Peut-on justifier la peine de mort?
Dissertation : Peut-on justifier la peine de mort?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ambroise Sand • 11 Décembre 2022 • Dissertation • 2 823 Mots (12 Pages) • 349 Vues
Contextualisation
En juin 2007, Léopold Storme, un jeune homme de 19 ans, est suspecté d’un triple meurtre à Bruxelles. Son père, sa mère et sa sœur ont été poignardés de plusieurs dizaines de coups de couteau. Il est rapidement interpellé et ses témoignages sont incohérents. En 2010, bien qu’il déclare être innocent, il est reconnu coupable des trois meurtres avec préméditation et il est condamné à une peine de 26 ans de réclusion. 7 ans plus tard, il est placé sous liberté conditionnelle..
La même année, Daryl Holton est exécuté dans l’État du Tennessee pour avoir tué ses quatre enfants quelques heures après avoir perdu la garde de ces derniers. Une heure plus tard, l’homme se rend à la police expliquant qu’il comptait également tuer son ex-femme avant de se suicider, mais qu’il s’est ravisé. Il est jugé en juin 1999 où il sera condamné à mort. Il restera dans le couloir de la mort pendant 8 ans en attendant son exécution qui se déroulera en septembre 2007.
Il est difficile de comparer des crimes, mais nous pouvons quand même observer qu’en fonction des pays, les condamnations peuvent être très différentes. Dans les cas les plus graves, un criminel peut donc être condamné à la peine de mort ou à la perpétuité en fonction du pays dans lequel il se trouve. D’un côté la justice vous ôte la vie, et de l’autre elle vous prive de liberté. À partir de ses observations, plusieurs questions peuvent émerger : qu’est-ce qui définit la peine de mort ? Pourquoi n’y a-t-il pas une uniformisation des peines ? Quelle est l’évolution des mentalités par rapport à la peine de mort ? Peut-on justifier la peine capitale ?
Conceptualisation
La peine de mort, comme son nom l’indique, consiste à priver un individu de sa vie. Aujourd’hui, une majorité de pays ont aboli cette peine, mais elle reste d’application essentiellement dans le nord-est de l’Afrique, au Moyen-Orient et dans le sud de l’Asie. Pour mieux comprendre la répartition des positions des États concernant la peine capitale, on peut les séparer en 4 catégories :
- États qui ont aboli la peine de mort en toute circonstance (110)
- États qui prévoient la peine de mort sans l’appliquer dans les faits (25)
- États qui conservent la peine de mort uniquement pour des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité (7)
- États qui appliquent la peine de mort (53)
Dans un dictionnaire de juriste, la peine de mort est définie comme telle : « Dans les législations qui ne l’ont pas abolie, privation de la vie, châtiment suprême de l’échelle des peines (qui naguère constituait, en France, la peine capitale). ». Cette peine est donc le châtiment le plus important applicable, mais elle n’est pas appliquée dans tous les États, car leur politique pense que cette peine est une violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) .
Présentation des deux points de vue
Amnesty International
Le mouvement mondial Amnesty International a un avis radical sur la question. La peine de mort n’est jamais justifiée : « La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnesty International y est opposée en toutes circonstances, sans exception, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé·e, le crime commis et la méthode d’exécution. ». L’organisation défend que la peine de mort constitue une violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, car elle ne respecte pas le droit à la vie et le droit de ne subir ni tortures, ni peines et ni traitements cruels, inhumains ou dégradants.
L’organisation argumente sa position en se basant sur cinq mots : injuste, inhumain, inutile, irrévocable et arbitraire.
Injuste : il n’y a aucune justification dans le fait de tuer. Les états possèdent le droit national, mais ce dernier reste en dessous des normes relatives aux droits humains. Les États ne peuvent pas interdire à son peuple de tuer tout en l’appliquant eux-mêmes. En pratiquant ce châtiment, un État viole les droits humains, écartant donc toute justice.
Inhumain : la peine de mort n’est jamais humaine, car son seul et unique but est d’ôter la vie. Cette action empêche donc le condamné « d’expier un forfait, de réparer, de se repentir et de s’amender. ».
Inutile : la peine capitale n’aurait aucun effet dissuasif selon certaines études. L’essentiel est de pouvoir élucider un maximum de délits et d’avoir un système judiciaire rapide, équitable et avec des conséquences.
Irrévocable : nous ne pouvons pas empêcher les erreurs judiciaires. Même si le temps entre la condamnation et l’exécution est parfois très long, il arrive que des accusés soient condamnés et que leur innocence ne soit révélée qu’après leur mort à cause d’un faux témoignage ou une mauvaise expertise. L’État n’a pas effectué sa justice, mais un assassinat.
Arbitraire : dans plusieurs pays appliquant encore cette peine, la condamnation est effectuée contre des personnes qui ne correspondent pas aux idées de l’État, des personnes ne pouvant s’assurer une bonne défense ou des individus faisant partie d’une population minoritaire. Des accusés se voient donc plus facilement condamnés à mort s’ils sont pauvres, noirs, homosexuels ou si leurs idéaux ne correspondent pas à la politique du pays.
La loi islamique
La loi islamique, quant à elle, s’est construite en se basant sur le Coran bien que cette loi ait déjà été modifiée à certaines reprises par le calife en fonction et par des juristes. Pour compléter certains points que le Coran ne précisait pas, les musulmans ont désiré compléter cette loi islamique en ajoutant des « traditions » venant de leur société. Des docteurs de la loi ont alors recensé ces traditions et ils ont créé une « science de la critique des traditions » afin de retenir les plus pertinentes (celles qui avaient plus de valeurs et qui leur semblaient solidement fondées). De tout ce travail, en résultent des Corpus. Au Coran et aux traditions, ont été ajoutés d’autres principes par les juristes afin de compléter au cours du temps, les éléments qui ne sont pas repris dans le Coran ou dans les traditions.
Dans cette loi islamique, le Coran stipule qu’il est interdit de tuer. Cependant, cette même loi énumère clairement les crimes
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