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Obéir, Est-ce Renoncer à Sa Liberté

Note de Recherches : Obéir, Est-ce Renoncer à Sa Liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2013  •  1 310 Mots (6 Pages)  •  1 337 Vues

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Obéir, c’est accepter la contrainte. Il y a de la volonté dans l’obéissance ; à défaut il s’agit de soumission. Mais ce qui contraint altère la liberté. Est libre celui qui décide et fait ce qu’il lui plaît, sans être contraint par une pression extérieure. Ainsi, l’obéissance et la liberté sont de primes abords antinomiques. Néanmoins, peut-on être libre absolument ? Nous ne vivons pas isolés, ni en parfaite autarcie. Notre existence est conditionnée à des rapports externes, qu’ils s’agissent de subvenir à ses besoins primaires, comme de se réaliser soi-même. On est avec les autres, par autrui, et l’on se juge également selon lui. Comment dès lors la liberté peut-elle s’exprimer totalement une fois que nous nous trouvés plongés dans un monde où la relation et l’échange sont essentielles à sa subsistance ? Ne faut-il pas se priver de liberté, et donc obéir, pour vivre collectivement ? Autrement dit, obéir, est-ce renoncer à sa liberté ? Ou bien alors, l’obéissance est-elle un impératif indépassable pour que chacun puisse disposer de la liberté nécessaire pour disposer de lui-même ?

Les premières manifestations d’obéissance apparaissent lorsque le nourrisson accomplit ses premiers pas. Progressivement, il fait l’apprentissage d’une première source de liberté, celle de se déplacer. La liberté en effet se vit avant tout de façon spatiale. Est libre celui qui va où il veut. Notre système carcéral d’ailleurs interdit le condamné à se mouvoir comme il l’entend, l’emprisonnement étant une diminution de la liberté individuelle. Le petit d’homme, quant à lui, découvre très vite les joies d’aller et venir, le monde en s’ouvrant sous ses pieds devenant un terrain de jeu excitant. Mais bien vite il ressent, sans s’apercevoir, que les distances sont réductibles par des parents bienveillants. Il ne comprend pas, et les cris poussés sont à la hauteur d’une indignation sans artifice. L’autorité parentale est le premier acte culturel qui touche le tout jeune enfant, contraignant une faculté naturelle dont il fait depuis peu l’usage. Mais cette contrainte lui est salutaire car il ne sait pas les dangers auxquels il s’expose. Il lui faut obéir pour son bien. Pour l’enfant, obéir est un renoncement positif. L’éducation est donc une pression dont l’obéissance est un résultat. En renonçant, l’enfant remet son sort entre les mains de ses parents, il s’abandonne. Puis vient le temps où cet abandon devient conflictuel. L’adolescent admet de moins en moins une tension censée guider son comportement, au fur et à mesure qu’il devient autonome intellectuellement. La liberté s’inscrit en effet un peu plus dans son esprit et il reconnaît que l’obéissance en est le frein. Nous pouvons dire que le développement de l’enfant est une succession d’actes de subordination pour arriver jusqu’à l’âge adulte. Mais en toile de fond d’une autorité pressante, le bien-être est visé, car la liberté absolue est dangereuse.

Etre libre, c’est pouvoir dire et faire ce que l’on veut. Il y a donc une correspondance entre la liberté et la volonté. Cette dernière n’a pas de limite, contrairement à l’entendement. Je puis tout vouloir, l’inaccessible, le meilleur, mais aussi le plus mauvais. La liberté est une transposition en acte de la volonté. Mais alors tout vouloir et pouvoir porte le risque d’atteindre autrui, physiquement, moralement, ou les deux à la fois. Ce que je désire, ce que je veux, peut être à l’opposé des intérêts de celle ou celui qui se trouve devant moi. Si aucune limite ne s’impose à la liberté de faire, toute relation portant par ailleurs en elle le germe d’une discorde, seule la violence mettra un terme au désaccord. La liberté de l’un serait donc fondée sur l’abaissement de l’autre, touché peut-être dans sa chair. La loi du plus fort régirait les rapports entre consciences, ce qui n’est pas acceptable dans un environnement de droit où chacun est protégé. La liberté absolue ainsi se condamnerait elle-même. Il faut la donc relativiser pour ce qui est de son application pratique, et l’obéissance autorise ce relativisme. En obéissant, on renonce certes à sa liberté, mais pour partie seulement,

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