Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?
Dissertation : Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ronannnnnn • 24 Avril 2021 • Dissertation • 2 071 Mots (9 Pages) • 778 Vues
De nos jours, nous sommes amenés à obéir à de nombreuses règles permettant à la fois le bon fonctionnement de la société mais aussi un bon fonctionnement personnel qui peut être à la fois physique et moral. Que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel, ces règles peuvent avoir un impact négatif ou positif plus ou moins important sur notre liberté. En effet, notre liberté peut se définir comme un pouvoir d’agir sans contraintes extérieures ou étrangères. Cependant, cette liberté peut se retrouver en danger en raison de la question de l’obéissance que l’on peut définir comme l’action de se plier à ce qui est exigé par autrui ou par soi-même. Il serait ainsi possible de se demander si: Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ? Renoncer signifie abandonner, se désister. Cette interrogation reviendrait ainsi à se demander si obéir est un renoncement total à la liberté de toute forme quelle qu’elle soit et par conséquent, cette obéissance serait donc une altération qui retire à un individu la libre disposition de lui-même. Ou si obéir aurait l’action contraire, c'est-à-dire qu’elle ne nous ferait pas renoncer à notre liberté. Peut-on donc considérer qu’en se soumettant à une autre autorité, on abandonne l’idée d’être libre ? Nous allons ainsi voir dans un premier temps que oui, obéir est un renoncement à sa liberté. Dans un second temps nous verrons que non, obéir n’est pas renoncer à sa liberté puisque parfois l’obéissance peut s’avérer être compatible avec la liberté et bénéfique pour l’individu sujet à cette obéissance. Et enfin, dans une troisième partie, nous verrons que l’obéissance peut s’interpréter comme étant un choix volontaire de l’Homme et par conséquent pourrait être considéré comme une liberté.
Nous pouvons être amenés à penser que oui, obéir est un renoncement à sa propre liberté. L’Homme a créé l’obéissance en pensant qu’il fallait ingérer des contraintes et des limites afin de pouvoir atteindre la liberté. Or c’est tout le contraire, l’Homme est censé pouvoir réaliser tous ses désirs quand il le veut et sans être contraint par qui ou quoi que ce soit. En effet, les Hommes sont tous plus ou moins dirigés par des règles comme les lois inscrites dans le code pénal ou alors par des Hommes ayant une position supérieure à eux et se permettant ainsi de fixer des règles. Lorsque une personne se trouve en position d’obéir à une cause, elle en perd par conséquent sa liberté extérieure qui est la liberté d’agir face aux contraintes externes. C’est le cas par exemple lors de la crise sanitaire actuelle qui impose à tous les citoyens d’obéir à des confinements et un couvre feu. Il s’agit de restrictions ne dépendant pas de l’Homme mais le privant malgré tout de sa liberté extérieure puisque le sujet subit ces restrictions sans avoir le pouvoir d’agir. Une personne en position d’obéir à une cause peut également perdre sa liberté intérieure qui est une aptitude à prendre conscience de son intériorité et à gouverner celle-ci par lui-même, c'est -à -dire indépendamment des influences extérieures qui pèsent sur son intériorité. C’est le cas par exemple pour une personne rentrant dans une secte, cette personne perdrait ainsi toute sa liberté de penser qui constitue une grande part de sa liberté intérieure. En rentrant dans cette secte, elle se ferait sûrement manipuler par de nombreuses personnes et perdrait peu à peu sa propre liberté de penser et sa liberté de jugement qui est la capacité qu’a l’Homme de forger par lui même son propre jugement par le biais de la réflexion personnelle et de l’exercice de sa raison, et cela indépendamment des influences extérieures qui pèsent sur sa pensée. Cependant, cette liberté de penser est l’une des seules libertés que l’on peut conserver lorsque l’on est en dehors de tout organisme de manipulation mentale tel que les sectes ou les religions extrêmes. En effet, il est possible de faire preuve d'obéissance physique et extérieure tout en conservant sa propre liberté de penser et sa réflexion. Lorsque l’on fait preuve d’obéissance, nous ne sommes plus maître de nous même, nous sommes dirigés par la société et par des personnes. C’est notamment l’une des idées avancées lors de l'allégorie de la caverne de Platon qui est exposée dans le livre VI de La République. Lors de cette allégorie, Platon met en scène des hommes prisonniers dans une caverne et n’ayant jamais vu un autre paysage que celui de la caverne dans laquelle ils demeurent enchaînés et tournant le dos à l’entrée de la caverne. Dans cette allégorie, les prisonniers sont manipulés par marionnettes prenant l’aspect d’Hommes politiques. Platon démontre à travers cette allégorie qu’en faisant preuve d’obéissance, les malheureux prisonniers sont privés de leur liberté extérieure puisqu’ils ne peuvent pas sortir de la grotte. Ainsi, ils se retrouvent totalement privés de vision du monde puisqu’ils ne connaissent que leur grotte et n’ont pas le droit d’aller découvrir d’autres horizons. Ces otages se retrouvent malgré eux privés de leur liberté intérieure et notamment de leur liberté de penser puisqu’étant privés de vision sur la vie extérieure, ils se privent inconsciemment de penser.
Chaque action faite par obéissance est une contrainte pour l’Homme. L'obéissance s’impose ainsi comme une obligation impliquant notamment une probable sanction qui peut s'interpréter comme la perte de liberté. C’est notamment l’idée démontrée par Platon dans Gorgias lorsque Calliclès est confronté à Socrate. Socrate prétend qu’il faut être “sage” et “se dominer”, c'est-à-dire instaurer de la limitation dans nos désirs, afin de les insérer dans le réel pour atteindre la liberté. Calliclès, lui, affirme que pour être heureux on ne peut être esclave de qui que ce soit. Selon lui, la véritable liberté est l'expression illimitée à la fois du désir et de la puissance de chacun. Il affirme de toutes formes de limitations que Socrate cherche à s’imposer est contre nature et injuste envers lui-même . Ainsi, si c’est cette tendance originaire du désir à l’illimitation qui définit la nature, il est tout à fait normal que chacun laisse ses désirs se déployer en lui sans entrave, et cherche ensuite à développer sa puissance d’agir afin de se doter des moyens pour obtenir satisfaction et liberté, même si c’est au détriment des plus faibles.
Nous avons pu voir dans une première partie que l’obéissance n’est pas compatible avec la liberté. En effet, l’obéissance
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