Une nécessité anthropologique
Analyse sectorielle : Une nécessité anthropologique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MrChipolatas • 8 Octobre 2014 • Analyse sectorielle • 1 399 Mots (6 Pages) • 760 Vues
Promesse présidentielle significative entre toutes, l’inversion de la courbe du chômage est peut-être en passe d’être tenue : 20 000 chômeurs en moins au mois d’octobre ( – 0,6%). Vrai frémissement ou fausse tendance ? Il faut évidemment attendre les chiffres des deux mois suivants pour se faire une opinion… ou une raison ! Et quand bien même…La situation de l’emploi dans notre pays resterait catastrophique, quand elle serait juste stabilisée. Inverser la courbe, oui mais violemment. Car aujourd’hui 10,7% de la population active se trouve au chômage, selon les chiffres fournis par « Pôle Emploi ». C’est dire que dans les faits le nombre de français dont les revenus du travail sont faibles et précaires est beaucoup plus important ( stages, temps partiels). Sombre fatalité française : le président Mitterand déclarait en 1993 : Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. Plus de trente ans d’échecs politiques et une seule réponse donnée à la « France qui chôme » , celle de « la France qu’on assiste ».
La question de l’emploi est donc aujourd’hui l’une des principales questions sociales, et parce que le travail est devenu notre fait social total ( D.Méda) tout ce qui y touche atteint du même coup la nature de la Société dans laquelle nous vivons. De fait, toutes les sociétés ne sont pas structurées par le travail et la nôtre a crû même fugacement à ce que Rifkin avait appelé la fin du travail . Mais au fait, qu’ appelle -t ’on « travail », exactement ? Le mot est-il synonyme « d’emploi » ? Suppose -t’il nécessairement un salaire ? Pouvons-nous imaginer un jour ne plus « travailler » ?
Une nécessité anthropologique.
Par nature l’homme est inadapté à la Nature. Pour y vivre, il doit la transformer, agir sur son environnement. Cet effort produit pour simplement rendre possible les conditions de vie, voilà ce que dans un premier sens dynamique nous pourrions appeler « travail ». Pour améliorer son existence – manger du pain, si l’on reprend les symboles développés par la « Genèse » : Adam a été condamné à se nourrir d’herbes folles et de ronces, sauf à transpirer !- l’homme doit accepter ce face-à-face avec la Nature, cette lutte de chaque jour avec ce milieu qui lui résiste.
Les grecs nomment « ponos », cet ensemble de tâches ingrates, pénibles, réclamant efforts et contacts avec les éléments matériels et ils l’ oppose à « ergon », l’œuvre, l’acte par lequel les hommes donnent forme à la matière, acte créateur et producteur de signification. On ne fera donc pas du travail une « question de société » mais plutôt quelque chose qui nous rattache à une animalité dont il est impératif de se détacher. Le « travail » sera l’affaire des esclaves, de ceux qui n’ont pas la possibilité de s’affranchir de la nécessité. Or les animaux précisément ne « travaillent » pas ! Ce sont les Modernes qui découvriront que le travail n’est pas plus une punition qu’une nécessité dégradante. Le travail devient valeur : Le travail a ceci d’extraordinaire qu’il permet à la fois l’émancipation et l’enrichissement individuel en augmentant immédiatement la richesse collective ( D.Méda). C’est ainsi que peu à peu le travail est bien devenu notre fait social total. Est-ce à dire pour autant que tout est à présent « travail » ? Non, par « travail » il faut entendre précisément cette activité par laquelle l’homme produit les conditions matérielles de son existence. Tout travail ne mérite donc pas salaire…D’autre part si tout n’est pas « travail », c’est que le travail, outre cette fonction manifeste que nous avons rappelée à plusieurs reprises, structure les temps de l’existence, crée les contacts sociaux indispensables en dehors de la famille et définit l’identité sociale.
Une torture ou une libération ?
Les hasards plus ou moins « objectifs » de l’histoire de la langue française ont fait d’un instrument de torture inspiré d’un outil du maréchal-ferrant, le tripalium, l’origine du mot que nous employons usuellement, sans nécessairement songer à l’idée de souffrance qui s’y trouve pourtant déposée par l’étymologie. Encore que…Ne dit-on pas «
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