Comment la notion d’interdit s’articule-t-elle avec celle de liberté ?
Dissertation : Comment la notion d’interdit s’articule-t-elle avec celle de liberté ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zaza13800 • 14 Mai 2017 • Dissertation • 717 Mots (3 Pages) • 1 213 Vues
Comment la notion d’interdit s’articule-t-elle avec celle de liberté ?
L’interdit est fondateur et nécessaire. Le fait d’interdire la reproduction entre les membres d’une même civilisation créer la liberté et le désir de choisir. Si l’interdit n’existe pas une confusion apparaît.
Freud toujours dans son ouvrage Totem et tabou , étudie le lien incestueux possible entre la belle-mère et son gendre et il explique pourquoi l’exogamie permet de préserver l’individu de ses tentations. Freud développe le concept de lien affectif ambivalent selon lequel l’individu serait tenté par un sentiment à la fois affectueux et agressif avec autrui. Ce sentiment serait alors apaisé par l’intermédiaire du mariage qui permettrait de compenser les insatisfactions sexuelles de chacun.
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De plus toute vie en civilisation conduit à la vie en société. C’est grâce à la relation entre les membres de son groupe que l’on apprend une langue, des rites, une culture. Mais c’est avec la relation et la fusion avec les autres civilisations qu’une autre relation au monde apparaît. Le principe d’exogamie qui consiste à chercher son conjoint à l’extérieur de son groupe social et considère le mariage comme une relation d’échange créant ainsi des liens entres les différents groupes culturels et conduit alors au métissage.
Ces nouvelles relations créer des alliances et permettent la paix entre les groupes car ils sont liés par ces relations.
Claude-levi-Strauss, dans Les structures élémentaires de la parenté, nous expose sa vision de l’interdit de l’inceste, en quoi cet interdit a permit la construction du lien social. Selon lui, l’interdit de l’inceste a permit d’accéder à la création de la société dans la mesure où suite à cet interdit, les individus ont été forcés d’élargir leurs relations à des groupes sociaux autres que le leur : le principe d’exogamie.
C’est l’interdit de l’inceste qui fonde la société puisque cette censure relève de la culture mais également de la nature. Ainsi pour satisfaire cette interdiction chaque individu doit s’ouvrir aux autres ethnies.
Les structures élémentaires de la parenté ont pour fonction de déterminer quels conjoints sont interdits et de prescrire la catégorie d’individus à épouser, cela fait ainsi apparaître la signification profonde de la prohibition de l’inceste comme condition primordiale de l’échange. En renonçant à la consanguinité, l’homme s’astreint à pratiquer des échanges avec autrui.
Enfin, l’interdit découle d’une loi. Nous pouvons penser que le respect d’une règle constitue un frein à notre liberté. Pourtant chaque personne, en faisant appel à sa raison, reconnaît quand une action est juste ou injuste. Reconnaître son devoir n’est donc pas une servitude, à l’inverse, Kant nous montre, dans la Critique de la Raison Pratique, que c’est un moyen d’échapper à la pression d’une autorité externe et à ses propres passions. Ainsi l’homme libre serait celui qui a conscience des règles et qui est en mesure de différencier une bonne à une mauvaise action.
«L’ordre social est un droit sacré» affirme Rousseau dans son ouvrage Du contrat social ou principes du droit politique. La loi permet de protéger la société, ce ne peut donc pas être un frein à la liberté. Sans loi, nous serons dans une société où règne le plus fort. La liberté existe en société grâce à l’égalité de chaque citoyen devant la loi.
«Il n’y a point de liberté sans loi» explique Rousseau dans les Lettres écrites de la montagne, 8e lettre. Les lois sont produites par la raison exprimant la volonté de tous. Elles assurent l’égalité des droits pour tous, s’appliquant à tous. Là où il y a des lois, il ne peut donc y avoir quelqu’un au-dessus de ces lois. Les lois font parties de la culture de chaque civilisation. Le citoyen ne voit donc pas les interdits et les lois comme un devoir ou une restriction mais allant de soi, comme possibilité de leur liberté.
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