La beauté est-elle naturelle ?
Dissertation : La beauté est-elle naturelle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar udjiefncd • 19 Octobre 2022 • Dissertation • 1 219 Mots (5 Pages) • 558 Vues
La beauté est le caractère de ce qui plaît, de ce qui est agréable ou universellement admirable. La beauté est d’abord une valeur partagée. Il faut toutefois distinguer beauté esthétique et beauté abstraite. Cette dernière suscite l’admiration en raison des valeurs intellectuelles, morales ou spirituelles qu’elle véhicule comme la sagesse, le courage ou l’espérance. Tout homme paraît sensible à la beauté mais cela signifie-t-il qu'il s'agit de la même beauté d’une même nature ? Quelle que soit la diversité l'attention à la beauté semble néanmoins universelle, et c'est bien cette universabilité qui peut faire question. Pourquoi les êtres humains sont ils tous sensibles à la beauté ? Quelle satisfaction peut-elle leur apporter ? Ce manifestant d'abord pour les sens, la beauté ne s’adresse-t-elle qu'à ceux-ci ou doit-on admettre qu'au delà de la sensibilité, elle concerne l’esprit ? Tous ces questionnements nous amène à nous demander simplement si la beauté est naturelle ou non.
Définir la beauté n'est pas chose facile en raison de la diversité des expériences auxquelles peut répondre ce terme. On évoque par exemple la beauté d'un paysage ou d'un coucher de soleil, ou bien celle d'une personne ou même d'un animal, autant que celle d'une statue, d’un bâtiment ou d’une peinture. Les occasions de rencontrer la beauté semblent donc multiples. Elle serait donc à la fois dans la nature, dans les corps, notamment humains, ou dans des oeuvres d'art. Cette diversité des supports de la beauté rend évidemment difficile d'en élaborer une conception définie. La beauté est donc partout, elle est omniprésente. Elle est une et multiple, naturelle et artistique.
En philosophie, il semble compréhensible que Kant ait tenu à distinguer deux catégories dans la beauté . D’abord, celle qui est qualifiée comme “adhérente”, c’est à dire que l'on rencontre dans la nature à travers une fleur ou un cheval par exemple ; mais aussi dans tout ce qui correspond à un usage ou à une finalité comme une église. Il y existe d'autre part la beauté qui est “libre", elle se manifeste comme la "force de la finalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans la représentation d'une fin". Cette finalité caractérise les oeuvres d'art comme soumises à une élaboration telle qu'on ne puisse rien en retrancher ou y ajouter. Elle met au premier plan leur structuration et leur cohérence, sans elle il n'y aurait pas d'oeuvre puisque les différents éléments qui la constituent ne seraient pas liés entre eux. La beauté semble donc multiple puisqu’elle peut être adhérente mais aussi libre.
Les différents types de beau peuvent aussi être observer dans les avis et les goûts divergents des populations. Les choses deviennent en effet plus complexes si l'on tient compte de la variabilité de la beauté dans les différentes cultures, aux différentes époques de l'histoire ou dans les différents milieux sociaux. Juger, par exemple, qu'un paysage est beau suppose bien qu'il nous apparait dépourvu
d'intérêt, c'est à dire qu'il ne soit plus prioritairement un territoire, ou un terrain de chasse. L’aspect purement matériel s’efface pour laisser placer à un jugement esthétique. On peut ainsi considérer que l'idée d'une beauté de la nature est elle même un acquis culturel qui n'est possible que sous certaines conditions. D'un autre point de vue, on sait combien la définition de la beauté d'un corps humain change d'une société à l’autre. Elle est liée à des particularités culturelles. Il est ainsi évident que le profil ou le nez grec ne peuvent être tenus universellement pour un critère de beauté physique, pas davantage que les tatouages faciaux de certains Amazoniens ou la blancheur de la peau en Corée. La beauté semble donc multiple car elle diverge selon la culture. Peut-on donc vraiment parler d’une beauté naturelle si celle-ci n’est pas
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