Est-il raisonnable de vouloir fournir une preuve à tout?
Dissertation : Est-il raisonnable de vouloir fournir une preuve à tout?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarah rio • 16 Décembre 2021 • Dissertation • 2 155 Mots (9 Pages) • 438 Vues
‘On a toujours tord d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tord’ disait Raymond Devos.
Est-il raisonnable de vouloir fournir des preuves à tout?
Le raisonnable, du latin est tout droit tiré de la notion de raison signifiant ‘doué de raison’.
La raison au sens subjectif est la faculté de connaître, la faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous sert à fixer des critères de vérité mais aussi d'erreur, ainsi que de discerner le bien du mal. Mais la raison ne s’arrête pas à la capacité de bien juger, elle est aussi au sens plus objectif, ou philosophique, un élément posé en tant que cause d’une prémisse.
La raison, selon plusieurs philosophes tels que Spinoza, semble mettre en avant cette croyance à travers laquelle nous concevons certaines idées dites innées que Dieu aurait placées en nous. Alors, la vérité est en nous, déjà écrite, déjà formée, et nous provient de Dieu.
De ce fait, l’homme ne pense pas réellement, mais est plutôt pensé par une force supérieure, cela à travers sa raison.
En revanche, la raison selon d’autres, ne s’arrête à des idées pré-construites ou innées mais provient de l’expérience. C’est ici la théorie de l’empirisme. La raison est ici une tabula rasa, un concept philosophique selon lequel l’homme n’admet aucune idée préconçue ou objectif prédéterminé. Selon Emmanuel Kant par exemple, et à la naissance particulièrement, l’esprit humain n’est vu sans aucune idée innée.
Mais pour autant, le rationalisme et l’empirisme, ces deux idées semblant parfaitement se contredire ne sont pas entièrement inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées et admettre l'expérience tandis que l'empiriste peut, lui, admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines semble en fait incomplète. Ici est donc toute la complexité de définir le terme de raison.
La notion de preuve, elle, est plus complexe qu’elle n’en n’a l’air. Pour grand nombre de gens, la preuve doit être «irréfutable» dans le sens ou elle ne doit souffrir d’aucune contestations possibles.
On peut alors faire remarquer que cela entre en contradiction avec les caractéristiques de la méthode scientifique qui veut que la vérité de toute assertion puisse être, elle, toujours questionnée ou remise en question. Preuves et connaissances sont bien entendu liées puisque c’est par le recours aux preuves que s’établissent les différentes connaissances dont nous disposons aujourd’hui. Nous précisons ainsi qu’il vaut mieux parler de la «force» d’une preuve, de sa validité, ou encore du niveau de confiance que l’on peut lui accorder: sa fiabilité, pour établir la réalité d’un phénomène quelconque.
Ce que l’on entend par la notion de preuve dépend aussi du contexte et des disciplines. En effet, une preuve en physique ne sera pas de même nature qu’une preuve en médecine, en psychologie, en histoire, pour la justice ou en mathématiques. De manière générale, nous pouvons résumer cela en définissant la preuve comme ce qui permet d’établir la vérité d’une proposition et de ce fait, d’affirmer l’existence d’un fait ou d’un phénomène
Mais faut-il préférer nous fier à nos intuitions, croyances personnelles, aux experts autoproclamés flattant nos idées reçues et préférences idéologiques? Est-il concevable de convaincre sans démontrer? Quelles-sont les limites de la justification? A-t-elle sa place dans toute situation? La preuve vaut-elle mieux que le préjugé?
Nous répondrons à ce questionnement sous forme d’un plan dialectique, en estimant jusqu’où avons-nous raison de vouloir prouver, avant de conclure que certaines vérités ne nécessitent pas de preuves.
Dans certains cas, il est raisonnable de prouver certaines vérités.
Dans les sciences mathématiques, ou dans les sciences à déduction en général, nous sommes, poussés par la raison, de prouver ce que nous avançons. Le plus souvent ce processus se fait à travers la démarche d’une démonstration dite logique.
Dans ce domaine, la vérité se définit comme la validité de ce raisonnement démonstratif sans cesse soumis à la preuve.
Si par exemple un professeur demande lors d’un devoir de vérifier si un triangle est rectangle, ou non. Alors l’élève se verra dans l’obligation d’utiliser le théorème de Pythagore pour en valider l’hypothèse.
C’est cette preuve, qu’est ici le théorème, qui atteste de la validité du raisonnement, car le simple sens de la perception ne peut en aucun cas prétendre qu’un triangle est rectangle, ou non. Ainsi, sans cette preuve apportée, le professeur ne pourra pas accorder de points à l’élève.
De plus, dans le domaine scientifique, il existe les vérités contingentes. Elles ont besoin d’être prouvées puisqu’elles auraient pu ne pas arriver. Si nous prenons L’exemple d’Archimède, qui, en prenant son bain s’aperçut qu’il ressentait une pression. D’un simple constat il établit une vérité physique. Prenons l’exemple de Newton qui lui découvre que la lumière blanche est composée de toute les couleurs de l’arc en ciel. Suite à de multiples expériences il fut capable d’en sortir une propriété physique à son tour.
Ces raisonnements sont inductifs, puisqu’ils partent d’une expérience pour en arriver à une règle, une loi générale. L’expérience correspond à la connaissance acquise par l’observation ainsi que tout ce qui est appréhendé par les sens et constituent l’homme. Une telle vérité est qualifiée par Leibniz de vérité de fait. L’expérience est dans ce cas nécessaire à l’obtention d’une preuve qui sera témoin d’une vérité scientifiques.
Dans les sciences dites expérimentales, tout doit être prouvé.
En outre, dans le domaine de l’histoire, une interprétation valable est en général le fruit d’une confrontation, de débats, de vérifications pour aboutir à une vérité admise par tout le monde.
Par exemple, lors de la seconde guerre mondiale, les témoignages révélant l’existence de camps de concentration ou de camps d’extermination des peuples juifs, certifient par la même occasion l’existence de cette période de l’histoire. Ce sont à travers ici, des témoignages, et le fait que des personnes aient vécu cette guerre que nous pouvons relater les faits et valider son existence. De plus, il existe certaines photos te vidéos, faisant ici à même titre que les témoignages, office de preuves Ainsi, nous sommes en capacité d’admettre qu’un fait est valable en histoire s’il est prouvé par un raisonnement ou l’expérience, constituant son authenticité. Sans preuves, nous ne pourrions affirmer aucun faits, c’est donc le travail des historiens de retracer l’histoire en se basant sur des preuves pour en faire une vérité raisonnable pour tous.
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