Tout ce qui est techniquement réalisable est-il humainement souhaitable?

DESSONS Angèle, TermF

PHILOSOPHIE : Tout ce qui est techniquement réalisable est-il humainement souhaitable ?

      La technique est aujourd’hui plus que jamais un facteur essentiel dans le développement des hommes. Enfin, c’est la façon dont ont évolués nos sociétés qui nous amènerait à penser cela. L’humanité, depuis ses débuts, a envie de se prouver qu’elle pourra toujours être en perpétuelle évolution et subvenir de plus en plus rapidement et facilement à ses besoins, même ceux n’étant pas considérés comme des besoins vitaux. L’homme prend goût à repousser ses limites. Seulement, il le fait souvent sans penser aux conséquences sur nous et notre environnement. On comprend donc que la question est de savoir s’il serait bon ou non de faire usage de toutes ces évolutions techniques.

      En ce qui concerne la survie de l’homme et la satisfaction de ses besoins vitaux, mais aussi l’autonomie que prend l’homme à l’égard de la nature, la réalisation de tout ce qui est techniquement réalisable parait souhaitable. Tout en aidant l’homme à survivre et à mieux vivre, l’exercice d’une activité technique permet à l’homme de se développer en travaillant son intellect, il a augmenté ses capacités en utilisant toujours plus son cerveau et sa réflexion. Sur le plan culturel et social, la technique a permis de grands progrès. Il s’agira d’étudier la PMA (= Procréation Médicalement Assistée). Elle permet à une femme (en France, la PMA est seulement autorisée pour les couples hétérosexuels) d’avoir un enfant au moyen de différentes techniques médicales telles que l’insémination artificielle ou la FIV (= Fécondation In Vitro). C’est le parfait exemple d’une avancée technique précieuse. Ici, la technique est utilisée à des fins morales et retire l’injustice que ressentent les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant. En outre, les techniques de production elles-mêmes ont été considérablement améliorées pour permettre l’accès aux besoins vitaux à de plus en plus de demandeurs, plus vite et avec une diminution du travail physique, dont les conditions ont grandement évolué. Ces découvertes nous montrent que la technique acquise par l’homme lui a été bénéfique et a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il sera demain. L’homme naît dominé par la Nature. Aujourd’hui, grâce au développement de ces techniques, c’est lui qui parvient à la dominer. Seulement, le bonheur des hommes se réduit-il à l’acquis du matériel facilité avec le temps ?

      En effet, la technique a permis à l’homme d’évoluer, mais les expériences techniques n’ont pas toujours été soumises à un contrôle éthique. Pourtant, elles le devraient. Mal grès toutes ces évolutions, l’homme reste un éternel insatisfait, il est poussé à toujours trouver une solution à son problème, même minime, sans forcément en évaluer les conséquences postérieures. Certaines découvertes mériteraient que l’on se penche sur leur valeur éthique qui désigne la réflexion sur la légitimité morale, ici de l’homme à agir sur la nature et la génétique. Par exemple, le transhumanisme qui consiste à modifier les capacités humaines, le plus souvent les améliorer pour créer un « homme augmenté ». Cette idée de modification de la nature parait malsaine, comme la notion d’ « homme augmenté ». Qui aura accès à cette innovation ? Le transhumanisme ne va-t-il pas aggraver les inégalités ? et que doit-on considérer comme une amélioration pour l’homme ? Ces questions sont le fruit de la réflexion sur la partie éthique et cette réflexion devrait toujours avoir lieu en réfléchissant à une avancée technique. Pareillement pour les avancées technologiques qui suppriment des emplois et qui sont pourtant revendiqués comme de parfaites solutions. La bombe atomique fut une réelle avancée qui parut être pour certains, une révélation. Pourtant, aujourd’hui, vu les dégâts causés par celle-ci, il nous parait préférable qu’elle n’ait jamais été créée. Aux vues de la situation actuelle de la Terre, on voit bien que la continuelle obsession ou l’avidité qu’ont les hommes à toujours vouloir ce qu’ils n’ont pas les a poussés à agir rapidement pour réduire leurs tracas. Malheureusement, ils en ont payé le prix quant aux conséquences sur l’environnement de la mondialisation et l’industrialisation. « L’homme est un loup pour l’homme. » on voit bien que beaucoup des choix de l’homme ont été pris sans définir l’impact que cela allait avoir sur eux-mêmes. De plus, moralement, beaucoup de ses actes sont questionnables et demandent une certaine remise en question du point de vue éthique.

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