Usage de force par l'Etat

Dissertation de philosophie

Il semble évident que l’utilisation de la force par l'état dans le but de contraindre les citoyens à l'obéissance est injuste. On considère en effet que l'état abuse de son pouvoir de façon arbitraire et autoritaire. Pourtant, la réalité du problème est plus complexe : en effet la justice par définition est la valeur consistant à rendre à chacun ce qui lui revient. Si cela passe dans le respect des libertés individuelles, il semble que la force ne puisse s’en réclamer. La force c'est défini en effet comme un rapport purement politique visant à asseoir sa domination sur les autres. Elle contraint à la liberté d'une personne. La force et la justice s'oppose donc par leur légitimité : alors que la première est illégitime, pure violence qui structure les sociétés animales, la dernière est légitime, c'est le dépassement des rapports de force. Il parait donc impossible d'admettre le préjugé tel quel. Les sociétés humaines, y compris politiques sont censées dépasser l'usage de la force. Mais alors comment comprendre l'usage de la force publique ? Comment expliquer l'état en tant que système de contrainte ? Quel est le critère d'un de justice ? Nous étudierons dans un premier temps si l'état est garant de la société, puis les limites de l’emploie de la force par l’Etat. Enfin nous étudierons l'Etat comme cadre d'épanouissement pour l'homme.

Commençons par examiner si l'état est garant de la société.

En effet nous pouvons argumenter que l'état a pour fonction la protection des citoyens. Rappelons que celui-ci se définit comme une structure de contrainte (gouvernement, parlement etc.) ayant pour fonction la défense de l'intérêt des citoyens. Il est nécessaire car les individus sont, à l'état de nature, incapables de vivre de façon pacifique en communauté : guerre perpétuelle. La raison en est que par la mise en avant de leur intérêt privé au détriment de celui généra, ils mènent des actions immorales et destructrices du lien social motivées par l'égoïsme. La seule manière de sortir de cet affrontement général est par la création de l'Etat. Seule l'action politique agit avec efficacité : les citoyens sont ainsi liés par un contrat d’association. Nous pouvons ainsi Illustrer cet argument à travers Le Prince de Machiavel. Dans son traité, Machiavel défend le réalisme politique : il critique toute conception utopiste de la société car l’homme est asocial, incapable de liens sociaux non intéressés. Il met en avant l’importance de l'action politique. Elle repose sur la séparation du domaine politique : devoir de sauvegarder la société contre l'égoïsme individuel. Somme toute l’Etat peut et doit utiliser tous les moyens nécessaires dont la force pour parvenir à la fin qu’est la paix.

De plus nous pouvons ajouter que la société a besoin de l’action politique de l’Etat utilisant la force. En effet, en conséquence du point précédent , l'Etat doit être assez puissant pour assurer l'ordre de la société. Les individus, méchants et rusés à l'état de nature, ne vivent en effet que sur le pur rapport de force : loi du plus fort, en dehors de toute structure. L'état naturel de l’homme est donc celui de la peur puisque l'homme n'est pas en sécurité. D’où la nécessité de l’Etat. Pour maintenir un climat pacifique dans la société, ce dernier ce doit donc d’être puissant et autoritaire. L’usage de la violence a doc pour but de maintenir l’ordre humain. C’est ce que Hobbes soutient dans Le Léviathan. Selon lui cet Etat, en tant que force suffisamment terrifiante pour empêcher les comportements individuels violents, est la réponse la plus rationnelle à la méchanceté des autres individus aux yeux de chaque individu. Il illustre sa thèse avec l’image du loup (homme) en chien soumis reconnaissant le pouvoir absolu de son maitre (Etat) renonçant à l’état de nature. En somme l’Etat assure la survie de la société et pour se faire les pouvoirs de l’Etat doivent être assez étendus pour être terrifiants.

Allons plus loin, il est évident que la force utilisée par la justice est légitime. Il a non seulement il a toute légitimité pour user de la force, mais est aussi la seule source qui légitime l’usage de la force par les individus. Effet, l’usage la violence due à la défense de l’intérêt général, le lien entre chaque individu, est le seul critère de droit. Toute autre violence privée (vengeance) est illégitime repose seulement sur le sentiment subjectif de justice. C’est ce que Webber affirme dans Le Savant et le politique. Sa thèse est en effet que « l’Etat a le monopole de la violence physique légitime » : il est le seul à faire preuve de l’objectivité la plus grande pour user de la violence sans bafouer les droits fondamentaux. En somme, le seul critère de légitimité de l’usage étatique de la force est celui de la défense des droits fondamentaux.

Pour autant est-il certain que l’individu soit naturellement si méchant qu’il ne puisse former société avec d’autres ? L’Etat est-il si nécessaire qu’il puisse prétendre à des pouvoirs presque absolus ? Quel est la limite de l’utilisation de la force ?

Poursuivons par conséquent en examinant les limites de l’emploie de la force par l’Etat.

En effet la notion même de droit naturel limite l’usage étatique de la force. La raison en est que l’Etat doit avant tout assurer, voire ne se consacrer qu’à la protection des droits individuels. L’Etat doit donc exercer sa force dans le respect des libertés fondamentales (droit naturel) ce qui y pose une limite. Le droit naturel, comme norme universel et non arbitraire, prévaut ainsi sur le droit positif. Ce premier serait la norme du droit positif ; c’est-à-dire l’étalon qui permettrait de juger si un droit particulier est juste ou non. C’est donc la base de notre société. C’est ce que Locke dit dans son Traité du gouvernement Civil.

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