Devrait-on légaliser le dopage sportif ?
Dissertation : Devrait-on légaliser le dopage sportif ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anthony heroux daviault • 22 Mai 2020 • Dissertation • 951 Mots (4 Pages) • 720 Vues
Un guru indien du nom de Swami Prajnanpad disait : « Ce qui est bon et mauvais dépend de l’usage qu’on en fait. » Ainsi, tout bien peut être un mal et tout mal peut être un bien. Ce sont les valeurs que nous évoquons qui font qu’une action est acceptable, satisfaisante ou optimale. Depuis certaines années, des scandales de dopages émergent et amènent de nouvelles questions : devrait-on légaliser le dopage sportif et ainsi laisser le choix aux athlètes d’utiliser ou non cette option ? On ne peut concevoir une réalité où le besoin de se droguer remplace le besoin de vaincre et de se perfectionner. D’abord, il sera question de présenter les avantages physiques et les idées qui motiverait la légalisation. Ensuite, il sera question de comprendre pourquoi les sportifs sont des êtres avec des devoirs particuliers. Finalement, il s’agira de faire la part des choses en comprenant l’importance de la justice.
D’abord, il est vrai qu’il existe des problèmes pratiques à interdire le dopage. Premièrement, certains individus ont des problèmes de santé qui nécessite l’usage de médicament ayant des effets secondaires profitables sportivement. Devrions-nous leur interdire de participer ? Il s’agit clairement d’une atteinte au bien-être d’une personne ou d’un groupe de personne, ce qui vient en contradiction avec la théorie utilitariste de John-Stuart-Mill. Dans la même logique, certains individus sont accusés de dopage sans avoir consommé, mais en ayant eu des interactions avec des personnes drogué ou usant de médicaments, ce qui veut dire qu’ils n’ont donc pas fait le choix de se doper. Faut-il donc vraiment les punir ? N’est-ce pas un acte injuste ? Deuxièmement, il faut dire que le dopage est l’acte le plus rationnel, puisque « la fin justifie les moyens ». Pour Nietzsche, c’est ce qui distingue les faibles et les forts, cette capacité à s’émanciper des contraintes morales de la société pour laisser s’exprimer ses instincts, l’élan vital. Pour les eudémonistes modérés, cette vision est légitimée par le fait que la satisfaction de la victoire peut valoir de la souffrance. Ensuite, le dopage nous plonge dans un autre débat très controversé, celui entre le transhumanisme et ses critiques. Il s’agit d’une théorie qui vise l’amélioration de l’espèce humaine par le contrôle de soi. Cette théorie est inspirée d’une phrase de Descartes : « Nous pourrions employer [le monde sensible et le monde intelligible] […], et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » C’est-à-dire que l’homme devrait s’améliorer en décuplant ses capacités physiques, intellectuelles, etc. Le dopage est une façon biomédicale d’augmenter les capacités humaines d’un individu, mais surtout de ces descendants. C’est un phénomène d’autant plus important lorsqu’on parle de compétitions internationales dans lesquelles la fierté nationale peut rentrer en jeu (hymne national, drapeaux, etc.). Bref, en plus de ne pas pouvoir empêcher l’usage de cette méthode, elle est bénéfique pour l’espèce humaine.
Ensuite, il faut dire que d’un point de vue moral, il s’agit nécessairement d’une pratique qui est complètement immorale. Premièrement, d’un point de vue religieux, en effet, chercher à être meilleur que l’autre ou à recevoir la gloire est une preuve d’orgueil, ce qui est un des sept péchés capitaux dans le christianisme. Pour Saint-Augustin, il s’agit d’un péché qui est immoral, car il est tellement passionnel qu’il empêche les hommes de rejoindre Dieu, d’autant plus que le dopage concerne ce qui est physique et que la valorisation de ce qui est physique et matériel empêche de voir l’importance de ce qui transcende la réalité physique, comme Dieu ou des valeurs supérieures. De plus, il faut rappeler que dans notre société, les sportifs ont une pression médiatique qui leur procure un rôle exemplaire. De ce fait, prendre de la drogue peut sembler encourager deux phénomènes : (1) la transgression des lois nationales et (2) l’usage de substances qui endommagent les êtres physiquement, psychologiquement, physiologiquement ou intellectuellement. Même si le dopage serait légalisé, l’usage de drogues en société ne l’est pas dans la plupart des pays. Ainsi, il y a une transgression des lois, ce qui est déjà dommageable puisqu’en démocratie, chacun peut influencer le processus législatif, mais elle l’est surtout parce qu’elle conduit à une absence de dialogue et de respect pour les autres. Bref, des motivations religieuses, politiques (atteinte à la loi) et physiologiques peuvent induire les individus à ne pas se doper.
...