Rhétorique :Le Gorgias

Philosophie

Comment se construit ici la différence entre ce qui est nommé "flatterie" et ce qui constitue un art véritable et, en particulier, que signifie la phrase "elle (la rhétorique) correspond dans l'âme à ce qu'est la cuisine pour le corps" ?

Lors des débuts de la philosophie antique, notamment enseignée par Socrate, Aristote ou encore Epicure, ces philosophes développaient et se questionnaient au sujet de la rhétorique, art de l'éloquence visant à convaincre les auditeurs contrecarant la sophistique, utilisée pour persuader. Dans ce texte de Platon, on y décrit une scène entre Gorgias, Socrate et Polos. Polos se demande quelle définition Socrate donnerait de la rhétorique, celui-ci y cite l'exemple de la flatterie que constitue la cuisine par rapport à la médecine. On se demande alors quelle est la différence entre la flatterie est un art véritable. Pour répondre à cette question nous allons nous appuyer sur les différentes comparaisons employées par Socrate pour expliquer sa thèse, puis parler des différents procédés cités pouvant se rapporter à une certaine forme d'art.

Le premier exemple cité est celui de la gymnastique, ce sport aux allures tant ésthétiques que techniques, qui selon Socrate se base essentiellement sur un aspect superficiel qui ne sert qu'à tromper sur sa véritable élégance en la camouflant de maquillage et de beaux vêtements. En effet la beauté technique de la gymnastique n'importe que très peu depuis que cette eshétique est venue charmer en utilisant la beauté physique et non technique. La gradation est employée : "malhonnête, trompeuse, servile[...]" afin de renforcer les propos de Socrate qui ne reflète que sa propre pensée, dénoncant de manière imagée, la beauté exterieur qui est essentielle de nos jours et qui passe bien avant la beauté intérieure des êtres humains. La cuisine est une forme de flatterie inspirée de la médecine selon les dires de Socrate, en effet, à l'instar de l'esthétique dans la gymnastique, la cuisine serait un art tiré de la médecine. Tout cela serait sans interêt si les sophistes (retranscrits en cuisiniers) ne se mettaient pas à faire de la médecine (philosophie) : implicitement, Socrate dénonce les sophistes en les comparant à des cuisiniers qui souhaiteraient imiter les médecins. Deux arts qui se ressemblent : la médecine et la cuisine sont des besoins vitaux pour l'humain, cependant la médecine demande plus de techniques et de conaissances que la cuisine, comme l'éloquence et la sophistique qui sont deux arts très similaires mais qui ne demandent pas la même technique. La dernière comparaison de Socrate est celle de l'âme qui surveillerait les agissements du corps, on peut intérpreter que le corps serait un frein pour les agissements de l'âme : on souhaiterait escalader cette falaise plus que tout au monde mais notre condition physique nous en empêche. L'âme serait donc emprisonnée dans notre corps, ce qui peut symboliser la volonté de faire les bonnes choses mais de s'auto-censurer en étant prisonniers de nous-mêmes. C'est ce genre de réflexions philosophiques que Platon a appris de Socrate et qui prouvent que, contrairement aux sophistes, celui-sait ce qu'il défend et pourquoi il le défend. Socrate dénonce la sophistique

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