LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

En quoi le droit participe à l’accentuation de l’infériorité de la femme au sein de la société durant le XVIIIème et le XIVème siècle ?

Dissertation : En quoi le droit participe à l’accentuation de l’infériorité de la femme au sein de la société durant le XVIIIème et le XIVème siècle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 568 Mots (11 Pages)  •  594 Vues

Page 1 sur 11

« La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » cette phrase tirée de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791, à l'intention de la reine Marie-Antoinette, a été écrite par Olympe de Gouges, fervente requérante de l'inégalité hommes femmes, au XVIIIème siècle. Cette disposition surréaliste pour l’époque, confronte les préconisations des « grands » philosophes des Lumières tel que Rousseau et Voltaire, qui affirment que la femme doit être soumise à son mari et que l’éducation des jeunes filles doit être entièrement axée sur le rôle maternel et sur l’apprentissage de devenir une bonne épouse. Cette citation peut être observée comme un parallèle aux textes étudiés dans ce corpus, dont le thème est l'infériorité de la femme face aux hommes à l'égard de la loi durant le XVIIIème et le XIVème siècle. Le corpus est composé de deux extraits de texte juridique (n°3 et n°4 ), ainsi que de deux essais politiques (n°2 et n°1). De ces documents il est possible de voir émerger les différentes oppositions de pensées face à la place de la femme dans la société durant la période révolutionnaire. Il est donc important de rappeler que la forme d’organisation au pouvoir à l’époque contient des autorités exclusivement masculines. En effets les femmes ont longtemps été brimées par une forte distinction sociale par rapport aux hommes, elles n'ont pas toujours été considérées comme des sujets de droits ou seulement comme juridiquement mineures, soumises ainsi au père ou à l'époux, aussi appelée le paterfamilias. Les premières années de la Révolution vont permettre à la femme d’obtenir certains droits ainsi qu’un statut juridique propre à elle-même. La désacralisation du mariage modifie fortement les rapports entre les hommes et les femmes, autorisant sa dissolution. Cependant cette période est de courte durée puisque les pensées traditionnelles refont rapidement surface et procède à une exclusion totale de la femme sur le plan juridique, il reste aux mains des hommes. Le statut social de la femme reste celui de la bonne épouse et de la mère de famille. Par ailleurs, sous Bonaparte en 1804, les conditions de divorce se restreignent.

De ce fait, il est possible de se demander : En quoi le droit participe à l’accentuation de l’infériorité de la femme au sein de la société durant le XVIIIème et le XIVème siècle ?

Pour répondre à cette question, nous traiterons dans un premier mouvement la condition naturellement inferieure de la femme dans la société (I), afin de développer dans un second mouvement la supériorité de l’homme dans les textes juridiques régissant le mariage (II).

I- La condition inferieure de la femme : une notion naturelle.

La société révolutionnaire considérait les femmes comme naturellement inférieures aux hommes. Cette pensée se traduisait par une inégalité d’accès à l’ordre politique (A), ainsi qu’a des préjugés masculins relevant de l’impossibilité pour la femme d’accéder au droit (B).

A. L’avancé du républicanisme sexiste favorable aux inégalités d’accès au droit.

Pionnière de l’activité politique féminine, Louise de Keralio est aussi une pionnière du républicanisme sexiste. Elle explique notamment dans l’extrait d’un article du Mercure National, sa conception de la place de la femme dans l’ordre public. Se rapprochant de ce qu’elles sont par nature, les femmes doivent auto-limiter leur ambition à la répétition du texte masculin (l.2-3) «je crois que le plus grand bien que pourra faire la constitution aux mœurs publiques, est de les en écarter pour jamais », elles doivent s’y tenir écarter le plus possible afin de le préserver de toutes bêtises pour les générations futures (l. 12) « Contentes d’apprendre à leurs enfants les décrets de l’assemblée, elles n’ambitionneront ni de les faire, ni de les dicter ». C’est sur ce raisonnement qu’elle explique l’existence d’un ordre juridique exclusivement masculin, des femmes qui gouvernent, ce serait mener un État libre à sa perte. Si on cherche le rôle assigné aux femmes, on y trouve l’affirmation d’une nature féminine spécifique et potentiellement dangereuse, l’assignation à la sphère domestique, le refus de tout droit politique, l’obsession du contrôle moral (l.10) « plus elles seront ce que la nature les a faites, moins elles voudront entreprendre au-dessus de leur force physique et moral ». Ainsi, la femme est vue comme un ensemble, une généralité, et non pas comme une personne à part entière, individuelle, qui se différencierait des hommes seulement par le genre étant considéré comme inferieure à eux sur le plan physique et moral. L’intelligence et la capacité de réflexion seraient donc des qualités dont seuls les hommes seraient dotés, elle ajoute à la ligne 9, que la femme ne possède ni «l’étendue de génie qui fait connaître les moyens d’y arriver», ni «la force de tempérament qui supporte les études nécessaires» pour être impliquer dans les décisions de la politique. La manière dont est organisée la société, et les mœurs qui en émanent ne sont tout simplement pas adaptés à la femme. Celle-ci est réduite au statut d’épouse, de mère ou de fille, ainsi elle n’a d’importance qu’au sein du foyer, elle ne peut donc pas s’intéresser à autre chose. D’autant plus qu’à l’époque le risque de la figure repoussoir de la mauvaise femme est un incontestable fardeau pour le mari, celle-ci doit se concentrer sur son rôle de bonne épouse et ne pas dévier d’objectif. Cela peut être vu comme une certaine peur, si l’on donne la possibilité à la femme de s’instruire et de s’investir dans l’ordre publique, on ne pourra plus la contrôler. En effet, la phrase «elle les rendra» revêt d’un caractère d’obligation et d’une certaine emprise qui est exercée sur elle plutôt qu’un choix venant d’elle-même. L’opposition de « despotique » (l.3) et de « libre » (l.4) dans la même phrase amène une reformulation en un idéal républicain, associé d’emblée à « l’austérité des mœurs » (l.5). La place des femmes est le critère explicite d’opposition. L’historienne, Louise de KERALIO, sait très bien qu’en France les femmes ne règnent pas, réduite au choix des hommes publics, la politique est une fonction spécialisée, pour laquelle l’inexpérience des femmes deviendra inaptitude intellectuelle. Cette pensée inégalitaire, contre l’octroi de droits politiques aux femmes est une constante de sa pensée pour l’auteur. Elle n’est pas modifiée, bien au

...

Télécharger au format  txt (16.1 Kb)   pdf (55 Kb)   docx (13.1 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com