Les Faits ont-ils toujours raison?

                                    Les faits ont-ils toujours raison ?

Intro/

Le mot raison a de nombreuses significations car il désigne la capacité de l'esprit à distinguer rationnellement le vrai du faux ou raisonnablement le bien du mal. Mais avoir raison ne signifie pas toujours être capable de jugement juste et objectif, ce qui est suggéré par le sujet, car il s'agit de savoir si les faits ont toujours raison. Un fait est, au sens le plus large, quelque chose qui se passe et ne dépend pas de notre jugement.

Le problème est alors de s'interroger sur le rapport entre une action de notre pensée, qui peut être arbitraire ou contradictoire, et ce qui se passe indépendamment de nous. Afin de savoir si ces deux événements sont toujours inhérents. L’enjeu est ici la connaissance, car juger rationnellement, c'est s'efforcer de savoir quelque chose qui ne serait pas interprété sans nous. Il est donc possible que les faits aient tort. Ainsi, le fait de chercher la raison donc de comprendre ce qui nous arrive, ce qui nous entoure à partir de nos connaissances, peut ne pas être possible malgré l'utilisation des faits.

Nous verrons dans un premier temps s’il est possible de caractériser les faits sans leur assimiler une valeur de raison. Nous  verrons alors en quoi les faits peuvent avoir raison.

Les limites de cette perspective nous amèneront ensuite à tenter de comprendre en quoi ils peuvent ne pas avoir raison.

I/

Un fait est un élément, par définition, objectif, c’est donc une réalité en soi, indépendamment de la connaissance. Le fait est un élément du réel considéré comme acquis, il est d’office accepté. On peut ainsi opposer le fait et le sujet le représentant. Le fait est indépendant de celui qui l’utilise, l’évoque ou y pense. Seulement le fait n’existe que par le biais de ce sujet, il doit être utilisé pour exister. Il s’apparente à une chose qui n’est pas une construction de la pensée, mais une réalité qui nous est donné afin de produire une démarche intellectuelle. Il serait une sorte de bagage intellectuel ou de présent conceptuel. Ainsi les théories, les hypothèses ou n’importe quel idée dont la réflexion à déjà été menée, n’est pas un fait. Ils sont donc des constructions ou des éléments de constructions qui mènent à une réflexion, une intervention d’un sujet allant au-delà du fait grâce à celui-ci.

Seulement, cette perspective a ses limites. En effet, les faits bien que très simples, ont  d’abord été construit. Les faits, logiquement sont faits, créés, fabriqués. Quelque chose qui est considéré comme un fait est alors construction intellectuelle. Admettons un fait du quotidien, soit « une bouteille est dans un sac », plusieurs idées ont ici été mêlées. En effet, l’idée de « bouteille » ainsi que celle de « sac » sont assemblées pour en créer une nouvelles considéré comme un fait. Il faut alors d’abord admettre l’idée de « bouteille » comme étant quelque chose pouvant se trouver dans un sac. Et ensuite, de la même manière considérer l’idée de « sac » comme pouvant contenir une bouteille. Suivant ce schéma de pensée, des notions abstraites comme le droit, le chiffre 9 ou la chance, ne peuvent se trouver dans un sac. Ce sont des concepts pour lesquels « être dans un sac » est incohérent et impossible. Contrairement à la bouteille qui, elle, peut se situer dans un sac. Ainsi, considérer les faits comme quelque chose dont aucune réflexion n’a encore été mené est incomplet.  La distinction est donc moindre entre le sujet représentant le fait et le fait lui même.Il n’existe ainsi pas d’élément neutre et indépendant du sujet. Le sujet construit les faits qu’il utilise, ils ne lui sont pas offerts comme un élément objectif. Le fait est donc d’abord la conclusion d’un raisonnement aboutit avant même d’être utiliser pour en construire de nouveaux.

Il est également souvent apporté une valeur temporelle au fait. Un fait serait alors un événement pouvant être situé dans le temps. Seulement cela ne concerne pas tous les faits. Ainsi, prenons l’exemple d’une personne s’appelant Pierre, alors c’est un fait que son prénom est Pierre, seulement ce n’est pas un évènement. Ce fait n’a pas de valeur temporelle. Cependant, si l’on prend l’exemple du fait que « Pierre marche vers sa maison », ici ce fait est un événement. C’est une réalité qui n’a lieu que durant un certain temps, elle est inscrit dan le temps. Tout comme l’événement, le fait n’est pas une chose ou un objet mais bien une relation entre des objets. Reprenons l’exemple évoqué précédemment : . Ici, une bouteille n’est pas un fait en elle même mais bien un objet, tout comme le sac qui est lui aussi un objet. Mais « une bouteille est dans un sac » est bien un fait puisque il exprime une relation entre deux choses ici deux objets.

Nous avons donc vu que les faits sont des éléments objectifs, créés par un sujet, représentant une relation entre deux choses. De cette manière, les faits il faut désormais chercher à savoir si ceux-ci peuvent avoir raison.

II/

 A première vu, les faits semble n’avoir ni raison ni tors, les faits étant des éléments exclusivement dissociés du registre même de la raison. En effet, avoir raison peut soit vouloir dire soutenir une position qui est vrai soit, d’autre part, vouloir dire soutenir une position qui est juste. C’est cette seconde définition qui peut nous permettre de faire un lien avec la raison. Tout d’abord dans un registre scientifique, il a été prouvé que les faits ont raison et sont ainsi utilisé pour vérifier les hypothèses. En effet, dans les sciences expérimentales il a été montré a plusieurs reprise que la croyance de certaines chose avait pu être démenties par des faits. L’un des exemples les plus connus est celui de la réfutation de la théorie de Ptolémée affirmant que le Soleil tournait autour de la Terre. Les faits ont ici eu raison et ont démontré l’inverse soit que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil. De manière générale, les scientifiques qui énoncent des hypothèses ou des théories sont parfois obligés de débattre et d'hésiter, mais à un moment donné, les faits décideront de soutenir la bonne hypothèse. D’un point de vue scientifique, donc, les faits ont raison.

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