CM Introduction aux sciences sociales L1
Cours : CM Introduction aux sciences sociales L1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alex gobet • 2 Février 2017 • Cours • 8 862 Mots (36 Pages) • 1 585 Vues
Introduction aux sciences sociales
ROMAIN.MELTZ@UNIV-LYON2.FR (responsable des Sc. Po.)
Introduction aux sciences sociales :
CHAPITRE UN : RENDRE COMPTE DES SCIENCES SOCIALES
Exemple : quelques questions de sciences sociales.
1) La question de l’invalidation des hypothèses :
- Michel Forsé, « capital social et emploi » année sociologique, 1997.
- François de Singly « Mariage, réussite sociale et professionnelle » Economie et statistiques, INSEE, 1982.
- Camille Hamidi sur la politisation par les associations.
Il n’est ici pas possible de trouver un lien entre le chercheur et l’objet de recherche. → Ce qui les a intéressés était de répondre à une question non pas personnelle mais répondre à une question scientifique, une hypothèse.
Premier exemple :
Michel Forsé, « capital social et emploi », année sociologique, 1997.
- Dans le premier exemple (Michel Forsé) : il cherche à confirmer un résultat trouvé par un sociologue américain : MS Granovetter en qui a fait paraitre en 1973 un article où il étudie 300 personnes à propos de la façon avec laquelle ils ont trouvé un emploi. Il s’aperçoit que 56% de ces personnes ont trouvé un travail via des contacts personnels, 19% par des moyens formels, et 18% par des démarches directes. Parmi les 56%, 31% l’avaient trouvé par des liens familiaux et 69% par des liens professionnels. « La force des liens faibles ». Les liens d’amitié ou les liens de famille fonctionnent moins bien que des vagues connaissances pour trouver des liens professionnels. Ainsi son enquête montre que ceux qui avaient trouvé leur emploi grâce à des liens faibles étaient davantage contents de leur travail que ceux qui l’avaient trouvé par des relations fortes de famille.
➔ Pourquoi les liens faibles produisent plus que les liens forts ? Car les liens forts sont fermés. Autrement dit les liens forts restent entre eux. Par exemple une famille est fermée et ont des ressemblances. Le problème d’une relation forte entre A, B et C est que l’information passe bien mais qu’elle reste en circuit fermé. A l’opposé des liens forts, les liens faibles qui sont plus probables si A à un lien fort avec B et un lien faible avec C, il est plus probable que B et C aient un lien faible. Les liens faibles sont donc ceux qui permettent de faire passer l’information d’un groupe à l’autre.
Les hypothèses à tester concernant les liens faibles… :
- On réussira mieux une action sociale servant des intérêts personnels si on utilise son réseau.
- Pour deux personnes ayant un statut social comparable, celle utilisant des liens faibles aura plus de chances de voir son action (ici sa recherche d’emploi) aboutir que celle utilisant des liens forts.
- Les liens faibles étant hétérophiles, ils permettent un déplacement dans la hiérarchie de l’entreprise et donc favorisent éventuellement une mobilité sociale.
Tester une hypothèse… :
- La théorie des liens faibles mérite donc d’être soumise à l’épreuve des faits, notamment sur des échantillons représentatifs importants. Plus particulièrement, qu’en est-il en France aujourd’hui ?
- Utilisation de l’enquête emploi de l’INSEE.
Michel Forsé : « il est malheureusement difficile de faire la part exacte des liens forts et des liens faibles ». Ceci est un constat d’échec pour le premier exemple.
Deuxième exemple :
François de Singly « Mariage, réussite sociale et professionnelle » Economie et statistiques, INSEE, 1982.
Quatre hypothèses sur le rendement différentiel des diplômes.
*Les hommes mariés auront un meilleur rendement de leur diplôme que les hommes célibataires.
* Les femmes célibataires auront un meilleur rendement de leur diplôme que les femmes mariées.
* Les hommes mariés auront un meilleur rendement de leur diplôme que les femmes mariées.
* Les hommes célibataires auront un meilleur rendement de leur diplôme que les femmes célibataires.
Valence différentielle des sexes : les femmes ont toujours socialement été moins prisées que les hommes.
Les études de l’INSEE en date de 1970 (cf tableau sur la plateforme de cours) valide l’ensemble de ces hypothèses. Sauf pour les hommes célibataires comparés aux femmes célibataires où l’hypothèse n’est pas entièrement validée.
➔ Trois des hypothèses sont validées et une reste invalidée.
Il faut donc comprendre pourquoi les hommes célibataires ont un moins bon rendement de diplôme que les femmes célibataires et comprendre pourquoi l’hypothèse est fausse.
On peut donc deviner que les femmes célibataires dans les années 1970 (époque où le mariage était privilégié) est qu’elles étaient bien plus motivées que les hommes célibataires à se consacrer à leur emploi.
Troisième exemple :
Un article de Camille Hamidi sur le rôle des associations dans la politisation des individus.
Article appelé « éléments pour une approche interactionniste de la politisation : engagement associatif et rapport au politique dans les associations locales issues de l’immigration » (2006, dans la revue française de science politique).
On s’intéresse à un groupe A et un groupe B : ils sont aussi proches les uns des autres que possible quand on contrôle l’âge, le sexe, le niveau socioculturel et la religion. Une seule chose change dans ces deux groupes : l’appartenance ou non à une association. Dans le groupe A, ils font partie d’une ou plusieurs associations, dans le groupe B non.
➔ On observe chez A ils sont politisés (politisation accrue).
Le sondage observé ne permet pas de déterminer si la politisation est la cause ou l’effet des engagements associatifs. Peut-être qu’il s’agit de l’inverse : c’est peut être car on est politisé au départ que l’envie de s’engager dans une association.
La question de recherche de Camille Hamidi : puisque les associations font des individus plus politisés, comment elles le font ?
Qu’est-ce que la politisation ? Des définitions possibles différentes…
- Jacques Lagroye : « processus de requalification des activités sociales (…) diverses (…) qui résulte d’un accord pratique entre agents sociaux ».
➔ Rien n’est politique au départ, la requalification des activités sociales signifie que tout à coup les activités sociales sont mises au centre de la politique. Ex : la sexualité au départ était une question laissée au couple, et d’un coup on parle de contraception ce qui donne un effet politique.
- Jean Leca : « il y a politisation lorsqu’il y a tentative de régler des conflits entre groupes par le recours à des principes d’arbitrages en référence aux valeurs centrales partagées ».
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