Explication de texte – Jean-Jacques ROUSSEAU, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Première partie, lettre 12 (lettre de Saint-Prieux à Julie).
Commentaire de texte : Explication de texte – Jean-Jacques ROUSSEAU, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Première partie, lettre 12 (lettre de Saint-Prieux à Julie).. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zora Limouzin • 7 Février 2017 • Commentaire de texte • 1 711 Mots (7 Pages) • 5 310 Vues
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Explication de texte – Jean-Jacques ROUSSEAU, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Première partie, lettre 12 (lettre de Saint-Prieux à Julie).
Le savoir est défini habituellement comme un ensemble de connaissances ou d'aptitudes reproductibles acquises par l'étude ou l'expérience. D'un point de vue général, le savoir est donc acquis en apprenant des choses à l'école ou bien dans les livres, mais aussi grâce aux expériences de la vie de chacun. De ce point de vue, chacun d'entre nous a une vision différente du savoir puisque nous avons tous des connaissances différentes sur divers sujets.
En résumé, le texte est une critique du savoir à l'époque de Rousseau, c'est-à-dire au XVIIIe siècle. Plus précisément, c'est une critique de l'apprentissage par la lecture ainsi que la critique de la mise en fonction du savoir par certains ? En revanche, c'est une mise en avant de l'esprit critique.
L’intérêt de ce texte est donc de choquer ses interlocuteurs en mettant en avant une technique d'apprentissage non exercée à l'époque, puisque l'apprentissage par les livres et la lecture est la seule technique connue, celle-ci ne mettant pas en avant l'esprit critique des gens pour que ceux-ci soient plus manipulables.
Pour démontrer le point de vue de l'auteur au sujet du savoir et de l'apprentissage de celui-ci, nous allons montrer comment Rousseau dénonce le commerce du savoir, puis la distinction faite dans ce texte entre apprendre ou réfléchir, ensuite comment Rousseau montre que le lecteur est capable de modifier le texte et enfin comment Rousseau nous fait comprendre qu'autrui n'est pas indispensable pour le savoir.
Dans la première partie de son texte, Rousseau dénonce le commerce du savoir, c'est-à-dire le fait d'apprendre et d'acquérir des connaissances juste pour les transmettre aux autres sans les utiliser. A la ligne 1, Rousseau fait notion de commerce en utilisant le terme « étalage », il critique donc le savoir commercial, c'est-à-dire le savoir mis en pratique juste pour épater les autres et donc de ne pas mettre ses connaissances à profit pour soi-même. Il compare le savoir avec « une monnaie dont on fait grand cas », en d'autres termes, le savoir est une monnaie de grande valeur, et comme il est assimilé à la notion de monnaie, il s'ajoute et s'échange. Il ajoute à cela que le savoir ne sert qu'à communiquer, à le transmettre « Qui cependant n'ajoute rien au bien-être autant qu'on la communique », donc Rousseau dénonce ici les savant dits commerciaux qui acquièrent du savoir par bonheur de le communiquer et non pour s'en servir. Le savoir pour ces savants est donc un profit et un plaisir de l’ego, ils s'en servent pour se sentir érudits devant les autres et non pour le mettre à profit. Le verbe « Ôtez » à la ligne 6 nous montre également que le savoir pour la plupart est un profit purement pécunier. Ces savants veulent donc juste paraître sages dans les yeux d'autrui sans l'être réellement « ils ne veulent être sages que dans les yeux d'autrui », ils ne sont donc pas sages comme ils prétendent l'être puisqu'ils cherchent leur existence dans le regard des autres. Par ailleurs, dans son texte, Rousseau fait allusion à Sénèque qu'il méprise tout particulièrement en faisant usage d'ironie quand il cite sa phrase « Si l'on me donnait la science à condition de ne pas la montrer, je n'en voudrais point » puis qu'il ajoute ensuite « Sublime philosophie, voilà donc ton usage ! » car pour lui, si on acquiert le savoir sans le communiquer, celui-ci n'a aucun d'intérêt.
Viens donc la question d'apprendre ou de réfléchir, telle est la question que se pose Rousseau dans le seconde partie de son texte. Il continue donc à critiquer l'échange de savoir par intérêt. Dans les lignes 9 à 11, Rousseau nous fait comprendre que les bons savants, c'est-à-dire ceux qui mettent à profit leurs connaissances, apprennent pour que les savoirs s'additionnent et non pas pour que ce savoir les change de quelque manière que ce soit. Par la suite, il nous dit que la lecture permet la réflexion du lecteur, qui est plus importante que la lecture en elle-même. Rousseau nous fait comprendre que réfléchir sur nos lectures nous apporte un plus grand savoir que de lire sans comprendre. Toutefois à la ligne 12, Saint-Prieux amorce sa rencontre avec Julie grâce à la philosophie grâce à la phrase « en causer beaucoup entre nous ». Des lignes 13 à 17, Rousseau explique qu'il faut prôner la connaissance par soi-même que la lecture. C'est-à-dire que la connaissance à la lecture d'un texte est déjà une pensée toute faite alors que la pensée par soi-même, c'est-à-dire la réflexion est une pensée sur mesure. En d'autres termes, il est plus facile d'expliquer ce qu'on découvre par soi-même que ce qu'on lit puisque que la lecture est la pensée de quelqu'un d'autre. Ici, Rousseau reproche donc à la lecture d'être un savoir impersonnel puisque c'est encore une fois un partage de connaissance qui ne permet pas forcément le développement de l'esprit critique. Il fait également une critique plus générale du savoir en s'attaquant à l'éducation de l'époque. Pour se faire il cite Montaigne, philosophe que Rousseau respectait. Il cite donc « Nous sommes plus riches que nous ne pensons mais, (…) on nous apprend à nous servir du bien d'autrui plutôt que du nôtre. ». Il montre ici que l'éducation fait des Hommes des animaux savants auxquels on apprend à penser au crochet des autres plutôt qu'à leur propre savoir. Il est question ici d'une sorte de manipulation par l'apprentissage puisqu'on nous pousse à penser qu'on a besoin d'autrui pour penser alors que nous avons la capacité de trouver ce savoir par nous-même. Il finit par dire que le savoir est devenu un but et non un moyen d'atteindre un objectif. Pour illustrer son propos, il fait la comparaison avec l'avare qui accumule l'argent sans l'utiliser, pour lui c'est le même fonctionnement que quand l'Homme accumule le savoir sans l'utiliser pour autant, ce qui veut dire qu'il détient des connaissances juste pour avoir des connaissances, ce qui en fait une sorte d'érudit qui veut garder sa connaissance juste pour le fait d'en avoir.
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