La Notion De Classe Est-elle Encore Pertinente Pour Analyser La Société Française
Recherche de Documents : La Notion De Classe Est-elle Encore Pertinente Pour Analyser La Société Française. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mapie2b • 2 Février 2014 • 1 083 Mots (5 Pages) • 4 163 Vues
Karl Marx a fait des classes sociales une question sociologique majeure. Le Manifeste du parti communiste commence par ces mots : "L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes" (1848). Pour lui, une classe sociale regroupe des individus qui partagent la même position dans les rapports de production (classe en soi) et qui en ont conscience (classe pour soi), ce qui débouche sur la lutte des classes. Mais d'autres sociologues s'y sont intéressés aussi, notamment Max Weber, qui voit les choses autrement. Dans une approche nominaliste, il conçoit les classes sociales comme un classement opéré par le sociologue, sans visée politique contrairement à l'approche réaliste de Marx.
Se demander si l'on peut encore distinguer des classes sociales aujourd'hui en France, c'est donc aussi se demander quelle définition est encore valide pour analyser les classes sociales.
C'est pourquoi nous verrons que l'analyse de Marx garde une certaine actualité, même si celles inspirées de Weber correspondent mieux aux sociétés actuelles.
Partie 1 : Certaines classes sociales persistent en France aujourd'hui.
A. La bourgeoisie reste une classe au sens traditionnel de Marx.
- La ("haute" ou "grande") bourgeoisie reste au sommet de l'échelle sociale et mobilisée pour défendre sa position. Stratégies d'entre soi social (lieux de résidence et de villégiature, établissements scolaires élitistes, homogamie, loisirs sélectifs, etc). Analyses de M. Pincon-Charlot... - Pouvoir de l'argent qui se manifeste par le lobbying politique en faveur de réductions fiscales sur les hauts revenus et les revenus du capital et sur les bénéfices des entreprises (...qui leur appartiennent).
- On peut distinguer d'autres classes sociales, plus ou moins mobilisées (Marx en distinguait 7 ou 8, Weber 4) : agriculteurs, bobos, précaires, artisans, professions libérales, fonctionnaires, ...
B. La vision des classes sociales reste d'actualité.
- L'analyse a été renouvelée par Bourdieu : domination par le capital économique, social et culturel (à définir), qui se transmet. Le clivage bourgeois/prolétaires a pu être remplacé par celui Actionnaires-dirigeants/ salariés. Son graphique de classement des pratiques sociales (1979) selon le montant du capital global détenu (axe vertical) et sa composition entre capital économique et culturel (axe horizontal) reste pertinent, même s'il faut actualiser certaines données : le tennis s'est démocratisé, mais pas l'avion ni les vacances au ski (ni le polo !).
- Les faits le confirment. Des inégalités dues au milieu social, aux inégalités de ressources économiques et culturelles demeurent : inégalités d'espérance de vie (doc 2 : /!\ écarts entre CSP, pas entre sexes), de patrimoine (doc.1 : 1% de la population la plus riche possède à elle seule 20% du patrimoine global français) de pratiques culturelles, de consommation, de réussite scolaire et d'insertion professionnelle, homogamie, inégalités urbaines (...). Ces inégalités se maintiennent ou se renforcent depuis les années 1980 (doc 2 : maintien des écarts entre femmes cadres et femmes ouvriers, homme cadre et homme ouvrier).
Partie 2. L'analyse en classes sociales correspond moins bien à la société contemporaine. A. La moyennisation a remis en cause l'analyse traditionnelle (de Marx).
− Sous l'effet des Trente Glorieuses, on assiste à une augmentation des niveaux de vie permettent un accès à la consommation de masse, à de nouvelles protections (sécurité sociale). Les modes de vie se sont rapprochés : les taux d'équipement des ménages en réfrigérateur, lave-linge, télévision, radio et téléphone dépassent tous 95%. 80% pour l'automobile.
− H.
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