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Spinoza- Traité Théologico- Politique

Mémoires Gratuits : Spinoza- Traité Théologico- Politique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2015  •  1 576 Mots (7 Pages)  •  1 313 Vues

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Nous sommes souvent épris d'un sentiment de frayeur omniprésent qui nous obligent à penser qu'il ne faudrait pas faire telle ou telle chose sous prétexte que cela peut nous porter bonheur ou malheur, comme passer sous une échelle. Pourtant, la raison et l'expérience de la vie sont telles qu'elles doivent nous empêcher de réfléchir de cette façon puisque ce n'est pas passer sous une échelle qui va changer notre destin. C'est d'autant plus le cas à l'époque de Spinoza où la superstition se trouvait à chaque coin de rue. C'est pourquoi Spinoza traite, dans cet extrait du Traité théologico-politique, de la superstition des Hommes en défendant la thèse que cette superstition pervertie l'esprit des hommes. Il se demande donc pourquoi ces derniers persistent à croire en la superstition alors que la vie les en dissuade. Il y répond en quatre temps. D'abord, il explique les raisons pour lesquelles les hommes ne peuvent pas arreter d'être superstitieux. Ensuite, il présente un exemple de superstition puis un autre. Dans les deux dernières lignes du texte, il réaffirme sa thèse.

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Spinoza évoque dans ces premières lignes les raisons et donc les arguments qui selon lui emmènent les hommes à être superstitieux.

Selon Spinoza, les hommes seraient empreints à la superstition car ils ne seraient pas capables d'avoir une pensée qui leur est propre et plus encore, une pensée qui les empêcherait d'être superstitieux. Le texte commence en effet par une condition « si les hommes avaient [...] ils ne seraient pas [...] » l.1-2. Cette aptitude intellectuelle qui consiste à penser comme il le faudrait, ce « pouvoir » l.1, n'est pas possible dans la mesure où les sentiments prennent le dessus sur tout et incitent la population à tomber dans une forme de « crédulité » aveuglante. Mais est-ce si évident pour la société d'être maîtresse de sa vie ?

Le «hasard», cette succesion d'événements inattendus qu'on ne peut contrôler, empêche également l'arrêt de la superstition. Alors comment réussir à maitriser son existence lorsque nous sommes incertains de savoir ce qui va arriver demain ? Les hommes ne sont donc pas en faute puisqu'ils n'y peuvent rien. Cependant ce n'est pas l'avis de Spinoza qui considère que les hommes, même s'ils n'y peuvent rien, y peuvent quelque chose en réalité. En effet, il suffit de ne pas se laisser influencer par le train quotidien des choses qui nous emmenerait alors à être constamment « ballote[r] » entre deux sentiments dominants : l'espoir et la crainte. L'espoir car l'on souhaite que ce qui compose demain nous soit « favorable » comme le dit l'auteur mais la crainte car nous possédons toujours une inquiétude en nous. De plus, Spinoza utilise dans la quatrième ligne le mot « sort » qui est un subtantif du mot « hasard » mais son contexte prend tout un autre sens. Son utilisation est tel qu'il nous montre bien la pensée de l'auteur : c'est la population qui fait que le hasard est imprévisible et a une conséquence sur sa vie car elle lui donne une fonction qui est du domaine de la magie et qui rejoint par conséquent la superstition.

Ces premières lignes, qui nous donnent les raisons de l'origine de la superstition, nous montrent combien Spinoza est en désaccord avec la société de son temps ; celle-ci pense que ce qui lui arrive est du domaine de l'inexplicable alors que Spinoza pense tout autrement. Il va donc étayer ses affirmations dans la suite de son texte.

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L'un des premiers exemples que Spinoza utilise dans son écrit pour étayer sa thèse est l'interpréation d'un événement par les hommes.

Spinoza nous donne ici un phénomène de la vie quotidienne qui est d'interpreter les choses de la vie selon ce que l'on voit. Or, d'après Socrate et sa doctrine de l'essentialisme, se fier à ses sens est vecteur d'une fausse vérité. En effet, chacun perçoit les choses différemment selon sa vie et son entourage ce qui reviendrait à dire que chacun possède sa vérité et qu'une vérité universelle n'existerait pas. Notre auteur est partisan de cette doctrine puisqu'il dénigre cette derniere affirmation. Ainsi, aux lignes 6 et 7, il conclut « pour cette raison et bien que l'expérience leur en ait donné cent fois le démenti ». De même, nous concluons que les hommes sont dans une forme de dénie constant : le mensonge s'oppose à la raison qui empêche aux hommes d'accéder à une vérité. Se fonder sur ses sens, et ici la vue, ainsi que sur ses émotions ( la frayeur est une crainte sans fondement qui est vive et passagère) montre que la superstition n'est pas fondée. Cependant ces interprétations ne se font pas qu'à partir des sens.

De plus, les interprétations d'un signe, c'est à dire d'une chose qui en annonce une autre, naissent en relation avec le passé des

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