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Les Lois Sont-elles Obstacles à Notre Liberté ?

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Par   •  3 Mai 2012  •  2 420 Mots (10 Pages)  •  18 393 Vues

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Les lois sont-elle un obstacle à notre liberté ?

De manière général, on aurait tendance à dire que les lois restreignent notre liberté. De plus, la liberté d'autrui à tendance à raccourcir la liberté de chacun. Cependant, il existe un paradoxe : pourquoi toute société a des lois, si elles restreignent l'homme ?

Tout d'abord, qu'est-ce que la liberté ? Il existe de nombreuses conceptions de la liberté. La première réponse spontanée serait de dire que la liberté c'est faire ce que l'on veut, quand on veut. Leibniz a tenté de définir la liberté dans Nouveaux essais sur l'entendement humain. Il distingue deux types de libertés, la liberté de fait et la liberté de droit. La première concerne notre capacité d'agir, soumis à des contraintes comme notre argent ou notre santé. C'est aussi notre liberté de vouloir, c'est à dire d'agir en suivant notre raison et non nos passions et appétits. La deuxième concerne le système politique, elle dépend des lois sociales en vigueur. C'est cette deuxième définition qui nous intéressera le plus, même si les deux se trouvent être en rapport.

De plus, il existe plusieurs types de lois : les lois politiques, morales, physiques. Le terme « obstacle » sera également à nuancer, à quelles échelles les lois peuvent être obstacle à notre liberté ? Ces obstacles ne seraient-il pas des conditions à notre action ?

Il semblerait de premier abord que les lois limitent notre liberté. Mais les lois ne sont-elle pas un moyen d'épanouissement de l'homme en société ? Enfin, qu'en est-il des lois morales vis-à-vis de notre liberté ?

Nous aurons d'abord à penser que les lois nous contraignent. Notre liberté de fait est restreinte avant toute chose par des lois physiques. Les lois de la nature sont les principes universels selon lesquels se produisent nécessairement les phénomènes naturels. Pour Kant, le corps ou le « phénomène » est soumis à des lois physiques et biologiques. C'est ce qu'on appelle le déterminisme, c'est à dire le principe de causalité. Il revient à dire que toute réaction du corps n'est pas le fruit du hasard mais a une origine bien précise, voir même prévisible. Si l'on applique ce principe pour l'Homme, cela veut dire qu'il n'aurait en réalité ni libre-arbitre ni réelle liberté, seulement un destin prévisible. Cependant pour Kant seul le corps est soumis au déterminisme, ce qui n'est pas le cas de l'esprit ou du « noumène ». Ainsi, si j'ai un handicap physique je ne pourrais pas faire certains types de sport, où des difficultés se présenterons à moi dans ma vie quotidienne. De cette façon, l'homme est soumis aux lois physiques.

Il n'y a pas que les lois physiques qui nous font obstacle. La religion édicte des lois depuis très longtemps. Comme le dit Dostoïevski, « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis ». Nietzsche pense que la religion empêche d'homme de grandir, car il est sans cesse dans la crainte de la punition. Le philosophe affirme que la liberté est une illusion qui rend l'homme responsable, et éventuellement coupable de ses actes. Ces contraintes s'opposent à son idéal du surhomme, l'incarnation de la volonté et de la puissance humaine à son paroxysme. Le total opposé du surhomme est l'homme démocratique, aboutissement de la morale chrétienne. Il est aussi appelé « le dernier des hommes », il est passif, faible et appartient à un troupeau d'hommes lui ressemblant. Au contraire, le surhomme échappe à toute volonté commune et peut ainsi se surpasser. Nietzsche voit donc toute forme de lois et d'autorité comme une atteinte au bon développement de l'homme.

Enfin, le principal obstacle à la liberté de l'homme, c'est l'homme lui-même. La liberté d’autrui vient raccourcir la liberté de chacun. La plupart des lois morales et politiques ne sont l'affaire que d'autrui. C'est le cas de la protection de l'enfance, qui protège les hommes contre d'autres hommes. Tel le dis la maxime kantienne, « Agis de telle sorte que ton action puisse devenir une loi universelle ». Ainsi donc, je ne peux pas effectuer une action si elle nuit à mon entourage. Selon Kant, l'homme est un animal de nature égoïste qui a tendance à abuser de sa liberté à l'égard de ses semblables. Il a ainsi besoin d'un « maître », d'une autorité capable de placer des lois pour le contrôler. Car les lois ne sont-elle pas une façon pour les hommes de coexister en société ?

Sans les lois, l'homme serait réduit à un état primitif et dangereux. Rousseau, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, émet l'hypothèse de l’Homme à l'état de nature. Sous cet état, il est soumis à ses pulsions premières, à ses passions et ses appétits. Il n'a qu'illusion seulement de liberté. Alors que passé le contrat social, l'Homme est protégé par les lois, il a refoulé ses passions pour sa raison. Il existe des cas où l'Homme est proche de l'état de nature, pendant les guerres par exemple. Les combattants n'ont plus comme règle que la loi du plus fort, pour acquérir des territoires sur lesquels ils prétendent avoir des droits sous prétexte qu'ils y sont arrivés en premier. Pour arriver à ce but, ils se permettent toutes sortes de crimes, qui d'ordinaire seraient interdits par les lois ou la religion. Pour éviter ce genre de situation, les lois doivent donc être l’intermédiaire de l'Homme et de la raison.

Les lois sont conditions de la relation de chacun à autrui. L'état de nature pourrait être mis en relation avec l'indépendance, définit par Rousseau comme l'état où l'être humain n'a aucun lien avec autrui, donc aucune contrainte, loi politique ou morale. L'indépendance, c'est la menace constante d'autrui qui convoiterait les même choses que moi. L’Homme n'aurait aucune propriété, c'est à dire rien d'acquis légalement mais des possessions sans cesse menacées par la volonté d'un être plus fort. En réalité, autrui ne doit pas être considéré comme un obstacle mais comme une condition : c'est l'intérêt général, érigé par les lois légitimes. Comme dit Kant, l'Homme a besoin de lois et d'autorités pour les faire respecter au dessus de lui afin de l’éduquer à l'universalité.

Une loi doit respecter des conditions pour être valable. Rousseau donne trois conditions devant être réunies pour constituer une loi. Elle

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