La mondialisation est-elle une menace ou une chance pour le citoyen ?
Dissertation : La mondialisation est-elle une menace ou une chance pour le citoyen ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 2135rja • 5 Janvier 2018 • Dissertation • 2 844 Mots (12 Pages) • 1 051 Vues
La mondialisation est-elle une menace ou une chance pour le citoyen ?
Introduction
L'analyse des termes clés du sujet conduit à s'interroger sur les liens entre la mondialisation et le citoyen. Une explicitation du sens des mots est nécessaire. Le terme « mondialisation », apparu en 1953, a d'abord désigné le simple fait pour un événement de devenir mondial, de concerner le monde entier. Son sens actuel date des années 1990, lorsque le mot a été pris comme équivalent du néologisme anglais globalisation, apparu pour la première fois sous la plume de l'Américain Théodore Levitt, directeur de la Harvard Business Review. Son sens s'est alors élargi : la mondialisation recouvre l'ensemble des phénomènes économiques, politiques, culturels ou technologiques conduisant à une intégration croissante d'espaces et d'hommes à l'échelle mondiale. Force est de constater que, jusqu'à une période récente, la notion de mondialisation était surtout le fait des économistes. Mais aujourd'hui, le phénomène affecte tout autant les sphères politique, sociale, culturelle, voire idéologique.
L'autre terme clé du sujet est « citoyen ». Ce dernier se définit dès l'Antiquité par son appartenance à la Cité. Son attribut essentiel est le droit de participer, directement ou indirectement, à l'exercice du pouvoir politique. Le terme, popularisé par la Révolution française, est aujourd'hui remis au goût du jour dans les sociétés démocratiques modernes. Le citoyen est d'abord un sujet de droit. Il dispose à ce titre de droits civils et politiques. Il jouit des libertés individuelles : la liberté de conscience et d'expression, la liberté d'aller et venir, d'être présumé innocent par la justice selon une loi égale pour tous. Il dispose en outre des droits politiques : participer à la vie politique et être candidat à toutes les fonctions publiques. En revanche, il a l'obligation de respecter les lois, de participer aux dépenses collectives en fonction de ses ressources et de défendre la société dont il est membre, en cas de danger.
Quant aux termes « menace » et « chance », il semble important de les considérer non pas de manière antagoniste mais de manière complémentaire. On ne saurait réduire la mondialisation qu'à des effets pervers ou qu'à des profits pour le citoyen.
Le sujet pose donc le problème de l'influence de la mondialisation sur le citoyen. Mais de quel citoyen s'agit-il ? Celui d'un État, celui d'une communauté d'États comme l'Union européenne, voire le citoyen du monde ? Peut-on vraiment parler aujourd'hui, grâce à la mondialisation, de « citoyenneté mondiale » ? Le sujet permet alors de s'interroger sur la place du citoyen par rapport au phénomène de la mondialisation. Subit-il cette mondialisation ? En est-il un acteur ? Un opposant ?
Il convient d'entrer dans ce débat en abordant tour à tour les différents champs où peuvent s'exprimer les liens entre mondialisation et citoyen : la sphère économique, les enjeux politiques et les domaines sociétaux et culturels.
I. Le citoyen dans une économie mondialisée
Le concept de mondialisation doit être remis en perspective, en particulier sur le plan historique (A.), pour comprendre comment les économistes l'appréhendent aujourd'hui (B.) et comment le citoyen se situe dans ce cadre (C.).
A. La mondialisation intéresse les historiens, qui se sont emparés du concept pour analyser les événements passés : certains pensent ainsi que Rome, qui a régné sur un immense empire au sein duquel hommes et marchandises circulaient sur d'immenses territoires, a été un premier exemple de mondialisation – sans que, naturellement, le terme fut employé dans l'Antiquité –, tant la mécanique de la « romanisation » peut être comparée à « l'américanisation » du monde aujourd'hui.
Certains estiment pour leur part que le xvie siècle, avec les vastes territoires découverts et conquis par les Européens, donne naissance à un phénomène de mondialisation, qui existe dans les faits mais qui n'en a pas encore le nom. Ainsi, Fernand Braudel, dans Civilisation matérielle, économie et capitalisme, xve-xviiie, paru en 1979, développe à ce propos le concept « d'économie-monde », en montrant comment cette période recèle les conditions de la naissance du capitalisme et du « décollage » de l'Occident, dont le moteur est la mondialisation de l'économie. Le « commerce triangulaire » serait alors une forme efficiente de la mondialisation, avec un essor très important des flux de personnes et de marchandises générés. Pourtant, comme il a été dit en préambule, le terme « mondialisation » n'est apparu de manière insistante que dans les années 1990.
B. La mondialisation bénéficie aux économies nationales des pays riches, qui profitent de l'ouverture du libre-échange et de la réduction des coûts de transport. Mais elle alimente aussi la concurrence et marginalise certaines régions du monde (l'Afrique). Elle se concrétise par le triomphe du libéralisme économique, qui se traduit par une nouvelle réglementation et par le pouvoir accru d'institutions internationales comme l'Organisation mondiale du commerce. En matière commerciale, les frontières sont plus ou moins ouvertes et l'on veut favoriser la libre circulation des marchandises sur la planète.
Dans ce cadre, les firmes multinationales contrôlent de multiples filiales à travers le monde : elles sont l'expression la plus actuelle de la mondialisation économique, bien que les États ou les communautés d'États (UE) gardent la mainmise sur une partie des décisions.
Par ailleurs, la mondialisation détruit des emplois dans certaines parties du monde pour en créer dans d'autres. La mondialisation économique favorise les délocalisations des entreprises, qui recherchent de faibles coûts de main-d'œuvre pour les tâches de fabrication. En conséquence, le volume des échanges internationaux a été multiplié par 40 en trente ans. C'est dire l'importance du phénomène. On assiste aujourd'hui à une nouvelle division internationale du travail où sont dissociées géographiquement les activités de conception et celles de fabrication. La mondialisation permet ainsi l'émergence de nouveaux pays, qui deviennent à leur tour des consommateurs de produits mondiaux.
Parallèlement, la mondialisation a tendance à diminuer le poids économique des gouvernements nationaux. Pourtant, certains exemples, comme celui
...