Suis-je La Personne La Mieux Placée Pour Savoir Qui Je Suis ?

À première vue, il est évident que je suis le mieux placé pour savoir qui je suis, dans un sens ou personne d'autre que moi n'a de total accès à ma personne ainsi qu'à mes pensées.

Je suis un sujet, soit un être pensant. Je suis considéré comme le fondement des perceptions que je reçois par l'origine des actions qui me sont attribuées. Mais je suis aussi l'objet de ce sujet, je n'ai donc pas d'opinion objectif à propos de moi-même. La connaissance de soi implique un examen de la conscience, une introspection qui viserait à tout connaître de ce que nous sommes. Seulement, cette tâche n'est pas aisée car elle comprend un niveau d'objectivité nécessaire à la reconnaissance ainsi qu'à la compréhension de soi, notamment pour ce qui est des qualités et des défauts, des erreurs, etc. Mais, suis-je dans la capacité de connaître ce que je suis réellement ? Il s'agit de savoir si je suis entièrement conscient de ce que je suis, ou si autrui peut mieux me connaître que moi-même. Dans le premier cas, on pourrait estimer que je suis la seule personne à pouvoir savoir qui je suis même si cela nécessite une profonde et difficile réflexion. Dans le deuxième cas, il faudrait reconnaître que toute recherche serait vaine car il resterait des zones sombres desquelles je ne peux connaître l'existence.

Il faut donc nous interroger sur la conscience de soi pour nous demander si elle suffit à la connaissance totale de soi ou s'il existe une part d'ombre dans celle-ci. Nous en arriverons à mettre en évidence l'enjeu de la réflexion sur la connaissance de soi, une question existentielle.

L'homme pense, c'est un fait. Les philosophes cartésiens ont constaté que ce qui définissait l'homme était sa pensée. Nous ne sommes pas sûrs de son existence propre, au sens physique, mais sa pensée, elle, est bien réelle, ceci est prouvé par la conscience immédiate. Descartes dit, dans Le discours de la méthode « Je suis un être dont tout le sens réside dans ma pensée ». La pensée est donc l'essence de l'homme. Or, l'homme étant un être secret et habile, ne dévoile pas toujours la totalité de sa pensée. Il peut ne rien dire ou mentir, ce qui induit ceux qui pensent le connaître en erreur. Le problème de la connaissance de soi est donc confondue entre ce que je connais de moi, ce que les autres connaissent de moi, et ce que je suis vraiment.

Je suis le seul à connaître mon passé, état confirmé par le principe de causalité déduit par Freud suite à ses études sur l'hypnose. Il n'y a pas de hasard, mon passé est la raison de chacun de mes actes présents. D'après lui, une personne ayant eu une enfance douloureuse aura tendance à être laxiste envers ses enfants ou à vouloir trop les protéger ; une personne ayant eu des problèmes avec des hommes ne s'orientera pas vers eux. La vie mentale et le passé contrôlent le présent, ce qui pousse l'homme à agir en fonction des moments sur lesquelles sont mental est resté fixé. Dans ce cas, je suis le mieux placé pour savoir qui je suis car je suis le seul à connaître mon passé en totalité, et je peux analyser mes actions pour en connaître les raisons grâce à ma mémoire, ce qu'autrui ne peut faire.

Mais, la recherche de la vérité sur nous-mêmes est elle possible ou vaine ? En quoi l'introspection est elle valable si l'homme n'est pas objectif avec lui même ? Existe-t-il une part que nous ne pouvons voir ?

Toutefois, si l'on suit les théories expliquées par Freud, il existe également une part d'inconscience. Elle peut se produire par inconscience d'un danger, pendant le sommeil, sous l'effet de drogues, causée par une maladie mentale, par l'hypnose... et reste une zone d'ombre pour le sujet. En effet, nous ne pouvons être constamment conscient de ce que nous faisons, ni de ce que nous pensons. Cette théorie est controversée car, si nous sommes inconscients, où se trouve notre liberté ? Les

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