Opposition en Grande-Bretagne

L’opposition en Grande Bretagne

Introduction :

Le Royaume-Uni est l’un des rares pays au monde à ne pas être doté d’un véritable texte constitutionnel. En effet il n’existe pas de constitution formelle, écrite, c’est à dire un document unique qui à lui seul peut fournir le cadre général, les règles de partage des compétences et de fonctionnement  des différents organes institutionnels. La constitution britannique est donc non écrite mais aussi souple. En effet les relations entre le parlement et le gouvernement sont organisées sur le modèle parlementaire.

Ainsi le régime parlementaire britannique s’est constitué et affirmé suite à trois grandes périodes :

→ les révolutions de 1648 et 1689 : le pouvoir est déjà formé d’une chambre haute (lords) et d’une chambre basse (les communes). De ces révolutions viennent les textes : pétition des droits, Habeas corpus, bill of rights.

→ évolutions parlementaire au XVIII : le régime parlementaire s’instaure progressivement avec la mise en place d’un cabinet dirigé par u premier ministre politiquement responsable devant les communes et plus devant le roi.

→ évolution démocratique au XIX : démocratisation du suffrage et instauration du suffrage universel en 1918. Déclin de la chambre des lords.

Par ailleurs, il est assez fréquent qu’on affirme que « la constitution britannique c’est le bipartisme » : c’est un ensemble de coutumes fondées sur la pratique politique. Le bipartisme est divisé entre deux grands partis : le parti conservateur et le parti travailliste.

Ainsi grâce au bipartisme, l’un des partis bénéficie presque toujours de la majorité absolue aux communes et de la responsabilité de former le cabinet. Se parti dispose du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. C’est le  gouvernement de sa majesté. Cependant au royaume uni, il existe ce qu’on appelle l’opposition officielle (Her Majesty's Most Loyal Opposition). C’est le parti politique qui possède le second plus grand nombre de sièges dans la chambre basse du parlement : la chambre des communes. Elle met en place le cabinet fantôme composé des membres les plus importants du parti qui examinent les politiques du gouvernement et proposent des politiques alternatives.

On peut alors se demander quel est le rôle de l’opposition en grande Bretagne et quelles sont les limites de cette opposition ?

Première partie : Une opposition institutionnalisée

Dès lors que l’on considère le bipartisme comme étant à la source du régime politique britannique, il devient essentiel de se pencher sur la question du statut de l’opposition. Du fait de la nature de la constitution britannique, on prendra le terme de statut dans son acception la plus large : un ensemble de règles non écrites qui déterminent la nature et la fonction de l’opposition dans le fonctionnement du régime parlementaire britannique.

En effet, elle seule bénéficie d’un statut d’opposition parlementaire dite loyale visant à prendre le pouvoir dans les règles prévues par la coutume britannique. Ce statut particulièrement institutionnalisé attribué à l’opposition permet au Royaume-Uni de se démarquer une nouvelle fois des autres démocraties.

Si le bipartisme, trouvant ses causes dans le modèle britannique avec notamment l’utilisation du scrutin majoritaire, permet l’émergence d’une majorité forte et légitime qui jouit d’une grande stabilité tout en dirigeant la politique du pays comme elle l’entend. En effet ce mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour conduit l’électeur à voter utile en raison de son effet grossissant en faveur des partis dominants et réducteur pour les tiers parti. Ce scrutin contribue ainsi à la formation de majorités parlementaires nettes.

L’opposition tient alors une place importante dans la vie politique du Royaume-Uni. Elle est respectable et respectée, car elle est vouée à exercer le pouvoir en cas d’alternance.

L’opposition tend à devenir le parti du gouvernement et son leader deviendra Premier Ministre en cas d’alternance. En cas de victoire aux élections, une nouvelle équipe gouvernementale est donc prête à prendre ses fonctions.

Celle ci correspond au shadow cabinet qui comprend les députés d’un parti d’opposition qui, sous la conduite du chef de leur parti, forment un cabinet alternatif à celui du gouvernement. Chaque membre du shadow cabinet est chargé de surveiller et critiquer l’action d’un ministre du gouvernement. Leur opinion est entendue ce qui garantit une pratique démocratique du pouvoir.

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