Philosophie, Dissertation Que gagne t on à travailler ?
Dissertation : Philosophie, Dissertation Que gagne t on à travailler ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hdeboisvilliers • 29 Avril 2019 • Dissertation • 1 505 Mots (7 Pages) • 4 687 Vues
On connaît l’expression « gagner sa vie en travaillant », expression couramment utilisée pour ainsi dire que grâce à l’argent, une valeur extérieure à moi, je peux satisfaire mes besoins pour entretenir ma vie. Gagner, c’est aussi triompher, acquérir, ou remporter quelque chose en plus. Son contraire est « perdre », c’est l’action de ne plus posséder quelque chose que l’on avait, certains dirons dans le monde du travail « perdre sa vie en la gagnant » Pourquoi cela ?. « Travailler », du latin « tripalium » signifie « instrument de torture » et a donc une connotation péjorative, le travail serait en soi douloureux, le travail est aliénant. Cependant, travailler, c’est aussi appliquer mes forces que je vais pouvoir développer et me dépasser. Le travail qui est un moyen de vivre en subvenant à mes besoins, permet il aussi à l’Homme de se réaliser ? Que m’apporte le travail en lui-même ? Dans quel but travaillons-nous si ce n’est que de percevoir un salaire ? Gagne-t-on vraiment quelque chose à travailler ? Dans un premier temps, nous analyserons l’hypothèse que par le biais du travail, on « gagne sa vie ». Dans un second temps, nous répondrons à cette question : le travail peut, il avoir un effet sur mon moi intérieur ?
Dans un premier temps, on pourrait faire l’hypothèse suivante : le gain du travail est dans la satisfaction de nos besoins. En effet, le besoin peut apparaître comme une raison de travailler, le travail ne serait donc plus « gagner sa vie » mais « gagner sa survie ». Paul disait « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas », cette citation montre bien que le travail vise la survie et donc plus précisément la sphère des besoins vitaux. Le travailleur est en soi, technicien, c’est-à-dire qu’il produit pour la société de consommation grâce à des techniques. Je dois produire pour consommer ce qui nous amène à dire que la technique permet de nous satisfaire d’un désir matériel vital ou non. L’être humain n’arriverait donc pas à résister à son hédonisme animal ? Le plaisir vital nous prive de notre liberté, l’Homme serait donc animalement gagnant, mais humainement perdant ou sinon, médiocrement gagnant, car un moyen de vivre n’est pas une raison de vivre. L’Homme doit subvenir à ses désirs naturels et nécessaires tels que l’alimentaire grâce à un résultat de son travail extérieur à lui-même, c’est-à-dire l’argent. L’argent est une source de valeur d’échange et d’usage pour l’Homme, mais alors, rechercherait il le plaisir grâce au travail en percevant un salaire ? L’Homme de l’étant porte une grande importance à l’honneur, il veut être fier de lui et le montrer puisqu’il a conscience de ne pas être éternel dans ce monde, c’est pour cela qu'acheter va lui permettre de posséder. L’action de posséder va le réconforter dans sa position d’être humain, l’avoir lui donnera confiance en lui, une sorte de liberté objective à travers la prospérité.
Le travail est donc selon son étymologie, douloureux de nature, mais alors pourquoi l’Homme travail t'il ? L’homme serait face à un masochisme laborieux, en effet pour gagner sa vie, il faut la mériter et comme dans certains religieux, il faut faire des sacrifices et souffrir afin de s’assurer une vie stable et plaisante. L’homme ferait de même dans son travail, il se tuerait à la tâche pour bien vivre. De plus, comme le disait Voltaire dans Candide, « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. ». Le travail compose notre quotidien, nous n’avons pas le temps d’être inactive et de nous ennuyer. L’Homme n’aime pas s’ennuyer, c’est pour lui être face à un nihilisme psychologique, il se retrouve seul avec lui-même, c’est un désintéressement pour toutes choses et un manque de désir. Dans l’ennui, le désir disparaît, c’est la mort du désir, mais également de soi-même, car l’Homme qui cesse de désirer, cesse également d’en être un, nous sommes alors vers notre mort. Nous retrouvons cette volonté d’éviter la mort dans le mythe Sisyphe : pousser éternellement une pierre qui ne cesse de retomber de l’autre cote, au-dessus d’une montagne. Travailler est donc un impératif hypothétique en vue d’une fin particulière et le but poursuivi serait d’échapper à l’ennui quitte à se fatiguer, car le travail serait par définition opposé au repos. Le gain du travailleur serait donc de ne pas s’ennuyer et de ne pas être confronté à la réalité, de la faim, de la soif, aux besoins, au manque et à lui-même, voire à la mort. Le travail serait donc une excuse pour ne pas penser, le travail peut donc être considérer comme un moyen de libération.
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