Le Travail-cours Terminale
Commentaires Composés : Le Travail-cours Terminale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bobo151 • 28 Avril 2015 • 1 231 Mots (5 Pages) • 1 203 Vues
Le Travail
1. Introduction : quelle est la valeur du travail ?
Quelle est la valeur du travail humain ? Une activité commandée uniquement par la nécessité (il faut travailler pour vivre) et à laquelle il est légitime d'essayer d'échapper autant qu'on peut ? Ou, au contraire, une activité hautement morale formant la volonté et permettant même, pour peu qu'elle s'exerce dans des conditions satisfaisantes, la réalisation de soi ?
2. Travail et loisir : les paradoxes contemporains
■ Nous opposons travail et loisir. Le loisir est bien autre chose que le simple repos : nous sommes tenus d'orga¬niser nos loisirs, comme si les loisirs étaient chargés de permettre le véritable épanouissement physique et intellectuel dont l'individu serait privé dans son travail.
Etymologie :
Le mot travail vient du latin tripalium qui désigne un instrument de torture constitué de trois pieux. Que le travail est associé à la souffrance est confirmé par le fait qu'une femme qui accouche est dite « en travail ».
■ Et pourtant, toutes les analyses du chômage le sou¬lignent : ce n'est pas seulement l'absence d'argent qui rend le chômage si pénible, mais l'exclusion sociale qu'il représente. La revendication sociale d'un droit au travail n'est pas simplement celle d'un droit à la consommation.
■ Plus encore, le travail est reconnu comme l'activité sociale la plus valorisante dès que métier et passion se confondent. Qu'on interroge des « personnalités » sur leur métier : elles avouent ne pas pouvoir se passer de travailler, même pendant les vacances... Et le mot travail est devenu si noble qu'il désigne désormais toutes les activités humaines : le peintre, le savant, l'homme poli¬tique, l'acteur, tous « travaillent ».
3. Le travail est-il le propre de l'homme ?
a. La valeur morale du travail
■ La valorisation - malgré tout - de l'activité que représente le travail pourrait être l'indice qu'il ne se réduit pas à la nécessité biologique (il faut travailler pour vivre). Il a d'abord une valeur morale : il oblige à l'effort et à la persévérance. Ainsi, Alain pense que le travail est une éducation de la volonté.
Max Weber (1864-1920) a mis en évidence la valeur morale du travail en analysant la façon dont la morale protestante a contribué au développement du capitalisme (L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, 1920).
■ Le travail est même une éducation à la liberté, car nous ne sommes libres que si nous ne subissons pas le monde, et nous ne le subissons pas si nous pouvons le modifier grâce à notre travail. Un monde où tout nous serait donné, où l'on n'aurait pas besoin de travailler, où les fleuves seraient de lait et les rochers en chocolat est un rêve infantile, dit Alain, le rêve de quelqu'un qui ne connaît que ses désirs (principe de plaisir), qui est incapable de les discipliner en se confrontant à la réalité (principe de réalité) et qui ne peut donc que se laisser dominer par elle.
b. L’homme réalise son humanité grâce au travail (Georg Hegel)
■ Mais il y a plus : le travail serait anthropogène, c'est-à -dire qu'il permet à l'homme de réaliser son humanité. C'est ce que veut montrer Hegel dans sa célèbre dialectique du maître et de l'esclave : le maître fait travailler l'esclave pour la satisfaction de ses propres besoins et finit donc par en dépendre, tandis que l'esclave, grâce à son travail, plie la nature à sa propre volonté. L'esclave devient ainsi le maître du maître et le maître l'esclave de l'esclave.
En ce sens, on peut dire que les animaux ne travaillent pas. Leur activité est instinctive, elle n'est pas la réalisation d'un projet.
■ Marx reprendra cette idée générale de Hegel : l'homme se réalise dans et par son travail parce qu'il peut s'y reconnaître.
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