Sujet Ethnologie et Anthropologie
Analyse sectorielle : Sujet Ethnologie et Anthropologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zaerosa • 16 Décembre 2018 • Analyse sectorielle • 1 276 Mots (6 Pages) • 956 Vues
1) Comment expliquer la diversité des cultures ? La culture est la marque de l’humanité. La naturalité de ce phénomène n’est pourtant pas acceptée universellement. L’ensemble des pratiques et traditions appartenant à une société reflètent le vécu de ces peuples en fonction de nombreuses contraintes, plus particulièrement le fait qu’elles soient plus ou moins éloignées. Lévi-Strauss, anthropologue français, a d’ailleurs démontré que plus la proximité géographique est grande, plus la différenciation culturelle augmente. Pourtant, on a tendance à juger l’inconnu avec une sorte de référence, qu’est ce que l’on connait et ce qui nous paraît « normal ».
Ce jugement fondé sur des préjugés relève de l’ethnocentrisme. Concept introduit par W.G Sumner, il vient définir les jugements comparatifs entres les sociétés, qui sont encore considérés comme naturels et faisant partie de nous. Il faut souligner que la notion de société est acquise et non innée. Cela implique qu’il existe une réelle unité du genre et qu’il faudrait donc accepter la grande diversité des systèmes sociaux et culturels. Cette approche relève du relativisme culturel, qui consiste à analyser un individu en fonction de sa culture et que celle-ci. C’est-à-dire, expliquer certaines pratiques culturelles uniquement en fonction de la culture évoquée. Il faut tout simplement contextualiser les faits et cela permet une analyse neutre.
Cette attitude individualiste a entrainer de forts dégâts au cours de l’histoire. Prenons l’exemple du nazisme. Hitler croyait faire une « sélection naturelle » des gènes, fondée sur une hiérarchie de races, qui ne devaient en aucun cas se mélanger. Ici, l’ethnocentrisme a été un fondement important pour l’un des génocides les plus marquants de l’histoire. Alors oui, c’est un concept qui fait partie de l’humanité mais au détriment ce celle-ci. On peut également évoquer l’esclavage et la traite négrière. La genèse de ces phénomènes est encore une fois l’ethnocentrisme, qui est intimement lié au racisme. Considérée comme la « race inférieure », ces individus sont devenus des propriétés de la race considérée comme « supérieure ».
L’exemple le plus marquant du relativisme culturel est le cas de figure de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le jugement ethnocentrique que les pays occidentaux porte sur cette population a renforcé l’idée de culture propre. L’analyse de Pascale Bonnemère a pu démontrer d’une part les multiples points de vue qu’on pourrait avoir sur un même phénomène. Les femmes guinéennes qui ne veulent pas de leurs enfants décident de leur mettre la mort après l’accouchement. Mais dans l’Occident, les femmes ont des avortements avant des délais moralement « justes ». Cependant, encore une fois, qu’est la référence de ce jugement ? Ce qui nous parait juste est complètement propre à nôtre culture. Certaines pratiques ne sont pas compréhensibles universellement mais l’acceptation des différences devrait l’être d’après cette thèse. Le jugement porté sur cette pratique est entièrement subjectif car nous prenons comme référence nôtre propre culture.
L’universalité existe-t-elle réellement ? Le concept en lui-même est relatif. Alors oui, l’ethnocentrisme est ancré en nous mais l’ethnologue viendra apporter un regard neutre à ce débat. Il est chargé de présenter les différences entre les sociétés sans jugement. Mais on peut se demander si cela est possible, en sachant qu’il aura toujours tendance à avoir une référence culturelle particulière. Que ce soit à travers ses choix méthodologiques ou l’axe analytique de son enquête, il s’efforcera à présenter les différentes caractéristiques des pratiques culturelles qu’il rencontrera, sans forcément comprendre la réelle dynamique de ces populations ou leurs raisons.
2) Dès l’apparition de l’anthropologie au XIXe siècle, ce concept visant à définir l’humanité à travers des contraintes physiques et culturels, les premières théories en seront évolutionnistes. Lorsqu’un nouveau concept apparait, il s’accompagne de théories innovantes, qui elles, par la suite forment un courant. Ces courants s’expriment en écoles de pensée et dans le cas de l’anthropologie, la première a été l’évolutionnisme. On a tendance à citer le darwinisme lorsque l’on évoque ce courant et pour cause, l’évolutionnisme social et biologique se sont développés à la même époque. D’autant plus, cette approche se caractérise par l’unité du genre humain. En effet, on considère que chaque société suit la même évolution, de l’état « primitif » jusqu’au modèle de civilisation occidentale, mais uniquement calquée sur celles-ci car elle était considérée comme référence positive. La diversité sociale et culturelle dans le monde est expliquée par des « faits accidentels », c’est-à-dire que la mixité s’est faite au hasard. L’évolutionnisme suppose pourtant l’existence de lois particulières qui viennent expliquer les différentes étapes de l’histoire. Alors s’il existe des questions sans réponses parmi les différentes thèses soutenues par ce courant, on peut supposer qu’il sera d’une part critiqué, mais également qu’un courant suivant celui-ci pourrait émerger pour venir donner des réponses à toutes ces questions.
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