Un bon personnage de roman est-il nécessairement moral ? La moralité est-elle le propre du personnage de roman ?
Dissertation : Un bon personnage de roman est-il nécessairement moral ? La moralité est-elle le propre du personnage de roman ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Noémie Girard • 20 Octobre 2020 • Dissertation • 1 064 Mots (5 Pages) • 1 103 Vues
« Un écrivain doit avoir en morale et en politique des opinions arrêtées, il doit se regarder comme un instituteur des hommes » Honoré de Balzac, préface de la Comédie Humaine.
Un bon personnage de roman est-il nécessairement moral ?
La moralité est-elle le propre du personnage de roman ?
Si, de nos jours, nous lisons autant de livres à défaut de passer du temps devant un écran, c’est certainement grâces aux personnages de ces oeuvres.
En premier lieu, le personnage de roman, par sa moralité, peut devenir une figure d’exemple pour le lecteur qui s’y identifie. Ainsi, par son personnage moral, l’écrivain promeut différentes valeurs à imiter, comme la fidélité chez Madame de Clèves. En effet, la marquise de La Fayette met en scène dans son œuvre un personnage féminin éponyme qui contredit les uses et coutumes de son époque en restant fidèle à son époux, le prince de Clèves. Au XVIème siècle, il était commun de s’entourer d’amants et de maitresses, et, au contraire, malgré les tentations et un coup de foudre pour le duc de Nemours, la princesse reste fidèle à son mari. Pourtant, cette fidélité gardée même après le décès du prince est une valeur qui de nos jours nous semble quelque peu incompréhensible, et cette vie dictée par la vertu et la morale distancie peu à peu le lecteur du personnage qui, finalement, ne répond plus aux attentes du lecteur. Mais la fidélité ne se trouve pas seulement dans le mariage Clèves mais aussi chez la Grande Nanon, servante du père Grandet. Cette femme soumise fait preuve de fidélité envers son employeur depuis plus de trente ans. Ainsi, par cette valeur la servante fait preuve de moralité car en restant auprès de la famille grandet, Nanon s’assure un toit, un repas et un maigre loyer. En plus de mettre en avant la fidélité conjugale, la marquise de la Fayette choisit aussi de présenter le duc de Nemours comme un personnage moral malgré son caractère de grand séducteur. Ainsi, le duc, épris de la princesse de Clèves, respecte le vœu de fidélité de cette dernière, non sans lui avoir soutiré un aveu amoureux. Cette qualité rend le personnage aimable et le lecteur peut d’autant plus l’apprécier malgré ce côté coureur de jupons que le duc cultive. Honoré de Balzac, quand à lui, rassemble deux parfaits opposés dans son ouvrage Madame Bovary. En effet, il marie Emma, aspirante à une vie de luxe et de romans d’amour, à Charles Bovary, simple médecin de campagne. Alors qu’Emma est le parfait exemple de l’immoralité, son époux est simple, calme et doux, mais surtout aimant. C’est cette qualité morale que Balzac met en lumière : l’amour conjugal. Charles Bovary aime dès la première rencontre cette femme qui ne lui rendra pas ce sentiment, jusqu’à sa mort au fond du jardin normand. Encore une fois, tant dis que le lecteur s’éloigne petit à petit d’Emma, il apprécie un peu plus le pauvre homme qui meurt presque comme sanctifié, lui qui fut fidèle et qui essaya de tout faire pour sa tendre épouse. Ainsi, par les différentes qualités morales que sont la fidélité, le respect et l’amour, le personnage devient cette figure d’exemple qui insinue au lecteur de l’imiter, donnant à l’écrivain ce rôle « d’instituteur des hommes ».
Mais l’écrivain
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