Droit Naturel Et Histoire
Documents Gratuits : Droit Naturel Et Histoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar plouf35 • 13 Janvier 2013 • 404 Mots (2 Pages) • 1 071 Vues
Le besoin du droit naturel est aussi manifeste aujourd’hui qu’il l’a été durant des siècles et même
des millénaires. Rejeter le droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le droit
est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, il est évident
qu’il est parfaitement sensé et parfois même nécessaire de parler de lois ou de décisions injustes. En
passant de tels jugements, nous impliquons qu’il y a un étalon du juste et de l’injuste qui est indépendant
du droit positif et lui est supérieur : un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger le droit positif.
Bien des gens aujourd’hui considèrent que l’étalon en question n’est tout au plus que l’idéal adopté par
notre société ou notre “civilisation” tel qu’il a pris corps dans ses façons de vivre ou ses institutions.
Mais, d’après cette même opinion, toutes les sociétés policées ont leur idéal, les sociétés cannibales pas
moins que les sociétés policées. Si les principes tirent une justification suffisante du fait qu’ils sont reçus
dans une société, les principes du cannibale sont aussi défendables et aussi sains que ceux de l’homme
policé. De ce point de vue, les premiers ne peuvent être rejetés comme mauvais purement et simplement.
Et puisque tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’idéal de notre société est changeant, seule
une triste et morne habitude nous empêcherait d’accepter en toute tranquillité une évolution vers l’état
cannibale. S’il n’y a pas d’étalon plus élevé que l’idéal de notre société, nous sommes parfaitement
incapables de prendre devant lui le recul nécessaire au jugement critique. Mais le simple fait que nous
puissions nous demander ce que vaut l’idéal de notre société montre qu’il y a dans l’homme quelque chose
qui n’est point totalement asservi à sa société et par conséquent que nous sommes capables, et par là
obligés, de rechercher un étalon qui nous permette de juger de l’idéal de notre société comme de tout
autre. Cet étalon ne peut être trouvé dans les besoins des différentes sociétés, car elles ont, ainsi que
leurs composants, de nombreux besoins qui s’opposent les uns aux autres : la question de priorité se pose
aussitôt. Cette question ne peut être tranchée de façon rationnelle si nous ne disposons pas d’un étalon qui
nous permette de distinguer entre besoins véritables et besoins imaginaires et de connaître la hiérarchie
des différentes sortes de besoins véritables.
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