La mondialisation est-elle irréversible ?
Dissertation : La mondialisation est-elle irréversible ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jstnllvr • 5 Novembre 2017 • Dissertation • 1 611 Mots (7 Pages) • 1 337 Vues
LA MONDIALISATION EST-ELLE IRREVERSIBLE ?
« Ceux qui annonçaient l’avènement du village planétaire pour la fin du XXe siècle […] n’ont commis qu’une seule erreur : d’avoir raison trop tôt. » W. ANDREFF
La Mondialisation concerne les échanges de marchandises, la production, la finance… la culture ?
D’après E. COHEN Le nouvel ordre mondial, la Mde a trois aspects :
- élargissement de l’espace de l’échange, d’où un marché unifié
- Globalisation de certaines firmes. Ainsi les IDE progressent plus vite que le commerce.
- Dimension financière, mouvements de capitaux facilités par la dérèglementation
La mondialisation à l’œuvre constitue-elle un phénomène foncièrement original ou bien assiste-on, au cours de l’histoire à une certaine alternance entre mondialisation et recentrage sur des activités nationales ?
I] L’accélération de l’ouverture commerciale, productive et financière depuis 20 ans
A] Les trois dimensions de la mondialisation
Commerce international, augmente 2X plus vite que la production depuis 1960s. Uruguay-Round, élargit le champ des secteurs concernés. Stratégie ISI dans les pays d’Amérique Latine. L’irréversibilité de la Mde commerciale s’institutionnalise par l’OMN (« Mondiale », et non plus « internationale » !), ORD permet de sanctionner (Organe de Règlement des Différends)
Multinationalisation des firmes, dès 1850, mais proportions inouïes dès 1990. REICH, L’économie mondialisée : elles ont une stratégie mondialisée, n’ont plus de nationalité. Recherche des marchés, organisation de la production, financement, relèvent de l’international
Avec la fin de BW, dimension financière à travers la libéralisation des mouvements de capitaux, achèvement du contournement de BW par les eurodollars, révolution des 3D. Libéralisation quasi institutionnalisée par le FMI lors de la crise de la dette. Les zinzins mettent en concurrence les entreprises, pour un RoE de 15%
B] Les avantages attendus de la mondialisation
Dès SMITH, l’ouverture aux échanges de marchandise est prônée. RICARDO et ses avantages comparatifs. HECKSCHER et OHLIN et SAMUELSON, immobilité des facteurs de production raisonnent en termes de dotations factorielles. Nouvelle théorie du commerce international de KRUGMAN abandonne les rendements factoriels décroissants, préconise l’ouverture.
La multinationalisation : opportunités pour les firmes qui ont un avantage concurrentiel lié aux économies d’échelle, et d’un marché national important, et de brevets… L’économie géographique, KRUGMAN, raisonne sur des marchés imparfaits : les Etats doivent développer des politiques commerciales stratégiques pour capter une partie de la rente de monopole du producteur dominant, paradigme Ownership-Localization-Internalisation Advantages de DUNNING
Lorsque les marchés sont souverains dans l’allocation de l’épargne, les investisseurs élisent les projets fournissant la meilleure combinaison rendement-risque. D’avantages d’occasion de placements pour les épargnants, d’avantages de choix de financement pour les investisseurs. Il doit en résulter des gains de productivité. On en attend des transferts Nord Sud.
C] Le consensus de Washington entend faire de la mondialisation le sésame du développement des PED
Durant l’économie du développement, les stratégies autocentrées ont dominé au sein des PED. Les références à la liberté des marchés ne font pas recette. Mais c’est un échec patent, qui plus est avec la crise de la dette du début des années 1980s
Doivent alors rétablir leurs équilibres, et sont conseillés par le FMI et le Trésor américain : libéraliser le commerce, s’ouvrir aux IDE des FMN. Certains PED deviennent parfois la direction privilégiée des IDE qui améliorent la compétitivité-prix des firmes qui s’y implantent. Vastes programmes de privatisations=occasions de prises de contrôles.
Les pays à revenu intermédiaire (Corée, Thaïlande, Brésil…) doivent libéraliser leurs marchés des titres et des capitaux. Entrée de capitaux car confiance dans la stabilité de la monnaie du fait de la dollarisation : les monnaies sont souvent rattachées au dollar (Currency-board argentin, crawling-peg brésil).
II] L’histoire enseigne que la mondialisation n’a rien d’irréversible : elle a connu des avancées et des reculs depuis les débuts du capitalisme
A] Le mouvement d’intégration mondiale n’est pas nouveau
1ère Mde des échanges dès le XVIe siècle (BRAUDEL). La Grande-Bretagne est plus ouverte au début du XXe siècle que maintenant. De plus elle exportait ses capitaux et la livre sterling était la monnaie mondiale. La part des X dans la production mondiale ne sera dépassée qu’en 1970
BAIROCH : le stock des IDE atteignait déjà 9% en 1913 (Singer s’implante en Ecosse en 1867). 2/3 des IDE sont concentrés dans les matières premières dans les Pays non-développés. Là encore : seul en 1990 ce seuil sera dépassé. Changement dans la direction : les PED sont les grands oubliés des IDE (0.7% pour l’Afrique). Il y’a un siècle, les IDE allaient vers les « pays neufs ».
Des marchés financiers déjà très intégrés avant 1914. LEVY-LEBOYER+ BOURGUIGNON : de 1887 à 1913, le volume net des investissements français à l’étranger est de 3.5% du revenu national, plus que maintenant, organisés par les banques de dépôts. La GB envoie 30% de ses capitaux dans son Empire, la France que 10%, préférant la Russie, l’Amérique Latine… Puis à partir de 1925 à nouveau, les contrôles de capitaux sont démantelés
B] La mondialisation relève en partie d’un effet d’optique
Fin du XIXe, crise de 1930 : retour des pratiques protectionnistes : MELINE en France, tarif HAWLEY-SMOOTH en 1930, MC KENNA en 1921 en Angleterre myriade de zones régionales
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