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Le jugement que porte Pascal n’est-il pas une sorte de morale à tirer de notre comportement qui montre qu’aucune de nos actions ne peut réellement être vraie et désintéressée ?

Commentaire de texte : Le jugement que porte Pascal n’est-il pas une sorte de morale à tirer de notre comportement qui montre qu’aucune de nos actions ne peut réellement être vraie et désintéressée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 172 Mots (9 Pages)  •  795 Vues

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Explication de texte philosophique

A travers ce texte, Pascal répond à la question de savoir si l’homme peut se connaître lui-même, s’il peut savoir qui il est. Il émet alors un jugement sur les faux rapports qu’entretient l’homme avec ses semblables étant donné qu’il n’est « que déguisement, que mensonge et hypocrisie ». De ce fait, comment un être faux qui n’a d’égard pour la vérité peut se connaître lui-même puisqu’il est avant tout déguisement, mensonge et hypocrisie à lui-même avant que de l’être pour autrui. En effet la vérité est un miroir grossissant de nos défauts, de l’être que nous sommes réellement mais que nous nous refusons d’accepter et que nous cachons sous un déguisement. Pourquoi ? Parce que la vérité fait peur, elle est cruelle et nous n’y échappons pas car elle est indispensable pour se connaître  et elle revient toujours qu’importe le nombre de mensonges que nous inventerons pour la dissimuler. Voilà pourquoi nous nous fâchons lorsqu’un proche révèle une part de vérité en nous. Nous nous fâchons parce que nous sommes touchés dans notre dignité et dans la valeur que nous portons à notre personne.

De plus, Pascal oppose les notions de bonne fortune et de vérité dans « les plus grandes fortunes » comme dans « les moindres ». Mais le jugement que porte Pascal n’est-il pas une sorte de morale à tirer de notre comportement qui montre qu’aucune de nos actions ne peut réellement être vraie et désintéressée ?

Pascal affirme que l’ascension sur l’échelle sociale dépendrait d’une « bonne fortune », c'est-à-dire du hasard, d’un concours de circonstances inattendu et inexplicable, qui nous apporterait ou malheur ou bonheur, ou malchance ou chance. Cependant cette ascension ne peut se faire en suivant les voies de la vérité puisque la réussite sociale et la vérité forment deux chemins opposés et prendre l’un nous éloigne davantage de l’autre. Mais pour quelle raison cette « bonne fortune », relative, propre à chaque personne (« chaque degré ») est contraire au fait de dire la vérité ? Parce que nous craignons de froisser un bienfaiteur qui est à la fois notre bourreau car son amitié nous est plus « utile » que sa haine qui, elle, est « dangereuse ». En clair, quel intérêt trouverions-nous à couper la main qui nous nourrit ? Par exemple, est-ce judicieux pour soi de fâcher celui qui nous héberge alors que dehors l’orage gronde ? Comme l’a dit La Fontaine dans la fable,  Le Corbeau et Le Renard : « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ». Par conséquent, nous nous servons des autres comme de  moyens pour atteindre notre but qui est la réussite sociale. Les plus hauts placés forment alors les marches de l’escalier de notre ascension sociale. Si par des mensonges qui ne nécessitent guère d’efforts, je peux m’assurer durablement une certaine position, ne serais-je pas inconsciente que  de ne pas mentir ? Chaque partie trouve donc son intérêt : le flatteur et le flatté. Ainsi pour le prince, on lui cache la vérité pour pouvoir rester dans ses bonnes grâces et sous couvert de son rang, pouvoir agir comme bon nous semble pour atteindre notre objectif. C’est le fort d’une cour où tout n’est que mensonge, tromperie, masques et autres couverts à la vérité. Comment supporter de flatter un homme vicieux si l’on ne faisait pas preuve d’honnêteté derrière son dos ? C’est pourquoi, « un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. ». Il croit que tout comme les individus ne tarissent pas d’éloges en sa présence, il en est de même en son absence. Mais croire ainsi fait du prince le sujet de moquerie auquel tous y font part. Et nous pouvons dire que c’est là, pour ces individus, la seule forme d’honnêteté à laquelle ils prennent part car ils se savent tous dire vrai sur la nature du prince derrière son dos.  Mais qu’est-ce qui pousse ce prince à être aussi attentifs à ces flatteries ? N’est-pas parce que justement il se sait vicieux qu’il prête autant l’oreille à ses flatteurs ? Sinon, comment flatter celui qui n’est pas conscient de ses défauts ? En croyant être le seul au courant de sa vraie nature, il se rassure faussement. Mais ne peut-on pas dire que le prince se moque lui aussi de ceux qui font preuve de flagorneries sur des qualités qu’il se sait ne pas avoir ? En feignant de ne pas savoir qu’il est « la fable de toute l’Europe », ne serait-ce pas lui qui rassurerait son flatteur dans ses mensonges qui sont moyens à sa réussite sociale, en lui faisant croire qu’ils marchent ?

