Faut-il en finir avec le travail ?
Dissertation : Faut-il en finir avec le travail ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sofffia • 9 Mai 2021 • Dissertation • 700 Mots (3 Pages) • 615 Vues
Faut-il en finir avec le travail ?
C’est parce que les hommes ne peuvent pas se contenter de ce que la nature leur offre qu’il leur est nécessaire de travailler, par exemple pour se vêtir. Or la nature nous habits pas d’elle-même : il faut tondre le mouton et filer sa laine pour s’habiller, il s’agit du contraire pour les animaux sauvages comme les ours. En travaillant, l’homme produit ainsi ses moyens de survie car il est dépourvu de tout puisque la nature ne produit pas d’elle-même de quoi répondre à ses besoins. Dès lors en finir avec le travail entrainerait inévitablement une dégradation fatale des conditions d’existence de l’homme. Bien plus le travail comme le remarque Hannah Arendt dans la Condition de l’homme moderne est devenu la valeur la plus importante de notre époque. De nos jours, tout ce qui ne relève pas du travail n’est pas sérieux et rejeter directement du côté du jeu et du divertissement. Le travail permet alors d’assurer notre survie biologique et surtout donner du sens c’est-à-dire une orientation et une signification à notre existence vécue. N’est-ce pas ce que montre par contraste le cas du chômage dans lequel l’individu fait l’expérience de la précarité de son existence biologique et personnelle ? Ne plus travailler c’est également s’exposer à la marginalisation et à la solitude. Le travail en effet est un de facteur social : grâce à lui nous rencontrons des personnes auxquelles nous n’aurions jamais parlé et nous comptons les uns sur les autres pour des réalisation de projets. Dans le Propos sur le bonheur Alain souligne le fait que le travail sort l’homme de son égoïsme et le fait découvrir son utilité sociale. Ainsi le produit de son travail est un miroir de lui-même car il reflète objectivement ce qu’il est subjectivement. En outre grâce au travail le travailleur peut se reconnaître et être reconnu par les autres. Ainsi on ne peut pas en finir avec le travail car il représente un médiateur sociale et nécessaire puisqu’il permet à un travailleur de subvenir à ses besoins et d’être reconnu comme un être avec de la valeur dans la société.
On peut toutefois se demander si une telle valorisation du travail n’est pas exagéré. Faire de lui la principale cause de la qualité de notre existence individuelle et collectif n’est-ce pas lui demander plus de ce qui nous offre réellement ? Le travail n’est-t-il pas essentiellement une souffrance qu’il faudrait-il en finir ? Toute notre existence est centrée autour du travail. Serait-ce la chose la plus importante ? Selon Anna notre modernité a opéré une inversion des valeurs par rapport à l’Antiquité, on fait du travail la principale valeur de notre existence. Dans l’Antiquité ce dernier en effet était considéré comme une activité intérieur uniquement consacrée à la satisfaction des besoins qui nous rattache à l’animalité. Au contraire la vie proprement humaines passe par d’autres activités l’art, la politique et l’éducation. Dès lors en finir avec le travail ce serait se donner une chance de se retrouver dans des activités valorisantes que nous avons oublié au profit du travail. Loin de vérifier notre existence le travail, l’épuise. Fatigue chronique, pathologies sont liées à son exercice. N’est-ce pas là que le travail est l’ennemi de la vie puisqu’il tire son étymologie du latin désignant un instrument de torture ? Pour Marx, il ne faut pas en finir avec le travail mais plutôt les conditions particulières dans lesquelles il est accompli. Pour lui le travail était à l’origine une expression de notre humanité et de notre subjectivité mais il est devenu aliéné et inhumain avec l’essor du capitalisme. La division des taches, la pression des supérieurs, l’augmentation de la cadence et les économies sur les salaires faites pour améliorer les profits dépossèdent les hommes de leur travail. Ainsi en finir de travailler n’a de sens qu’à condition de rechercher une amélioration des conditions dégradantes du travail pour espérer lui redonner le sens qui en a été vidé.
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