Cours sur l'Etat
Cours : Cours sur l'Etat. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar norora • 10 Octobre 2021 • Cours • 9 962 Mots (40 Pages) • 292 Vues
Chapitre 3 : Cours sur l'Etat
Notions : la société, le droit et l'Etat moderne
(analyse du sujet:)
Parler d'Etat moderne implique qu'il y a eu un autre état de l'humanité. On étudie donc ce sujet du pdv historique et culturel.
D'autre part, les trois termes ne se situent pas au même niveau : société =/= Etat. La société française comprend des individus qui ne font pas partie de l'Etat français, et l'Etat français comprend des gens qui, par exemple, ne vivent pas sur le territoire français et donc n'appartiennent pas à la société française.
La société peut exister sans Etat. Il y a d'autres formes d'autorité qui organisent politiquement les sociétés. Ex : la civilisation grecque dans l'antiquité était organisée en citées, qui sont des organisations de pouvoir entre les hommes. Les seigneuries féodales n'étaient pas de Etats non plus.
En réalité « Etat moderne » est un pléonasme.
On date l'époque moderne du XVIIe : absolutisme (organisation de la monarchie telle qu'elle possède le pouvoir absolu). En effet, l'institutionnalisation du pouvoir est nécessaire à l'Etat. Une personne remplit une fonction dans l'organisation institutionnelle à laquelle est rattachée des pouvoirs. (elle peut mourir mais la l'institution continue à exister). Pour qu'il y ait Etat, il faut donc une souveraineté (autorité suprême d'un souverain, d'une nation) mais aussi administration.
Weber définit l'Etat comme l'institution qui a le «& (développer Weber à partir du cour de Viney)
Ainsi l'homme fait nécessairement société, il ne peut vivre seul. Mais il ne vit pas nécessairement au sein d'un Etat. Et pour institutionnaliser le pouvoir, il faut qu'il y ait du droit.
H. Arendt : « notre modernité commence par une erreur de traduction ». Aristote a dit « l'homme est un animal politique », que toute la modernité a confondu avec « l'homme est un animal social », ce qui empêche de comprendre la distinction grecque entre les deux.
Confondre social et politique, c'est confondre société et Etat. Pour les grecs, cela correspondait à la distinction entre le privé et le public. Le public étant ce qui peut être mis en commun et partagé avec tous, cad la politique. Le privé étant ce qui résulte d'une privation, cad ce qui relève de l'intime, ne peut pas être partagé avec tous et même nécessite l'absence des autres.
Le privé renvoie à l'économie en grec, or l'économique est le fait d'organiser la sphère privée (les biens du ménages, les activités) et tout ce qui va avec (se nourrir nécessite d'aller vendre et acheter). Le privé est donc ce qui est nécessaire pour subvenir à nos besoins mais n'a aucune valeur (presque indigne d'un homme).
Le public est ce qui permet à l'homme de vivre en homme et qu'il a en commun avec tout autre homme. C'est donc la politique (= organiser notre vie en société)
Ce qui intéresse l'homme de l'antiquité est de se consacrer à la politique, qui doit lui permettre de se réaliser en tant qu'homme.
Aristote veut donc dire que l'homme a dans son essence l'organisation de la vie en société, (et non qu'il est dans son essence d'être social, même si c'est nécessaire à sa survie). Or Aristote dit aussi que l'essence de l'homme est un animal doué de raison. Donc raison et politique seraient une seule et même chose ?
Texte : Platon, La République
Platon veut réaliser une citée idéale. Il montre que dans une société, les hommes font société les uns avec les autres mais aussi se répartissent les différentes tâches et ensuite les fruits de leur travail. Or les hommes ne sont pas égaux dans leurs aptitudes et il faut une organisation juste de la société pour distribuer au mieux ces tâches. Il faut également déterminer les modalités de la vie avec les autres. L'organisation de la société de façon à ce qu'elle soit juste nous fait passer de l'économique à la sphère politique, cad à l'activité d'organisation de la vie commune qui exige que soient prises des décisions.
Dans la République, Platon affirme une identité entre une âme juste et une citée juste. La justice dans une citée nécessite des individus justes. Qu'est-ce qu'un homme juste ? L'âme est constituée de trois parties : le désir, la volonté et la raison. L'homme est juste quand son âme est en ordre, cad que la raison dirige le désir et la volonté.
Cela le pousse à penser une citée idéale sur ce modèle :
Les agriculteurs, commerçants etc correspondent à la partie désirante
Ceux capables d'une éducation plus dure et rigoureuse sont les gardiens de la citée (armée, police mais aussi représentants intellectuels des valeurs de la citée, comme les professeur). Ils n'auront pas le droit à une propriété privée car ils doivent défendre le public et vivent donc en commun. (ils sont la volonté)
Les meilleurs des gardiens, les plus philosophes, ce qui s'efforcent d'être aussi sages et justes que possible exerceront le droit = le pouvoir législatif. Donc il gouverneront. Ils sont les philosophes-rois. Au début, Platon pense qu'il faut confier le pouvoir aux hommes les plus justes pour avoir une citée juste. Mais il évolue et sa dernière œuvre se nomme « les lois ».
En effet, selon Platon, la seule qualification qui vaille en politique est la moralité. Mais comment identifier l'homme le plus juste ? De plus, donner le pouvoir absolu, même à l'homme le plus juste, ne suffit pas à assurer la justice. Cela le corrompt et il faut des lois qui assurent la justice pour éviter cela.
Or un homme qui n'est pas élevé sous des lois justes ne peut être juste. Mais alors comment imposer des lois justes sans hommes justes ? (on tourne en rond)
(Intégrisme : un homme prétend avoir compris la parole divine et dirige les autres en conséquence et a le pouvoir absolu.)
Texte : Aristote, les Politiques
Celui qui vit naturellement hors
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