Comparaison entre les œuvres « Fontaine » de Marcel DUCHAMP et « Da-Dandy » de HANNAH HÖCH

Comparaison entre les œuvres « Fontaine » de Marcel DUCHAMP et « Da-Dandy » de HANNAH HÖCH

Introduction (problématique)

I/ Leur points commun = rapport au mouvement DADA (intention de faire bouger les choses)

1. Rapport historique
2. Ready-made pour DUCHAMP
3. Collage et photomontage pour HANNAH HÖCH

II/ OPPOSITION = leurs messages, a travers leurs œuvres, destiné à faire réagir.

1. Interprétation du titre et des inscriptions de leurs œuvres
2. DUCHAMP point de vue masculin (objet masculin) = urinoir renversé = renversement du statut de l’artiste)
3. HANNAH HÖCH point de vue féminin (visage de femme)

III/ OPPOSITION ENTRE LES DEUX ŒUVRES : leurs techniques différentes

1. TECHNIQUES (ready-made pour DUCHAMP et collage pour HANNAH HÖCH)
2. Simplicité de l’œuvre de DUCHAMP contre la complexité de l’œuvre de HANNAH HÖCH
3. Nuance de gris pour DUCHAMP (neutralité) contre variation de couleurs pour HANNAH HÖCH

Conclusion (réponse problématique + ouverture)

Nous allons étudier deux œuvres de deux artistes différents en essayant de faire une analyse comparative. Le première œuvre concerne « Fontaine » de Marcel DUCHAMP et la seconde œuvre étudiée sera « DA-DANDY » de HANNAH HÖCH.  Ces deux œuvres nous amènent à nous demander comment Marcel DUCHAMP et HANNAH HÖCH ont-ils réussit, grâce à leurs œuvres, à transmettre aux spectateurs, leur message et leur état d’esprit ? Dans cette analyse, nous aborderons en première partie la relation au mouvement DADA de ces deux œuvres avec leur contexte historique, leur manière de réinventer l’art ainsi que la simplicité ou complexité de leurs œuvres. En seconde partie, nous étudierons les manières différentes des deux artistes qu’ils ont employés dans le but de faire réagir les spectateurs. Duchamp propose un point de vue masculin tandis que Hannah HÖCH, un point de vue féminin. En troisième et dernière partie, nous aborderons les techniques employées par les deux artistes avec le ready-made pour Marcel DUCHAMP et le collage pour Hannah HÖCH ainsi que les analyses plus précises des œuvres.

        Le mouvement DADA inspire de nombreux artistes tel que Marcel DUCHAMP et Hannah HÖCH. DUCHAMP, peintre sculpteur et artiste atypique (1887-1968), fût un des premiers membres de ce mouvement artistique en 1915 à New York avec         pour objectif de renverser les conventions, les lois de la logique, de la pensée pour une liberté absolue, une contradiction et une spontanéité. Son œuvre « Fontaine », créée en 1917, est l’une des œuvres les plus controversées du XXème siècle qui exprime une provocation en bousculant les codes de l’art. A ce jour, cette œuvre est considérée par certains historiens, comme l’acte de naissance de l’art contemporain. De même, l’œuvre « DA-DANDY », créée en 1919 par Hannah HÖCH, une artiste plasticienne allemande (1889-1978), une femme activiste du mouvement DADA nous montre sa liberté. Malgré une période historique difficile en Allemagne en 1919 avec le régime Weimar et le nazisme naissant, HÖCH n'hésite pas à dévoiler, à travers cette œuvre, son mécontentement. Dada, l’un des mouvements les plus marquants de l’avant-garde historique, se caractérise comme un courant de destruction et de négation des anciennes valeurs.

