La responsabilité de l’Etat du fait de la loi
Dissertation : La responsabilité de l’Etat du fait de la loi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mourf • 5 Avril 2021 • Dissertation • 3 081 Mots (13 Pages) • 1 084 Vues
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La loi inconstitutionnelle à l’origine de l’engagement de la responsabilité de l'État est une idée défendue
depuis bien longtemps. En effet, dès 1923, Maurice Hauriou évoquait cette idée dans sa note sur la
décision du Conseil d’Etat Société Premier et Henry, S du 29 avril 1921, tout comme la doctrine
contemporaine ou encore la thèse de T. Ducharme ayant reçu le prix de thèse du Conseil constitutionnel.
Alors sollicitées depuis de nombreuses années, les évolutions relatives à la responsabilité de l’Etat
législateur tendent à se concrétiser. En effet, l’évolution, synonyme de progression, peut bel et bien se
rapporter à la responsabilité de l’Etat législateur. Il faut ainsi entendre par responsabilité, l’obligation
faite à l’Etat de répondre de ses actes et d’en supporter toutes les conséquences. Quant à la qualification
de législateur rapportée à l’Etat, cette dernière le considère alors ici comme l’autorité ayant le pouvoir
d’établir la loi.
Il semble ici judicieux, dans le cadre de l’évolution, d’inclure dans l’analyse la période antérieure aux
jurisprudences fondatrices de la responsabilité du fait des lois inconstitutionnelles et
inconventionnelles., afin de faire état d’une progression. Dans la continuité de cette inclusion, il semble
logique également de considérer les deux types de responsabilité du fait de la loi à savoir, la loi se
révélant contraire à la Constitution ainsi que celle contraire aux engagements internationaux, bien que
l’accent se mette naturellement sur l’inconstitutionnalité des lois à l’origine de l’engagement de la
responsabilité de l’Etat législateur.
L’intérêt du sujet réside ici dans le caractère récent de la reconnaissance de cette nouvelle responsabilité,
et donc de l’abandon de la considération idéalisée de la loi souveraine. Ce cheminement fut entamé il y
a une vingtaine d’années par le conseil constitutionnel, qui déclarait que seule la conformité à la
Constitution permettait d’assurer l’expression de la volonté générale d’une loi. De plus, s’est faite sentir
la nécessité du contrôle a posteriori de ces lois après la mise en place de la question prioritaire de
constitutionnalité (QPC). C'est ainsi que le Conseil d’Etat, juge administratif suprême, s’est appuyé sur
la reconnaissance du principe de l’inconstitutionnalité législative dans le but d’établir un régime de
responsabilité de l’État du fait des lois inconstitutionnelles.
Cette reconnaissance par le conseil d’Etat accorde ainsi le droit de demander indemnisation à l’Etat
législateur, si ce dernier a subi préalablement sur une de ses lois, une censure du conseil constitutionnel.
Ce droit peut alors se voir revendiqué par les individus soumis à la loi nationale, dépendant elle-même
de la Constitution. C'est ainsi que le principe de légalité a connu une extension au domaine européen.
Néanmoins, l’arrêt Driancourt énonçant que toute illégalité est fautive, se trouve contredit, tout du moins
nuancé, depuis fin 2019. En effet, l’illégalité renvoie tant à l’inconventionnalité qu’à
l’inconstitutionnalité, et ces dernières ne se rapportent pas à la faute mais à l’engagement de la
responsabilité de la puissance publique.
Cette acceptation de la reconnaissance de l’inconstitutionnalité de la loi pour engager la responsabilité
de l’Etat témoigne bien d’une avancée dans l’établissement de l’Etat de droit français.
Comment la responsabilité de l’Etat du fait des lois a-t-elle évoluée jusqu’à nos jours ?
Le contexte étant préalablement posé, ce dernier a ensuite donné lieu à l’affirmation d’un nouveau
contentieux et d’une récente reconnaissance de la responsabilité de ‘l'Etat législateur. La spécificité de
la concrétisation de ce régime se trouve dans l’intervention de deux juges : le premier, le juge
constitutionnel, ou censure ou ne se prononce pas sur l’exclusion d’une disposition, et le second, le juge
administratif, prend en compte les conditions mises e lumières afin de déterminer l’admission ou non
d’une disposition. L’évolution s’est ainsi faite rapidement et découle de la logique de nécessité de
reconnaissance.
De ce fait, la nouvelle reconnaissance de la responsabilité étatique découlant de l’inconstitutionnalité
des lois (I) constitue un fondement établi de ce nouveau régime (II)
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I – La nouvelle reconnaissance de la responsabilité étatique découlant de l’inconstitutionnalité des
lois
Les trois arrêts du 24 décembre 2019 constituent la jurisprudence à l’origine de la consécration de cette
responsabilité étatique du fait des lois. Les fondements de cette reconnaissance de responsabilité (A),
synonyme de la situation initiale ayant conduit à l’édiction de ces arrêts, relèvent de l’observation de
l’inconstitutionnalité législative a posteriori, menant alors à la naissance d’un principe inédit de
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