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Y a-t-il un mauvais goût ?

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Par   •  21 Août 2020  •  Dissertation  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  1 220 Vues

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Y a-t-il un mauvais goût ?

L’œuvre théâtrale Roberto Zucco de Bernard Marie-Koltès provoqua un scandale à sa sortie en 1990. Cette œuvre nous raconte l’histoire de Roberto, un voleur emprisonné pour avoir assassiné son père, qui s’évade, entre autres, pour tuer sa mère et rendre visite à une petite fille qu’il a violée. Scandale provoqué par la vulgarité du personnage, la crudité dans l’exposition des thèmes délicats abordés et surtout le fait que cette pièce s’inspire d’un vrai tueur en série, Roberto Succo. Cette œuvre ne ferait-elle, non pas l’apologie du meurtre, mais tant quand même à rendre charismatique un tueur en série et dédramatise des événements pourtant atroces.
Peut-on alors considérer cette pièce comme étant une œuvre de mauvais goût ? le goût est avant tous l’un des cinq sens mais est aussi la capacité à apprécier une création humaine quelconque. Mais le terme se développe mieux au sein de l’esthétique et donc dans son lien avec le domaine de l’art. Une parenthèse semble nécessaire afin de préciser que la notion esthétique de mauvais goût est l’apanage de l’être humain et non de l’animal. Le goût serait le jugement juste de l’œuvre mais il peut s’appliquer à l’œuvre, une œuvre est de bon ou de mauvais goût. Le mauvais goût est donc à la fois une mauvaise capacité de jugement du beau et une œuvre vulgaire, immorale qui trahit les règles universelles potentiellement établies et ne convient pas à tous. Mais cela ne semble pas suffire,
Roberto Zucco remplit les critères du mauvais goût mais connaît succès et prospérité. Le succès est pourtant un critère nécessaire puisqu’une œuvre est faite pour être vue et le succès peut être si l’œuvre est acceptée par le grand public. Cette présence du grand public prouve aussi qu’il existe potentiellement une règle du goût, un consensus commun faisant qu’une œuvre est appréciée par tous. Il y aurait donc un mauvais goût comme un bon goût pouvant être établis universellement ?

D’un côté le mauvais goût semble être la face d’une même pièce que le goût. De l’autre, il semble impossible de pouvoir donner une règle universelle du goût permettant de différencier le bon du mauvais.

Tout d’abord, nous détaillerons la définition et l’existence d’un mauvais goût. Puis, nous dénicherons les limites de l’établissement d’une règle générale du mauvais goût. Enfin, nous nous demanderons si le mauvais goût ne serait pas révolu et confondu dans un ensemble plus grand.

N’oublions pas dans un premier temps de recontextualiser la notion de beau, puisque le bon ou le mauvais goût tourneront autour de cette notion, qui passe d’une définition mathématique à une définition humaniste après le cartésianisme au XVII. En effet, le beau était calculé et était d’ordre moral, prenons l’exemple du kalos kagathos qui signifie littéralement « beau et bon » et qui était l’exemple d’harmonie ultime dans la Grèce antique. Le beau et par extension le bon goût sont sortis de beaucoup de carcans afin d’être pensés à partir du jeu et de manière relative. Il en va de même pour le mauvais goût qui est finalement construit en miroir au bon goût. Si le bon goût doit remplir des critères, alors le mauvais goût se définit en opposition ou en exagération à ces critères. Prenons l’exemple du kitsch, par définition le kitsch est un mauvais goût volontaire passant par l’exagération.
Mais si le kitsch a pris une telle ampleur, c’est qu’il y avait un public pour l’apprécier et apparaît fatalement la notion de subjectivité, ce qui plaît à certains ne plaît pas à d’autres et inversement. C’est un paradoxe, il y a des œuvres reconnues comme supérieures alors que le jugement de goût est particulier.Hume va résoudre ce paradoxe en faisant une figure de l’esthète, la personne apte à juger. Il faut une personne saine, surtout au niveau des sens et des conditions idéales. De plus, l’esthète doit posséder un bagage culturel certain qu’il aura acquis par l’expérience. Ce bagage doit prendre en compte le contexte historique de l’œuvre et ainsi sortir de l’ethnocentrisme du sujet afin d’adopter un point de vue plus universel. Il est possible de pouvoir différencier le bon du mauvais goût.
Mais cette figure de l’esthète concerne uniquement les œuvres d’art or le goût peut s’aborder dans un domaine bien plus vaste et même dans le comportement. Par exemple, un bal masqué à la cour de Louis XIV était une réception extrêmement codifiée ou le moindre faux pas était jugé par tous les autres montrant votre mauvais goût invalidant à la vue de tous. Il faut alors trouver une règle encore plus universelle.

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