populations de ces pays ont résisté au droit qu’on leur a imposé, cela a pris la forme de pratiques généralisé et collectives qui été en contradiction avec la règle officiel (loi). Cela s’appelle « le droit vécu ». L’observation de ces pratiques renvoie au problème de l’effectivité du discours, à la manière dont la règle est appliquée et aux situations dans laquelle elle n’est pas appliquée. Cette observation révèle des écarts qui existent entre des discours et des comportements.

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