Analyse de situation - Communication non verbale

Analyse de situation - Communication non verbale

Lieu : Salle de bain de l’infirmerie dans un IME

Présentation de la situation réalisée :

La jeune patiente se présente spontanément à l’infirmerie en fin de matinée et exprime son envie d’effectuer un bain thérapeutique car elle se sent particulière stressée.

Bien que je sente la patiente distante et très gênée de ma présence (regards fuyants, bras croisés ou concentrée sur son téléphone), j’instaure un premier échange autour de ses propres sens afin de favoriser une ambiance de détente : la température de l’eau qu’il lui convient pour le bain, la senteur du gel douche qu’elle préfère pour la création de mousse (dans le but de favoriser une sensation agréable mais qui permet aussi de couvrir le corps afin de ménager sa pudeur), la lumière tamisée, une musique apaisante et elle choisit le parfum lavande pour le diffuseur d’ambiance. Je l’aide à rentrer puis s’installer dans le bain. Elle m’exprime son besoin de rester un peu seul, ce que je respecte bien évidemment.

Je suis revenue plus tard, à sa demande, afin de l’aider à sortir du bain puis lui ai proposé de lui appliquer de la crème hydratante sur le corps. Elle accepta avec un léger sourire.

La jeune s’assied sur une chaise et je me tiens à sa hauteur en face d’elle. J’ai commencé par ses mains, tout en respectant son silence, puis lorsque je suis remonté sur ses avant-bras j’ai pu y constater de nombreuses cicatrices de scarification, sur lesquelles je ne m’attarde pas afin de ne pas la mettre mal à l’aise. D’elle-même, elle me chuchote les raisons qui l’ont poussé à se faire du mal il y a quelques années d’une voix calme. Afin de favoriser la sérénité et respecter son souhait de discrétion, j’utilise moi-même le chuchotement lors de tout le reste du soin et met un point d’honneur à maintenir un contact visuel prolongé pour qu’elle sente mon intérêt à son égard. Je lui laisse aussi des temps de silence, pouvant être perçu comme intervalle de réflexion et permettant ainsi d’éviter l’impulsivité.

Progressivement, à l’aide du toucher-bienêtre, le visage de la jeune se détendait ainsi que ses muscles, plutôt raides au début de la séance. Je suis restée près d’une heure avec elle, à discuter de sujets divers afin de lui apporter une écoute empathique et sans jugement. J’ai senti que ce toucher-bien-être lui avait permis de me faire confiance et de s’ouvrir à moi plus facilement.

Remarques, questionnements :

Ai-je tenu une attitude professionnelle appropriée ?

Ma communication non-verbale a-t-elle favoriser un climat de confiance ?

Lors de ce soin, et du fait que le stage se déroule dans un lieu de vie, je ne porte effectivement pas ma blouse : aurait-elle pu constituer un frein à cette nouvelle relation de confiance ?

Difficultés, points à approfondir, réajustement à envisager :

J’éprouvais une appréhension à l’idée de prendre en charge cette patiente, d’habitude renfermée sur elle-même, pouvant même se montrer agressive. Or, mon jugement s’est avéré erroné

...