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Le Doute

Fiche de lecture : Le Doute. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2014  •  Fiche de lecture  •  2 236 Mots (9 Pages)  •  931 Vues

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e doute est ce qui spontanément nous apparaît insupportable. Il est synonyme d’incertitudes, d’hésitations, quand on doute, on change sans arrêt d’avis, si on va à droite, on a tout de suite envie de revenir à gauche et inversement. Le doute s’insinue dans un rapport de confiance que l’on entretenait avec un objet particulier. Le doute semble casser quelque chose : le sentiment d’une certitude aveugle. Il provoque en nous la méfiance, l’incertitude, bref, ce qui nous était cher devient opaque, mystérieux, étranger. Le doute concernant la vérité nous force la main, il nous oblige à renoncer à celle-ci. Comment connaître le vrai si je doute de son existence, si je doute des moyens pour l’obtenir ? Comment être résolu dans la volonté d’obtenir la vérité si je sombre dans la folie du doute qui me conduit à ne jamais faire confiance ni à ce que je vois, ni à ce que je dis, ni à ce que l’on me dit ? Il apparaît clairement que douter semble nous conduire par la force des choses à renoncer à la vérité.

Néanmoins, douter c'est aussi savoir se remettre en question. Je doute au lieu de faire une confiance aveugle, j'exerce mon esprit critique. Dans ce cas douter c'est renoncer aux pensées trop vite faites. Quand un parti nationaliste assimile trop vite l'immigration avec le chômage, quand on pensait que plus un objet était lourd plus il tombaient vite, quand on dit que les femmes n'ont aucun dons pour les sciences, n'est ce pas abdiquer devant le préjugé ? Cela veut dire que si l’on doute ce n’est pas tant pour discréditer la vérité, mais c’est au contraire dans un souci de mieux l’établir. Le doute en effet n’exprime t-il pas un souci de cohérence ? N’est-il pas l’expression d’une volonté de toujours savoir mieux ? Le renoncement de la vérité n’est-il pas à l’inverse la décision d’un esprit borné qui refuse de voir la vérité c’est à dire qui a décidé de ne pas la voir ? Le mauvais esprit n’est-il pas du coté de celui qui cherche à ne pas connaître plutôt que d’être du coté de celui qui demeure dubitatif et capable d’étonnement ? Le problème consiste bien à se demander quel liens entretient le doute avec la certitude. En effet, est ce que douter de certaines certitudes c’est sombrer dans l’incertitude paralysante décrite plus haut ? Renoncer à la vérité serait vouloir l’incertitude, ce serait dire rien n’est absolument vrai, donc rien n’est absolument faux, ou tout est probable c’est à dire tout est possible.

Le Procès de Galilée, Joseph-Nicolas Robert-Fleury. Si Galilée a connu au long de sa vie de nombreuses oppositions lors de la publication de ses thèses concernant la physique, le procès de Galilée en Hérésie qui se tient entre 1632 et 1633 n'est pas seulement le procès entre la religion et la science. Les Jésuites en particulier repproche à Galilée de rompre avec la physique d'Aristote jugée comme la seule vraie possible par l'Eglise. Pourtant Galilée, par respect pour Aristote, use de son doute pour remettre en causes certaines hypothèses émise par le philosophes Grec. Galilée n'hésitant pas alors à remettre en cause le dogme qu'était devenue la pensée d'Aristote à son époque.

I) Douter c’est renoncer à la vérité.

Le doute peut être conçu comme une hésitation. Je doute et je tergiverse entre le bien le mal, la droite la gauche, le bon le mauvais. Le doute nous amène à multiplier les points de vue entre toutes les propositions possibles. Douter revient à prendre la potion du Dr Jeckyl qui le transforme en Mr hyde, en un individu, il y a autant de personnalités qu’il y a de possibilités. C’est dans cette perspective expectative que Montaigne écrit Les Essais. Les Essais sont l’œuvre d’un philosophe sceptique. Ne sachant pas où est la vérité, Montaigne préférera adopter tous les points de vue qu’il a à sa disposition. Par exemple, Montaigne et tantôt épicurien, stoïcien, sceptique. Il n’y a que des possibilités, il n’y a pas de solutions. Montaigne sera donc le plagia de Cicéron, Epicure et d’autres auteurs antiques. Montaigne dans un premier temps joue donc les points de vue, il les multiplie sans jamais vraiment se prononcer sur ce qu’il pense lui ! le deuxième niveau passe par le projet d’une écriture qui recommence sans arrêt, comme rien n’est fixe, comme la pensée ne peut reposer sur rien, Montaigne, écrit, réécrit, commence recommence en permanence ses Essais. Ces Essais sont justement les essais de ce que Montaigne tente de saisir du monde, ce n’est pas un traité ou un discours mais une écriture qui recommence en permanence, tout bouge, rien n’est fixe, la pensée doit suivre le mouvement. Le doute sceptique de Montaigne est donc passif, il suit le cours du monde et ce monde est un flux continu, informe et mouvementé. Même un philosophe attentif ne peut rien y repérer de solide. Montaigne ne choisit pas de renoncer à la vérité, mais bien au contraire, c’est la nature de ce qu’il constate qui le conduit à douter de tout. Mais on peut toujours se demander si ce n’est pas d’abord une volonté de ne pas voir la vérité (un renoncement) qui nous conduit ensuite à douter de tout. La question est toujours de savoir si le scepticisme est choisi ou bien s’il est décidé. S’il est décidé, il n’est donc pas sûr que douter soit équivalent au fait de renoncer à la vérité. Si Montaigne doute, et doute de tout, n’est ce pas parce qu’il a justement au préalable voulu renoncer à vérité ? n’est ce pas la définition du scepticisme ?

Avec Montaigne nous avons cru voir une équivalence entre le fait de renoncer à la vérité et douter. Il est évident qui si on choisit de renoncer à la vérité, on est nécessairement conduit à douter de tout et à douter de tout en permanence. Mais la vraie question , celle que pose le sujet consiste justement à demander si douter revient à renoncer à la vérité (et pas : est ce que renoncer à la vérité nous conduit à douter ?). Puisque Montaigne a déjà choisit de renoncer à la vérité, alors on ne peut pas savoir si le doute en lui même nous amène à un tel renoncement, puisque chez Montaigne, le renoncement est premier et que le doute est second. Nous devons reprendre notre analyse en faisant cette fois attention de placer le doute sur le premier plan.

II) Le doute n’est pas un renoncement à la vérité, c’est au contraire une façon de le chercher.

Il est facile de douter quand on a renoncé dès le début à la vérité. Un scientifique

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