Situation rencontrée en stage de rééducation de pneumologie et de cardiologie

J’effectue mon stage dans un centre de rééducation de pneumologie et de cardiologie. Je suis au troisième étage où nous trouvons principalement de la gériatrie. Y sont présents des patients dialysés, diabétiques ou encore qui ont des problèmes respiratoires. C’est un service polyvalent.

Le service compte 16 chambres dont une double. A la chambre 308, nous pouvons retrouver monsieur E, âgé de 78 ans. Ce patient a été admis dans le service le 18 septembre 2023 pour altération de son état général, une AOMI et une amputation des orteils du pied droit. Il souffre énormément de ses plaies et s’en plaint.

Lors de ma première semaine de stage son état est stable mais sa santé reste fragile. Je lui prends les constantes le matin et lui rend visite plusieurs fois dans la journée accompagnée de l’infirmière et de l’aide-soignante. Nous lui réalisons les soins qui lui sont nécessaires quotidiennement tels que la distribution des médicaments, les soins d’hygiène et les réflexions de pansements.

Au bout de ma deuxième semaine de stage, son état se dégrade : il n’a plus la capacité de verbaliser ses douleurs qui sont visibles par la crispation de son visage. Ses paroles sont confuses. Mr E était sous antalgiques de pallier 3 8h-20h ainsi qu’interdoses en si besoin dans la journée. Sa respiration devient graillonnante, il est sous 4L d’oxygène. Le patient est alité, les soins d’hygiène se font au lit, la diurèse est nulle et les soignants ne sont pas optimistes.

La famille est alors contactée afin d’aborder la prise en charge des soins palliatifs. Plus tard dans la journée, la décision est prise. Son état empire. Il est perfusé, il n’arrive plus à communiquer sauf pendant quelques moments de lucidité le matin. Il redemande très souvent des bâtonnets buccaux qui lui font du bien car ça lui rafraîchir la bouche. Sa famille lui rend visite tous les jours et est très peinée.

Lors d’une après-midi, je me retrouve dans l’office et en observant le couloir, je vois la petite fille de Mr E sortir de la chambre en pleurs. Elle est très peinée de voir son grand père dans cet état, approchant de la fin. Cette scène m’a énormément touchée, les larmes aux yeux je me suis ressaisie pour ne pas montrer ma tristesse à ces gens venus passer ces derniers instants avec Mr E.

Un moment plus tard, un membre de la famille me demande les larmes aux yeux : « dites-moi franchement, combien de temps il lui reste à vivre ? » je lui dis alors que je ne suis pas la bonne personne pour lui répondre car je suis stagiaire mais de se diriger vers l’infirmière du service qui se venait vers nous et qui a su les informer sur les jours à venir de Mr E.

Pendant les derniers jours de vie de Mr E, l’équipe pluridisciplinaire a su rassurer la famille, a su les accompagner dans les démarches à suivre en leur indiquant les soins qui allaient lui être apportés pour son confort et pour qu’il puisse enfin se reposer. Il s’est éteint deux jours plus tard.

Comment trouver les bons mots face à cette famille désemparée ?

Pourquoi cela m’a-t-il autant touché ? Comment accompagner les patients en fin de vie ?

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