La philosophie est-elle utile ?
Dissertation : La philosophie est-elle utile ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lsedfls • 3 Décembre 2020 • Dissertation • 4 184 Mots (17 Pages) • 15 273 Vues
La philosophie est-elle utile ?
Les mythes antiques avaient pour beaucoup une signification philosophique : ils n’étaient pas uniquement destinés au plaisir simple mais bien à répondre à des questions existentielles. Les débuts de la philosophie ont eu lieu bien avant les premiers philosophes antiques. Par exemple, un mythe comme celui de la boite de Pandore a permis d’expliquer comment des Dieux, supposés parfaits et bons, ont instauré le vice et le malheur dans la vie des hommes. Nous voyons alors qu’ici la philosophie semble avoir une réelle utilité : elle explique des problèmes existentiels.
Alors, si la philosophie existe depuis que l’homme dispose du logos, c’est-à-dire de la parole, du discours, nous pouvons en déduire que cette discipline doit avoir une utilité, elle doit servir à quelque chose, qu’elle procure un gain ou un bénéfice. L’utilité ne se traduit pas non plus par la nécessité : elle n’est pas indispensable. Mais alors, comment la philosophie peut-elle se caractériser par son utilité ? Pouvons-nous affirmer que l’utilité est ce qui la définit ? Au sens strict du terme, la philosophie a pour objectif de répondre à des questions existentielles de manière générale et systématique mais elle peut également signifier un code moral chez individu ou un groupe d’individu. Nous voyons alors que la philosophie est un terme très complexe. Nous prendrons alors la philosophie comme une réponse aux questions existentielles.
Si l’homme philosophe depuis qu’il en est capable alors cela veut dire qu’elle est supposée avoir une utilité. Pourtant, il semble aussi que l’homme n’agisse pas toujours de manière utilitaire. En effet, tomber amoureux ou l’amour de manière générale ne semble pas être vraiment utile. Le temps que l’on passe avec l’être aimé, c’est aussi le temps perdu à ne pas travailler qui semble être une activité bien plus utile car elle est lucrative. La philosophie est également très abstraite. En effet, elle n’a pour objectif d’agir dans le réel. Ce n’est pas parce que je me demande si je suis vraiment libre que cela va avoir un impact sur la réalité. Si je me rends compte par une réflexion philosophique que je ne suis pas libre mais bien déterminé, cela ne changera rien à ma condition. La philosophie semble être une discipline n’ayant pas pour objectif son utilité. Nous pouvons alors nous demander si la philosophie se caractérise réellement par son utilité alors même que nous voyons qu’elle ne semble pas véritablement appartenir au domaine d’action puisqu’elle ne parait pas avoir d’influence sur la réalité.
Pour répondre à cette question, nous diviserons notre réponse en trois parties : tout d’abord, nous verrons que la philosophie ne semble pas réellement avoir un impact sur le réel et que cela est une preuve de son inutilité. Or, nous verrons que la philosophie est le fondement de la science et que cela lui confère un rôle plus important. Enfin, nous nous rendrons compte que la philosophie n’est pas seulement utile mais qu’elle est absolument nécessaire.
Dans un premier temps, nous verrons que la philosophie n’intervient pas directement dans le réel ce qui la rendrait inutile.
Les philosophes sont nombreux et leurs idées d’autant plus. Comme nous l’avons vu dans l’introduction, la philosophie se caractérise par une réponse générale et systématique aux questions existentielles. Cela signifie que la réponse que va apporter la philosophie est objective et applicable dans toutes les situations. Or, l’une des choses les plus flagrantes en philosophie est le fait que les philosophes n’arrivent jamais à se mettre d’accord. En effet, les doctrines qu’ils professent peuvent parfois être totalement contraires. Platon dans son dialogue le Protagoras affirmait « Sur toutes choses, on peut faire deux affirmations exactement contraires ». Par exemple, Sartre dans L’être et le néant va affirmer que la notion de libre arbitre existe bel et bien tandis qu’un autre, notamment Spinoza dans sa Lettre à Schuller va déclarer que l’homme est déterminé même s’il n’en a pas l’impression. Ici, nous voyons à quel point les idées sont contraires : Sartre affirme que nous pouvons faire nos propres choix tandis que Spinoza affirme que nos actions et nos choix sont déterminés par d’autres facteurs que notre volonté. Nous voyons ici qu’il est difficile d’apporter une réponse générale et systématique car il est difficile de savoir qui écouter et croire. Or, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Dans tous les domaines d’études de la philosophie, les avis et les concepts divergent. Alors, pour un novice en philosophie, cela peut paraitre désarçonnant. Quel est donc le réel objectif de la philosophie si ce qui est supposé la définir ne lui correspond même pas ? Si les philosophes ne font que se contredire entre eux alors cela engendrera un scepticisme ce qui était le contraire de l’objectif de départ. Nous comprenons donc que le fait que les penseurs ne font que se contredire rend la philosophie complètement inutile car elle ne répond pas à son objectif premier qui est de répondre aux questions de manière générale et systématique.
De surcroît, nous avons déclaré auparavant que la philosophie n’avait aucun impact sur le réel. En effet, cette discipline a pour objectif de répondre à des questions existentielles, c‘est-à-dire des questions auxquelles on ne peut répondre directement, qui nécessitent un raisonnement philosophique. En général, ces questions relatent de maux eux aussi existentiels. Nous pouvons alors nous dire que les réponses, bien que partielles, peuvent soulager les individus. Or, la philosophie n’a aucun impact sur le réel : par exemple, Schopenhauer affirme que les désirs sont amenés à nous rendre malheureux car impossibles à satisfaire : lorsqu’un désir est satisfait , dix autres surviennent. Il semble alors impossible d’abandonner nos désirs vains puisque c’est ce qui nous anime. Il n’y a pas de mode d’emploi applicable à la réalité pour parvenir à les délaisser. Par ailleurs, en philosophie politique, des penseurs comme Marx et Engels ont théorisé une nouvelle idéologie politique se nommant le communisme qui en réalité semble difficilement applicable. En effet, comment est-il possible de partager complétement équitablement les ressources sans qu’un groupuscule d’individus n'en profite. Lorsque cette idéologie est appliquée à la réalité, les dégâts humains et matériels sont toujours considérables. Il parait en général très difficile de passer du théorique à la pratique. Encore une fois, les exemples sont très nombreux. La philosophie est une discipline difficilement
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