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Cours sur la conscience

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Par   •  8 Octobre 2017  •  Cours  •  2 778 Mots (12 Pages)  •  1 081 Vues

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- La conscience :

Approche générale :

A – Essai d’une définition à travers différents aspects du phénomène appelé « conscience » :

1 – Examen critique d’une définition d’Alain

Alain (pseudonyme d’Emile Chartier 1868-1951) intitule un de ses ouvrages « Définitions » où cet auteur tente de définir ce qu’il faut entendre par conscience :

« C’est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même qui se met en demeure de décider et de se juger ».

Ce que nous dirons de cette définition, c’est qu’elle est à la fois ESSENTIELLE et PREMATUREE. Essentielle parce qu’elle fait référence au sens étymologique du mot « conscience » (organisation de connaissances, du latin cum scire) qui contient l’idée d’une science, d’un savoir rassemblé (cum) en un faisceau unifié autour d’un centre. Ce centre c’est la présence à soi de l’esprit à travers toutes ses activités et opérations, présence particulièrement évidente dans des réalités psychologiques qui impliquent une haute tension comme par exemple, la volonté ou l’attention. C’est à cette présence totale de l’esprit que fait allusion la partie du texte d’Alain « prenant pour centre la personne humaine ».

Cependant cette définition est prématurée en ceci qu’elle implique à la fois un caractère intellectualiste et au jugement un rôle prédominant dans la vie de l’esprit et volontariste. Intellectualiste parce que la conscience est définie avant tout comme un savoir et un savoir réfléchi, un savoir se sachant lui-même « savoir dit d’ailleurs Alain, c’est savoir qu’on sait ». Par analogie avec ce qu’on nomme en optique « réflexion » « rayon réfléchi », la conscience est caractérisée comme une lumière.

Cette définition peut être dit aussi « volontariste » parce qu’Alain relie étroitement conscience, personne et volonté. La personne humaine « se met en demeure » non seulement de juger mais aussi de « décider ». C’est que pour Alain, la conscience intellectuelle est en son fond volonté, et volonté morale.

2 – Différents aspects ou étages de la conscience . Leur unité :

On pourrait analyser une profondeur de la conscience :

- La conscience spontanée :

- Si nous partons de notre expérience vécue la plus singulière, la plus ordinaire, nous sommes spontanément présents au monde, nous avons une conscience spontanée. La conscience vise des objets divers dans l’espace. Il y a une unité entre la

- conscience percevante et l’objet perçu. Il n’y a pas de conscience sans monde pas plus de monde sans conscience.

- La conscience réfléchie

- C’est la conscience de soi,, c’est un autre niveau de conscience, nous réfléchissons par exemple sur la composition d’un arbre fait de différents éléments.

- La conscience réflexive : ou encore appelée conscience morale :

- Avoir des regrets, des remords, comme le personnage de Clarence dans la chute de Camus . C’est la conscience qui correspond à un jugement moral.

- Mais la conscience répond à une unité, toutes ont en commun la possibilité de la synthèse. L’homogénité, la continuité, la transparence à soi de l’esprit comme pouvoir de percevoir un monde et de le connaître et de se savoir soi-même savoir de ce monde .

B – La conscience est-elle une réalité première et fondamentale ? perspectives idéalistes :

1 – deux grandes attitudes sont possibles philosophiquement :

a) L’une est l’attitude qui va du monde à la conscience et que l’on nomme REALISME ; K. Marx « ce n’est pas la conscience de l’homme qui détermine son existence. C’est son existence qui détermine sa conscience ».

b) L’autre attitude , plus sensible à l’ordre du connaître qu’à l’ordre de l’être, fait de la conscience un point de départ absolu, au moins dans ce que Descartes nomme « l’ordre des raisons », l’enchaînement méthodique des vérités : la perspective IDEALISTE ; l’objet perçu est subordonné au sujet qui le perçoit et le connaît. « Le monde est ma représentation » Schopenhauer. On ne sait ce qu’est le « réel » hors de sa relation à une conscience percevante, cette conscience pouvant être à la limite chez les philosophes classiques comme Malebranche et Berkeley au 17 è siècle l’Entendement divin.

2 – Le cogito cartésien, première vérité, première existence certaine.

Descartes (1596-1650). Pour Descartes , l’homme se définit essentiellement par sa conscience : l’homme est une chose pensante. L’expérience du cogito lui permet de mettre en évidence la certitude de l’existence de tout homme. Recherchant une première certitude, Descartes en vient à mettre en doute toute chose existante, jusqu’ au monde extérieur lui-même. C’est au cours de ce doute généralisé que Descartes découvre la première certitude : même lorsqu’il va jusqu’à douter de sa propre existence, il sait qu’il est en train de douter. C’est donc le signe de sa pensée qui l’assure de son existence. » Par le mot « penser », j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-mêmes ».

Pour Descartes, l’homme se saisit directement comme être pensant grâce à sa capacité réflexive.

Le projet de Descartes est de fonder une connaissance certaine indubitable et notamment de séparer rigoureusement le vrai du vraisemblable. Ce projet est indiqué avec netteté dans la première « MEDITATIONS METAPHYSIQUES » où il pose en principe qu’il tiendra comme équivalent au faux toute connaissance qui lui laissera des raisons de douter. Le but est de voir si, en récusant tout ce qu’il avait admis jusqu’alors, il finira par trouver quelque forme de connaissance qui résiste absolument au doute poussé le plus loin possible. Il est notamment facile à Descartes de montrer que la connaissance que nous recevons de nos sens n’est pas rigoureuse « à cause qu’ils nous trompent quelquefois », que l’absence de critère certain qui permet de départager les images vues en rêve de la réalité, nous incite à nous demander si le monde qui nous apparaît et auquel nous croyons, ne serait pas un songe. Il parait

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