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En politique, la fin justifie-t-elle les moyens?

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Par   •  4 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 024 Mots (5 Pages)  •  4 848 Vues

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EN POLITIQUE, LA FIN JUSTIFIE-T-ELLE LES MOYENS ?

Sarah Windle

Introduction

De nos jours, l’œuvre phare de Machiavel « Le Prince » est encore discutée à cause de la question éponyme « la fin justifie-t-elle les moyens ? » et le concept dérivé d’une fin politique tout-justifiante. Pour élucider ce sujet épineux, il faut clarifier ce que Machiavel a voulu dire avec les termes ‘fin’ et ‘moyen’. Donc, premièrement, la fin d’une politique est l’objectif visé (non pas sa terminaison). Deuxièmement, les moyens sont ce qui servent pour aboutir à cette fin (quelles ressources, quelles procédés). Certes, la réponse juste à cette question ouverte va changer selon les circonstances. C’est pourquoi que, afin de répondre à ce titre sans ambiguïté, il faut reformuler la question un peu :

Problématique

Peut n’importe quelle fin justifie n’importe quel moyen ?

Thèse

I. La fin ne peut jamais être considérée comme étant une justification absolue.

(i) La fin la plus noble ne justifie pas le moyen le plus brutal.

D’abord, il faut se rendre à l’évidence que même la fin la plus noble ne justifie pas la brutalité excessive. Par exemple, si un président (élu démocratiquement) se révélait être un despote qui visait éliminer les services de santé publiques, il va de soi qu’il faut le destituer d’une manière ou d’une autre. Pourtant, si, par la suite, un homme se chargeait de le supprimer, le gouvernement à suivre serait fondé sur la perte humaine et sur une action illégale. En plus, dans l’optique de ce début de mauvais augure, il ne serait pas assuré qu’un homme meilleur succède à l’ancien président suite à une telle rupture du système démocratique.

(ii) Les moyens corrompus ternissent la fin.

Autre chose de notable est que si les moyens employés sont moralement corrompus, la fin ne peut pas rester purement vertueuse du fait que les moyens affectent l’essence de leur fin. C’est le cas du parcours tristement célèbre du communisme léniniste. En théorie, le communisme épousait une totale égalité sociale mais sa mise en œuvre via les exils des koulaks ou les exécutions de masses (ainsi que la répression sociale en générale) ont contredit ce but noble et, en fin de compte, lui ont rendu tout à fait inaccessible.

(iii) Le monde n’est pas l’utopie.

En effet, ce à quoi les deux derniers points font allusion est le fait que nous n’habitons pas dans l’utopie. Donc dans la vie, nous ne devons pas chercher toujours l’idéal mais plutôt l’équilibre heureux. De même, la politique est un acte de balance dont le compromise est clé et où politiciens ne doivent pas poursuivre aveuglément leurs rêves. Machiavel a habilement observé « Il y a si loin de la manière dont on vit à celle dont on devrait vivre, qu'en n'étudiant que cette dernière [les imaginations des républiques idéelles] on apprend plutôt à se ruiner qu'à se conserver ».  De toute évidence les idéels politiques doivent être idéalistes voire utopiques mais seulement l’adhésion aux moyens pratiques peuvent leur rendent constructives.

Antithèse

II. Par contre, il faut élever la fins noble au rang de justification significative.

(i) Les sacrifices individuels sont parfois nécessaire pour le bien commun 

Toutefois, il faut aussi souligner qu’en politique il faut faire un effort pour répondre aux besoins de base de toute la population même si ce dernier exige que certains renoncent à leurs luxes (peut-être durement gagnées). Certes, il y a quelque exagération à répéter l’adage de Robin des Bois « vole aux riches pour donner aux pauvres » mais le sens général (sens machiavélique de plus) est bien visible aujourd’hui. Par exemple, la haute imposition à la classe moyenne pour rendre possible l’allocution chômage est parfaitement juste mais pas parfaitement convenable à la classe moyenne. Donc, ‘la fin justifie les moyens’ dépend des besoins relatifs du groupe touché par les moyens et du groupe touché par la fin. Autrement dit, en ce qui concerne l’adage brésilien « La poisson est morte à la bouche », sa justesse dépend de la faim de la bouche en question aussi que les moyens d’alimentation qui lui soit disponible.

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