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La liberté / Merleau-Ponty

Commentaire de texte : La liberté / Merleau-Ponty. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  997 Mots (4 Pages)  •  512 Vues

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Liberté et détermination

Vous trouverez des indications très claires de ce problème dans le manuel, des pages 366 à 368.

Il y a une façon classique de poser le problème de la liberté des hommes, c’est celle qui consiste à opposer deux réponses possibles qui s’excluent, comme l’indique Merleau-Ponty dans le texte ci-dessous : « les hommes sont libres » contre « les hommes sont déterminés ». L’intérêt de ce texte tient à ce qu’il présente à la fois chacune des branches de l’alternative en en montrant l’argument central, mais aussi l’objection qu’elles rencontrent. Le texte expose ainsi un problème sans donner sa solution. Celle-ci pourra être comprise dans l’autre texte de Merleau-Ponty, et dans celui d’Alain.

[Sur la question du rapport entre l’homme et son entourage naturel ou social, il y a...] deux vues classiques. [A] L’une consiste à traiter l’homme comme le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose entre les choses. [B] L’autre consiste à reconnaître dans l’homme, en tant qu’il est esprit et construit la représentation des causes mêmes qui sont censées agir sur lui, une liberté acosmique. D’un côté l’homme est une partie du monde, de l’autre il est conscience constituante du monde. [C] Aucune de ces deux vues n’est satisfaisante. A la première on opposera toujours après Descartes que, si l’homme était une chose entre les choses, il ne saurait en connaître aucune, puisqu’il serait, comme cette chaise ou comme cette table, enfermé dans ses limites, présent en un certain lieu de l’espace et donc incapable de se les représenter tous. Il faut lui reconnaître une manière d’être très particulière, l’être intentionnel, qui consiste à viser toutes choses et à ne demeurer en aucune. Mais si l’on voulait conclure de là que, par notre fond, nous sommes esprit absolu, on rendrait incompréhensibles nos attaches corporelles et sociales, notre insertion dans le monde, on renoncerait à penser la condition humaine.

Merleau-Ponty

[A] la première façon de considérer les hommes est celle du déterminisme, qui part du principe que les hommes sont des êtres comme les autres, c'est-à-dire objectivement déterminés dans leur existence par des causes qui produisent ce qu’ils sont et ce qu’ils font comme des conséquences de ces causes. « Chose entre les choses », l’homme n’est pas « un empire dans un empire » comme le dit aussi Spinoza (préface de la partie III de l’Ethique) : l’homme est le résultat des causes qui le déterminent comme tout ce qui existe. Il a des déterminations qui lui sont communes avec les corps matériels (« physiques » : la pesanteur, etc.), d’autres avec les êtres vivants (« physiologiques » : les besoins biologiques, etc.) et d’autres qui lui sont propres comme les causes « sociologiques » ou psychologiques, mais en tous cas, son existence réelle est la résultante de ces déterminations (les déterminations sont toujours multiples).

Une détermination est ainsi ce qui définit quelque chose parce que c’en est une cause : le mouvement de la pierre est défini par les causes qui produisent ce mouvement. Le déterminisme est la théorie qui part du principe que tout ce qui est est déterminé (l’existence réelle est toujours l’effet de causes réelles). Le déterminisme rend possible l’explication puisque, expliquer c’est donner la cause (que nous soyons en effet capables de donner cette explication ou que nous la supposions possible et que nous la cherchions).

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