Le Doute
Cours : Le Doute. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar paoutai • 20 Janvier 2014 • Cours • 1 399 Mots (6 Pages) • 801 Vues
Quoi de plus pénible que de voir quelqu’un hésiter et gâcher des occasions que ce soit dans la vie ou dans les jeux. Même lorsqu’il s’agit de recherches intellectuelles, le doute lorsqu’on en reste à lui paraît paralysant. On en conclurait que le doute est une faiblesse.
Néanmoins, ne pas douter c’est tout simplement s’abandonner à accepter tout ce qui passe alors que le doute implique de remettre en cause ce qui semble aller de soi. En ce sens on conclurait bien plutôt que le doute est une force.
On voit donc que le problème est de savoir si le doute est une force ou une faiblesse.
Le doute est non seulement l’hésitation de l’esprit lorsqu’il ne sait si une pensée est vraie ou fausse ou une action juste ou non, mais il est aussi et surtout la condition pour que l’esprit puisse rechercher ce qui est vrai ou faux, ce qui est bien ou mal. Aussi est-il une force si on le compare à la simple croyance. En effet, croire, c’est admettre qu’est vraie ou fausse une représentation sans savoir si c’est le cas. L’esprit se laisse donc séduire par les apparences comme le montre Platon dans son mythe de la caverne du livre VII de La République. On y voit des prisonniers attachés qui ne voient que les ombres d’objets qui passent derrière eux éclairés par un feu qui se dérobe également à leur vue croire que les ombres sont la seule réalité. Le doute, c’est la force de l’esprit qui s’enquiert de la vérité.
Car, sortir des croyances n’est pas simple. L’habitude de penser d’une certaine façon, le poids de la société, voire de la coutume comme Montaigne l’indiquait dans ses Essais où il montre comme elle nous fait raisonner ou plutôt déraisonner, tout nous pousse à conserver nos croyances. À l’inverse, le doute, c’est la désorientation. Et pourtant, seul l’esprit peut par le doute, renverser les opinions. Douter, c’est alors renoncer à accepter comme vrai ce qui ne l’est évidemment pas. Reste que douter toujours, c’est s’empêcher de ne jamais rien connaître.
Aussi le doute est-il une faiblesse d’un autre point de vue lorsqu’il s’agit simplement de soulever des difficultés pour soulever des difficultés. C’est pour cela que le scepticisme est si décevant. Car abstraction faite du fait qu’on ne peut vivre sans agir, c’est-à-dire sans décider et donc sans sortir du doute, il est évident que soulever des difficultés sans vouloir les résoudre est bien une faiblesse.
Cependant, si le doute apparaît comme une force en tant que moyen pour rechercher de la connaissance et comme faiblesse comme but d’un esprit se complaisant dans l’hésitation, n’est-ce pas qu’il est possible de connaître ou d’agir sans jamais douter ? Dès lors, le doute n’est-il pas toujours une faiblesse malgré l’apparence de son rôle positif ?
Qu’est-ce qu’en effet que le doute sinon un état de l’esprit provoqué en lui par des représentations qui s’opposent. Spinoza n’avait pas tort dans son Traité de la réforme de l’entendement (1677 posthume) de considérer que le doute n’était pas possible ni avec une seule représentation, ni avec une idée vraie de la chose. Dès lors, il y a doute lorsque l’esprit oscille sans le vouloir d’une représentation à son opposé. Ainsi de l’exemple que prend Spinoza sur la distance entre la terre et le soleil pour le paysan qui ne doute pas de sa distance. Par contre l’idée d’une erreur des sens va créer le doute. Une fois connue le mécanisme de la perception, le doute disparaît.
C’est pourquoi le doute est une faiblesse de l’esprit non pas lorsqu’on le compare à la croyance, mais lorsqu’on le compare à la connaissance. D’abord, le doute n’existant que par rapport à des représentations s’opposant les unes les autres mais certaines en elles-mêmes manifeste une impuissance de l’esprit à se décider. La connaissance peut aller d’idées en idées dès qu’elle possède une idée vraie. C’est pourquoi Spinoza rejette l’usage du doute pour connaître car il est inutile et surtout factice. En effet, pour douter il faut un parfait équilibre entre les représentations. L’hésitation pure est donc proprement paralysante. Le doute ne manifeste-t-il néanmoins pas une certaine capacité de la volonté ?
Nullement. Il est également
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