Pascal ne s’ « en étonne pas », il ne s’étonne pas d’autant de mensonge. Cela veut dire que le fait de cacher la vérité semble être propre à l’homme et qu’il fasse autant preuve de mensonge ne prête à aucune surprise. A savoir qu’on ne dira jamais la vérité à quelqu’un si elle dessert nos intérêts et avantage les siens. La vérité est donc « utile à celui à qui on la dit, mais désavantageuse à ceux qui la disent, parce qu’ils se font haïr. ». Entre autre, à quoi bon avantager autrui si nous nous tirons par la même occasion une balle dans le pied ? Le flatteur détourne par ses flatteries le prince de la bonne voie, il le pousse dans les vices qu’il tentait de rendre vertueux. Des vertus qui procureraient au prince un « avantage en se nuisant » au flatteur puisque par la suite, le prince ne serait plus disposer à écouter ses flatteries. En évitant de perdre l’emprise qu’il a sur le prince en lui disant la vérité, il évite de tout perdre : la confiance du prince et son rang. Mais est-ce qu’on ne peut pas avantager les intérêts du prince tout en évitant de lui dire la vérité ? C’est comme lorsque nos parents évitent de nous parler de leurs problèmes d’argent. Ils ne veulent pas nous inquiéter ou nous faire nous inquiéter pour eux. Il serait contreproductif de vouloir nuire aux intérêts du prince, tout comme un parent qui verrait son enfant souffrir. Si par nos mensonges, le prince devient plus riches, plus important, d’une manière, on deviendra aussi plus riche et plus important. Cela avantage les deux.

De même que les « plus grandes fortunes », ceux qui occupent les postes les plus élevés dans la société, ont tout intérêt à se faire aimer, les moindre, ceux qui font parties des basses classes de la société, ont eux aussi intérêt à se faire « aimer des hommes ». Ce qui veut dire, que l’on trouve toujours un avantage à être aimé des autres. Contrairement à nos intérêts qui sont fondés sur un jugement subjectif que nous nous faisons de nous même, la vérité est elle objective et tranche donc avec la fausse idée que nous nous faisons de notre personne. C’est pour cela qu’elle est blessante et que nous l’évitons en nous mentant à nous-mêmes et aux autres parce qu’elle nous met face à notre vraie personne. Par conséquent, « la vie humaine n’est qu’une illusion perpétuelle », c'est-à-dire que nous n’avons de cesse de nous croire différent, de nous voir autrement que comme nous sommes réellement et nous préférons donc l’illusion à la vérité parce qu’elle est moins douloureuse. Nous préférons nous trompons parce que la tromperie à de ça que nous la savons fausse contrairement à la vérité. En clair, nous avons peur de la vérité, nous avons peur de l’accepter, nous craignons ce que vont dire ou penser les autres de cette vérité que nous cachons. Par conséquent, nous ne faisons que de nous « s’entre-tromper et s’entre-flatter », nous trompons en même temps que nous sommes trompés et nous sommes flattés en même temps que nous flattons. Nous jouons tous au même jeu où nous nous aveuglons mutuellement. Cela installe un climat de méfiance où « personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence ». Chacun fait preuve d’hypocrisie et personne n’est plus honnête. Mais il faut savoir que nous ne pouvons mentir qu’à celui qui se laisse tromper. Ce jeu perpétuel forme « l’union qui est entre les hommes », le lien qui les unit entre eux car ils ont peur de perdre leurs intérêts personnels, tous leurs avantages. De ce fait, les intérêts de chacun sont à l’origine de toutes les relations dans la société. Notamment l’amitié. En effet « peu d’amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas ». Par là, Pascal sous-entend que l’amitié est fondée sur la malhonnêteté étant donné que des amitiés se briseraient si les amis étaient menés à savoir  ce que disent d’eux leurs amis. L’amitié ne serait donc pas possible car basée sur le mensonge. Un mensonge qui crée de la méfiance et de l’instabilité. Nous ne disons pas la vérité à la personne concernée mais à une autre parce que l’homme flatte pour être aimé et il a peur d’être blessé par la vérité. Mais pour quelle raison notre ami nous haïrait de lui avoir dit la vérité étant donné que cela l’avantage sans nous désavantager réellement puisque notre amitié fait que nous nous aimons ? Si mon ami se fâche pour une vérité que je lui ai révélée, il ne me haïra pas pour avoir été honnête avec lui puisqu’il m’aime. Au cas contraire, c’est parce qu’il ne m’aime pas que je serais désavantager. Et, qu’y a-t-il de blessant à dire en l’absence de son ami ses vices puisqu’il s’en doute s’il est réceptif à nos flatteries ? Il est plus facile de parler des défauts de nos amis plutôt que de leurs qualités.

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