Cependant, grâce à son ready-made intitulé « Fontaine », Duchamp va défier toutes les lois de l’art. Pour lui, tout et n’importe quoi peut devenir de l’art. Au départ, l’artiste a créé cette œuvre pour faire une blague afin d’épater le New York mondain du salon des Arensberg que fréquentait l’artiste. Il avait, pour idée, d'exposer, dans un musée, un objet ridicule. Mais l’œuvre fût rejetée par la society of Independent Artists comme n’étant pas de l’art. Finalement acquis par le couple Arensberg, l'objet fut remisé, oublié, perdu, retrouvé et volé. Mais c’est en 1963, dans le cadre de la première grande rétrospective dadaïste de Los Angeles, qu’il est demandé à Marcel Duchamp de récréer «Fontaine», qui, cette fois-ci, rencontra un réel succès. L 'objet est alors reconnu comme œuvre et entre dans l'histoire de l'art, ouvrant la porte à la théorie du ready-made où de simples objets deviennent œuvre d'art par le choix conscient du créateur.

De même que Marcel DUCHAMP, Hannah HÖCH, proteste contre le langage visuel. Ce collage intitulé « DA-DANDY » est source de liberté. Il nous montre une artiste qui joue avec les règles de l’art en collant des fragments de réalités pour démasquer les discours interdit. Ici, elle dénonce l’infériorité des femmes vis-à-vis des hommes. La période de dadaïsme est une période d’expression et de liberté pour celles-ci, de sensualité et de beauté. A l’époque, l’artiste s’interroge sur sa place en tant que femme au sein d’une société et d’une culture ouvertement mysogines. Le collage, pour elle, ouvre de nouveaux horizons.  D’ailleurs, elle explique que « les nouvelles possibilités consistant à travailler d’une manière libre, non logique, visant consciemment à des contrastes grotesques et choquants, et qui se servait de coupures arbitraires de magazines et de dépliants publicitaires de photographies originales et de papiers de couleur, de caractères d’imprimerie et d’écritures expressives, démontrent à quel point Apollinaire avait raison lorsqu’il annonçait dès 1913 qu’il était possible de peindre avec n’importe quel matériau.»

Finalement, à travers leurs œuvres, Marcel DUCHAMP et Hannah HÖCH ont tous deux le même but : celui de faire bouger les choses, de dénoncer les inégalités, de réviser l’art en exprimant un message à travers celles-ci.

En regardant les deux œuvres, nous constatons que toutes deux contiennent des inscriptions. Un nom et une date, qui n’est autre que la date de conception de cette action, inscrit à la peinture noire, pour l’œuvre de DUCHAMP et un mot découpé pour l’œuvre de HÖCH. Duchamp a fait le choix de prendre un pseudonyme « R-MUTT » pour exposer l’urinoir, afin de passer pour un artiste inconnu. Nous constatons également que le nom « MUTT » n’est surement pas choisit au hasard, mais que cela est plutôt un jeu de mot car « Mutt », en anglais, signifie « clébard », « idiot ». Marcel DUCHAMP veut se faire remarquer en faisant un peu d’humour. Il dénonce lui-même son œuvre comme ridicule. D’ailleurs il s’exprime en disant : « Un tableau même abstrait, est de l’art dès qu’on accepte de le regarder comme un tableau, un ready-made est tout simplement de l’art. » Tout objet peut devenir de l’art, il suffit de le regarder comme une œuvre d’art. De plus, le titre de cette œuvre est également ironique puisque qu’elle se nomme « Fontaine » alors qu’il n’y a pas de fontaine, ni d’eau dans l’œuvre. De même, sur l’œuvre de Hannah HÖCH, apparait également des mots qui sont « Dada » inscrit en haut à gauche et « DANDY » inscrit en bas à droite. HÔCH a choisi d’insérer le mot « Dada » pour faire référence au mouvement dada. Le mot « Dandy », présent en lettre de journal découpées manifeste sa désinvolture, exprime son agacement envers les hommes aux style « dandy » qui, a cette époque, est un style de dragueur de la classe supérieure bourgeoise. A l’inverse de DUCHAMP qui cherche à faire de l’humour avec son œuvre, Hannah HÖCH, montre sa lassitude envers le comportement des hommes vis-à-vis des femmes.

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